Mea Culpa // De Fred Cavayé. Avec Vincent Lindon, Gilles Lellouche et Nadine Labaki.
Après le très bon Pour Elle (avec Vincent Lindon, dont un remake américain réussi a été produit) et le sympathique divertissement A Bout Portant
(avec Gilles Lellouche), Fred Cavayé réunit les deux héros de ses précédents films pour Mea Culpa, une sorte de dernier passage avant d’aller
dans une toute autre direction. Je me demande même s’il n’a pas pensé ses films comme une sorte de trilogie, surtout que Mea Culpa est dans la même veine que A Bout Portant. Si
ce dernier était assez rythmé et efficace, ce tout nouveau film manque particulièrement de rythme, tentant de se donner un peu plus de temps pour poser l’histoire des personnages. Il est vrai que
l’histoire des personnages peut être intéressante mais le problème c’est que Mea Culpa en est plus ou moins à milles lieux. En trouvant malgré tout un moyen de faire son propre
cinéma à sa façon (l’utilisation du filtre bleu et du filtre jaune, curieusement pas si laide que ça) porte plutôt bien l’histoire dans un divertissement pas très fouillé qui se délivre de façon
assez prévisible. Si cela peut être un problème dans un film qui ne s’assume pas, c’est ici plus ou moins le contraire.
Flics sur Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d'une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture. Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était
au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé . Il va tout perdre. Sa vie de famille. Son job de flic. Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine
à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d'une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d'un
règlement de compte mafieux. Très vite, il fera l'objet de menaces. Simon va tout faire pour protéger son fils et retrouver ses poursuivants. Le duo avec Franck va au même moment se recomposer.
Mais ce sera aussi pour eux l'occasion de revenir sur les zones d'ombre de leur passé commun.
Le plus gros problème de Mea Culpa ce sont ces moments où l’on sent que le film a du mal à se lancer. Il y a des moments où l’histoire rame pour évoluer vers quelque chose,
notamment durant le premier quart d’heure, particulièrement long en mise en place et pas toujours très efficace. Les dialogues sont poussifs à souhait et du coup, on attend que détonnent des
pistolets et que des coups de poings soient échangés. Fred Cavayé parvient malgré tout à créer un duo avec Gilles Lellouche et Vincent Lindon. Ce n’était pas
gagné mais de ce point de vue là cela fonctionne assez drôle. A base de répliques Besson-esque et au milieu d’une histoire qui, sans faire pâlir Taken, tente de
lui ressembler plus ou moins, on a donc un thriller à la française, décomplexé à souhait qui ne cherche pas à ébouriffer son spectateur. C’est une bonne chose, surtout quand le cinéma français du
genre n’est pas très présent (surtout depuis que Luc Besson a décidé qu’il était mieux de faire des films internationaux que des films français).
L’histoire, prévisible à souhait, manque donc de finesse. C’est dommage car il y avait pas mal de potentiel à créer quelque chose de plus proche de Pour Elle. En attendant le
remake américain déjà prévu (car oui, Mea Culpa a tapé dans l’oeil d’Hollywood avant même sa sortie en France), on peut se dire que l’on a quelque chose qui ravira les amateurs
du genre. Les autres seront sans doute déçus de ne pas retrouver l’esprit touchant et fou de Pour Elle ou encore l’action presque étouffante de A Bout Portant.
Le mélange des deux n’était donc pas la meilleure idée qu’ils aient pu avoir. La fin reste prévisible même si je ne m’attendais pas nécessairement à ce que l’on nous révèle quelque chose comme
ça. Sans être bouche bée, j’ai été très naïf pour le coup car les indices croulaient sous mes yeux. Mea Culpa c’est le typique divertissement du dimanche pluvieux quand l’on a
rien d’autre à voir au cinéma entre amis pour pour draguer (puisque dans la salle où je suis aller le voir, c’était plutôt des mecs en mode « Je serre ce soir »).
Note : 4.5/10. En bref, si le tout reste divertissant et efficace, globalement on ne peut nier la déception.