J’entretiens avec Amel Bent une relation d’amour-haine. Je l’avais adorée en 2004 avec La Bohème de Charles Aznavour lors de son audition pour la Nouvelle Star. Puis je me suis inexplicablement mise à la détester durant les prime pendant que ma maman l’encensait, avant de me remettre à la soutenir après sa reprise du Mistral gagnant de Renaud.
Quand son premier album, Un Jour d’été, est sorti quelques mois plus tard, ma petite sœur l’a reçu avant moi et je me souviens avoir piqué une superbe crise de jalousie. True story, et, folle de rage, je pense même y avoir consacré une page dans mon journal intime. J’en rigole aujourd’hui mais c’était quand même la honte : j’avais 15 ans, et ma sœur 7. D’ici la parution d’À 20 ans en 2007, elle avait cependant eu le temps de se tourner vers les stars Disney et j’ai pu continuer à vouer mon culte à Amel Bent toute seule. La demoiselle y avait signé la plupart des textes (mais les crédits comptaient également les noms de Charles Aznavour, Lionel Florence et Pascal Obispo !) et je trouvais que ça lui allait bien. À ce jour, ce disque demeure probablement celui que j’ai le plus écouté parmi mes CD d’artistes francophones.
En 2009, avec Où je vais, elle s’est complètement perdue dans la pop et la variété et je l’ai quittée en chemin. Je ne vais pas lui jeter la pierre, chacun évolue comme il le souhaite. Mais je me suis donc totalement désintéressée de son parcours jusqu’à ce qu’on me demande au boulot d’écrire une news sur elle en 2013 dans laquelle elle expliquait qu’elle reviendrait à des sonorités plus urbaines avec son cinquième album. J’ai tendu l’oreille à la sortie de Sans toi mais le titre n’a pas déclenché chez moi la réaction escomptée. Puis j’ai reçu il y a quelques semaines dans ma boîte mail son nouveau single Regarde-nous et je me suis dit « Mais noooon… » avant de me dire « Mais ouiiiiii ! ».
Parce qu’en vérité, ce morceau est purement et simplement addictif. Et quand tu as envie d’appuyer sur replay malgré toi, ou que ça te trotte dans la tête toute la journée, c’est que c’est au moins réussi d’un point de vue structurel… et que le hook porte bien son nom. Le « Si tu aimes, si tu aimes, vas-y clap ! » qui m’avait fait rouler des yeux à la première écoute a fini par avoir eu raison de moi et je ne suis ni la première, ni la dernière à mon avis. Je vois déjà la claque venir mais je classe cette chanson dans la veine du Single Ladies de Beyoncé ou du Happy de Pharrell Williams, la faute à la rythmique, sans doute. Un bon morceau « feel good » qui me donne le sourire et personnellement, je n’ai jamais vu Amel Bent aussi rayonnante que dans son nouveau clip. Elle ose et elle irradie, et moi, je veux bien me laisser chatouiller un peu par sa lumière. Juste parce que ça fait du bien.
Troisième extrait d’Instinct (le single Ma chance de 2012 a finalement été retenu dans la tracklist), Regarde-nous aura en tout cas le mérite de m’avoir donné l’envie de me pencher sur ce nouvel album, disponible dans les bacs le 24 février prochain. D’autant plus que, bon, Amel Bent a quand même réussi à s’offrir Ne-Yo sur un titre et ce pour une vraie collaboration, et non un featuring arrangé par studios interposés. Et ça, encore une fois, c’est la classe.