Propulse - Rotonde - 21:40': Thibet!
Sans ambages...la claque de la première soirée!
Thibet, enfin de l'indie innovant mixant electronica, sonorités psychédéliques, guitares acérées, présence scénique tonique et voix envoûtante.
Pas pour rien qu'en décembre 2013, Thibet a raflé la palme lors du dernier Kampioenschap van Brussel.
Si le groupe est jeune, les musiciens ont de la bouteille.
Gregory Vandamme, le H de Thibet c'est lui, n'a aucun lien de parenté avec un homonyme de Lokeren s'ébrouant dans différentes séries flamandes, le chanteur/guitariste s'est égaré dans plusieurs bands pratiquant un hardcore pur et dur, on l'a connu Guilty Brothers Experience, aperçu avec Highsleep with Sloane, dans un passé plus lointain, il pratiquait du Christian rock tendance shoegaze avec Jesus Project, des érudits citent Spbär ou Beyond my Dreams..., bref la galère rock en Belgique, il connaît.
Pour exhiber son projet sur scène il lui fallait des acolytes, il en a débauché trois: Thomas Venegoni: Guitare, claviers, chant ( aMute- Highsleep...) / David Davister: Batterie, electro, chant ( Highsleep with sloane, Dissident...) et Julien Bacquet: Basse, chant.
Il a fallu jouer du coude pour s'immiscer dans la Rotonde, avec Fred Cerise on nous a parqués sous le plafond, au dessus de la table de mix.
Sur scène, les bonnets jaunes ont amorcé ' Carry my fears', une des 10 plages de ' Vision and Certitude', le premier full CD du band devant sortir en avril.
Un son neuf, t'as évidemment envie de t'accrocher à des points de repère, on citera pêle-mêle, Radiohead, Fever Ray, des intonations David Bowie, Melody's Echo Chamber ou d'autres adeptes de la dream pop, mais c'est uniquement pour te donner une idée, car en fait Thibet ne clone aucun des noms cités.
Un piano grave introduit 'Tear the veil', une voix tremblotante essaye de nous faire entrevoir cette orientale pudique déchirant son voile, en parlant, de mantille, un voile de mystère plane sur la Rotonde, Bruxelles semble subjugué.
La courte pièce 'The Burden' instaure des climats progrock que ne renierait pas Porcupine Tree, on sait, cependant, que Steven Wilson n'est pas un adepte de la concision.
'Song' ( Memory, hither come), sur le EP 'Three Songs from William Blake".
Le poète/peintre mis en musique.
Pour les fans de romantisme, de mélancolie, de spleen, de Baudelaire, de Rodenbach ( Georges, pas le truc qu'on sirote en décortiquant des crevettes..).
Ce superbe titre baigne dans une ambiance Bruges-la-Morte.
'Fountain of Joy' , sais pas s'il s'agit de celle de Sienne, une guitare Lynchéenne se promène entre les jets d'eau, la voix enchante de manière traîtresse. Il y a du Nick Cave dans ce long morceau qui, après une accélération subite, vire post punk malgré les vénéneuses lignes Link Wray de monsieur Venegoni.
Le public a bien compris qu'il a à faire à un projet original et applaudit ce titre à tout rompre.
Le set se termine par 'With every breath', beau à couper le souffle.
Tu dis, Fred?
T'en restes baba..
Je te paye une Blanche?