It's many a fine lady that's walked along beside meWith their flesh made of velvet and their eyes made of rain Some tried to hold me, to hurt me, to hide me And some turnedaway not to look back again
One stood among them I remember most clearly Her sorrows were heavy and her laughter was slow I courted her gently and I loved her most dearly And I came hermajestic reflections to know
Her words like the mountain stood lonely and lofty With her face like daydream and her hair like the shawlWorn by a mourner as he steals away softly From those thatwould have him mourn nothing at all
Endlessly sorrow rode high on the north wind Slashing and slicing to take him his toll And endlessly creatures of darkness were cuttin' Their paths throughthe walls that shelter the soul
But no longer gypsy lie sadness unending Her eyes they lay hollow and her face petrified The sun will go laughin' and others condemn him But who there amongyou could have told her good-bye
La beauté est-elle rehaussée par le mystère, et d’autant plus attirante qu’inaccessible ? Les mots ont-ils plus de sens et de poids s’ils sont rares et sibyllins ? Quelle fascination exerce la souffrance, et quelle protection offre la solitude ?Si notre vie se passe à édifier les murs qui protègent notre âme de la vue du futur, le temps passe pourtant, inexorablement, assaillant nos défenses, et ouvrant des fissures par où passe la nuit, et par où fuit le temps.Les yeux pleins de tristesse semblent voir au delà du chemin et des mots, au delà de la mort. C’est pour cela, sans doute, que leur étrange charme, comme le froid soleil d’une journée d’hiver, nous fait voir ciel et terre d’une même pâleur, effaçant l’horizon, annihilant le temps. Présent, passé, futur se rejoignent et se mêlent. La terre est sans couleurs, le monde est sans relief. Seul reste un souvenir et l’espoir de l’amour.La mystérieuse dame que chante Townes Van Zandt porte dans son regard la tristesse d’une âme dont les pensées ont déjà quitté ce monde, sans doute à la poursuite d’un amour perdu. ALN
Maintes Gentes Dames
Maintes et maintes gentes dames ont marché à mes côtésAvec leur peau de velours et leurs yeux faits de pluieElles voulaient me garder, me blesser, me cacherD’autres, sans se retourner, se sont enfuies
De l’une d’entre elles, je me souviens plus clairementLourd était son chagrin et lent était son rireJe luis fis la cour, et je l’aimais tendrementEt, ses plus nobles pensées j’ai pu découvrir
Ses mots, hautains et solitaires comme la montagneSa face comme un rêve, ses cheveux comme le foulardPorté par qui, en deuil, discrètement s’éloigneDe ceux qui ne veulent pas voir son désespoir
Sans fin, le vent du nord, porteur de chagrinFouettait et coupait pour sa part de drameEt les créatures de l’ombre se frayaient un cheminA travers les murs où s’abrite l’âme
Mais l’infinie tristesse n’est plus une nomadeSur son visage pétrifié, creux sont ses yeuxLe soleil en rit, mais d’autres le réprimandentMais qui, parmi vous, aurait pu lui dire adieu ?
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)