Magic Malik " Tranz Denied "

Publié le 08 février 2014 par Assurbanipal

Magic Malik

" Tranz Denied "

Bee Jazz. 2013

Magic Malik: chant, flûte, sanza et claviers

DJ Oil: laptop et électronique

Olivier Nouno: laptop et électronique

Hubert Motteau: batterie

Denis Guivarc'h: saxophone (n°4)

Frauke Aulbert: chant (n°6)

Jessica Buresi: chant (n°3)

La photographie de Magic Malik est l'oeuvre de l'Aérien Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.

Lectrices progressistes, lecteurs révolutionnaires, vous savez à quel point ce blog est un pilier de la réaction, un suppôt du conservatisme. C'est pourquoi j'ai mis autant de temps à me procurer et écouter le dernier album de Magic Malik " Tranz Denied ". Il s'agit tout de même du seul musicien qui m'ait fait quitter un concert avant la fin du premier morceau. Trop long, trop lourd. 

Toutefois, curieux comme un jeune éléphant, j'ai fini par écouter cette Transe déniée. Grand bien m'en a pris. Je savais déjà que Magic Malik était un formidable flûtiste pour l'avoir écouté en duo d'oiseaux de haut vol avec son aîné Michel Edelin dans les défunts 7 Lézards à Paris. Je reconnais qu'en plus il sait user de l'électronique avec goût et mesure. Comme chanteur, il se débrouille même si ce n'est pas sa spécialité car c'est à la flûte qu'il chante le mieux, avec ou sans trafic de sons.

L'album " Tranz Denied " est comme un recueil de nouvelles, chaque morceau racontant une histoire bien particulière. La preuve, c'est que " Tranz Denied " est le titre de l'album, un programme, une ligne directrice, et non pas un titre de l'album.

Sans avoir jamais mis les pieds au marché de Montreuil sous Bois (Seine Saint Denis, Ile de France, France), j'en ai saisi les couleurs, les odeurs, la multiculturalité avec " Montreuil Market " qui ouvre l'album.J'ai pensé au marché de primeurs mais il s'agit peut-être du marché aux puces de Montreuil réputé chez les amateurs de fringues et de vinyls. Il existe une importante communauté musulmane à Montreuil, réputée pour être la deuxième ville maiienne au monde. En toute logique, l'album enchaîne avec un appel à la prière et  " Dark Stone " qui fait irrésistiblement songer à la pierre noire, pas l'Azabache d'Irving Acao, mais la Kaaba à la Mecque.L'usage de la sanza donne une couleur africaine à la musique.

Pour les morceaux 3 et 4, " E.Z. Com " et " Zivanoul " je n'ai pas trouvé de code mais la voix de Jessica Buresi pour le premier et le sax de Denis Guivarch' pour le second ajoutent leurs pierres à l'édifice.  

Vient ensuite le hit de l'album " Shibuya Memories ", souvenir d'un quertier très animé de Tokyo, de manifestations de jeunes contre les forces de l'ordre, porté par un air irrésistiblement entraînant et un Magic Malik chantant en japonais et flûtant joyeusement. Un morceau entre futilité et engagement. " North " (n°6) n'a rien à voir avec le " Nord " de Louis Ferdinand Céline mais évoque un nord scandinave, ethéré, blanc, électronique. Pour se réchauffer, rien de tel que de croquer ensuite dans le " Chunky delice " (n°7) qui ferait une excellente musique publicitaire pour un chocolat qui croustille. A moins que vous ne vous en serviez pour faire danser les militants, lectrices progressistes, lecteurs révolutionnaires. Il y a en plus un morceau surprise pour finir, non indiqué sur l'album mais je n'en dirai mot pour vous laisser le plaisir de le découvrir.

Pour écouter, danser, voyager, militer, rêvasser, " Tranz Denied " de Magic Malik s'impose.

" Shibuya Memories " (n°5) . Rien à ajouter.