Le prince d’été, Alaya Dawn Johnson

Par Maliae

Résumé : Sur la côte de ce que l’on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmares Três. La Reine ne cède le pouvoir à un homme qu’une fois tous les cinq ans, à un Roi d’été dont l’histoire enfiévrera la cité l’espace d’une année.
Pour June Costa, la vie n’est qu’Art. Ses oeuvres impressionnent ses professeurs autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux Trophée de la Reine. Un rêve qu’elle n’avait jamais remis en question… jusqu’à ce qu’elle rencontre Enki.
Fraîchement élu Roi d’été, Enki est le garçon dont tout le monde parle. Mais lorsque June le regarde, elle voit bien au-delà de ses fascinants yeux d’ambre et de sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total. Follement amoureuse, June décide alors de créer avec lui un chef-d’oeuvre qui restera gravé à jamais dans les mémoires.
Mais le temps leur est compté. Car, comme tous les Rois d’été qui l’ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.

Avis : Par où commencer pour parler de ce livre? Il est tellement étrange, il sort des sentiers battus, traitent de sujet que je n’ai jamais vu traité dans un livre, sans pour autant en faire des tonnes. Il est à la fois touchant et bouleversant et il retourne un peu la tête également. En commençant ce livre, je n’y comprenais rien du tout (je n’avais pas lu la quatrième de couverture en plus), mais sans que je m’en rende compte je suis entrée dans ce monde, dans son histoire, son vocabulaire, la manière de vivre des gens qui sont à Palmares Très et leur étrange coutume. Je me suis quasiment immédiatement attachée à June, à Gil son meilleur ami et à Enki le Roi de l’Eté un peu particulier. D’autres personnages ont mis plus de temps à se faire accepter et apprécier, mais une fois qu’on apprend à les connaître on les aime aussi (Bebel par exemple). Et puis il y a ceux qu’on déteste, la Reine, certaines Tantes, leur hypocrisie, leur soif de pouvoir.
C’est un livre baigné par l’art, toutes formes d’art, la danse, le dessin, la technologie, la musique, le chant, l’amour et tout pleins d’autres choses, June rêve de gagner le prix de la Reine et pour cela elle va transgresser un peu quelques règles et donner à son art une forme unique. Quitte à s’implanter un arbre lumineux sous la peau (idée vraiment super bizarre, mais la couverture laisse imaginer à quel point c’est beau). Enki est un roi d’Eté adoré de son public mais qui se permet certaines choses qu’il ne devrait pas, il s’amuse avec la dernière année de sa vie et si certains de ses choix peuvent retourner le cœur j’aime beaucoup sa politique. J’ai aussi adoré Gil, son amour pour Enki était très beau, déchirant également.
Le monde en lui-même est assez dystopique, la Reine règne avec les Tantes, les hommes ont très peu de pouvoirs, et le monde est divisé en plusieurs sections dont la verde (la plus pauvre). Le monde est également séparé entre les waka et les grandes (les jeunes et les vieux, en quelque sorte). Les waka sont méprisés par les grandes, et c’est assez réciproque. Pourtant dans ce monde il y a beaucoup de choses qui m’ont plus, la place que l’on donnait à l’art par exemple, mais aussi et surtout la place qu’on donnait à l’amour. Ici les hommes et les femmes aiment des hommes ou des femmes indifféremment, personne ne se pose de question, on ne parle pas d’homosexualité ni d’hétérosexualité, on parle juste de passion, d’amour et voilà. C’est la première fois que je vois cela dans un livre, et j’en viens à espérer un tel monde, c’était tout simplement génial. Une superbe idée, bravo.
Que dire d’autre sans trop spoiler? L’histoire d’amour elle-même est spécial, pas de jalousie (ou juste un peu au début), pas de grands discours, et pourtant Gil et June aiment tous les deux Enki et sont aimé par lui, et ça ne m’a même pas dérangé parce que c’était trop bien tourné, trop beau, ni malsain, ni dérangeant. Si l’amour d’Enki pour Gil est brûlant et passionnel, celui pour June se tisse plus lentement au fil des pages (et à mon avis prend plus de sens).
Cette histoire est tellement bizarre et pourtant si belle, j’ai détesté les manipulations des Tantes et de la Reine, et j’ai adoré les réactions de June et Enki. Elle est racontée par June elle même et on a le droit à ses doutes, ses peurs, des fois elle est décevante, des fois elle fait les mauvais choix, mais elle se rattrape, elle a une certaine intégrité et surtout elle est amoureuse d’Enki et adore Gil plus que tout. J’ai aussi beaucoup aimé sa relation avec sa mamae, sa mère. Et son amour pour son papai, son père. Son point de vue est coupé de temps à autres parce celui d’Enki, et je crois que c’est le seules fois où on peut vraiment entrer dans la tête du Roi de l’Eté.
Le livre est coupé en plusieurs énormes chapitres, Eté, Automne, Hiver, Printemps, Eté. L’histoire dure un an et pourtant il se passe des choses que certains ne vivent pas en une seule vie.
La fin m’a fait pleurer même si je m’en doutais, c’était émouvant et magnifique. J’ai adoré.
Ce livre est vraiment bon, différent et magnifique à la fois. J’ai conscience que ma critique est complètement décousue (encore plus que d’habitude) mais c’est très difficile de trouver les bons mots pour parler de ce livre, lisez le et faites vous votre propre avis…

Phrase post-itée : 
"Ce que je veux te faire toucher du doigt, c’est que l’on éteint parfois la lumière rien que pour le plaisir de la rallumer."

Mon ressenti : 

Challenge :