· Le premier article est à la fois un état des lieux des données disponibles et des recommandations, de l’American Stroke Association, liées aux facteurs de risque d’AVC spécifiques aux femmes. Il s’agit des facteurs liés à la fonction de reproduction (grossesse, accouchement, hormones…) ou encore de ceux qui sont plus fréquents chez les femmes. Ces facteurs majeurs comprennent la migraine avec aura, l’obésité, le syndrome métabolique, et la fibrillation auriculaire. Un comité d’experts, dont le Dr Cheryl Bushnell, professeur agrégé de neurologie au Wake Forest Baptist, a effectué un examen de la littérature médicale qui révèle, en premier lieu, l’énorme lacune de recherches, de données et de recommandations sur le risque d’accident vasculaire cérébral lié à la pré-éclampsie, à la contraception, à la ménopause et à l’hormonothérapie substitutive ou sur les facteurs plus fréquents chez les femmes. Ce premier constat a justifié l’établissement d’un score de risque d’AVC spécifique aux femmes et le développement des premières directives spécifiques aux femmes.
· les antécédents d’hypertension artérielle avant la grossesse,
· une pression artérielle élevée durant la grossesse,
· les migraines avec aura et le tabagisme,
· la fibrillation auriculaire, a fortiori liée à l’âge avancé.
Les auteurs rappellent qu’une femme sur 5 aura un AVC au cours de sa vie. Ils appellent les femmes à consulter, plus systématiquement, en cas de risque de maladie cardiovasculaire, à suivre régulièrement leur pression artérielle, taux de cholestérol, glycémie, IMC.
· Une moindre qualité de vie après : Dans la seconde étude, le Dr Cheryl Bushnell et son équipe ont comparé la qualité de vie chez les hommes et les femmes ayant subi un accident vasculaire cérébral ou un accident ischémique transitoire (AIT) sur un échantillon de 1. 370 patients âgés de 56 à 77 ans. La qualité de vie des patients a été évaluée 3 mois puis 1 an après l’AVC ou l’AIT en utilisant une échelle prenant en compte la mobilité, l’autonomie, y compris dans les activités quotidiennes, la dépression, l’anxiété et la douleur.
L’analyse constate que, durant l’année qui suit l’événement, les femmes ont une moins bonne qualité de vie que les hommes, même après prise en compte des facteurs de confusion, comme certaines données sociodémographiques.
· À 3 mois, les femmes sont plus susceptibles de signaler des problèmes de mobilité, une douleur, l’anxiété et la dépression, en particulier les femmes âgées de plus de 75 ans,
· les facteurs identifiés pour ces différences sont l’âge, la race et l’état matrimonial,
· à un an, les femmes ont encore des scores de qualité de vie globale plus bas, mais les différences se réduisent.
L’auteur insiste sur la nécessité de permettre aux patientes aussi, de récupérer une qualité de vie satisfaisante, grâce à des interventions mieux ciblées sur les femmes. Son équipe étudie aujourd’hui la trajectoire de déclin cognitif chez les hommes et les femmes avant et après l’AVC.
Sources:
Stroke February 6, 2014, doi: 10.1161/01.str.0000442009.06663.48 Guidelines for the Prevention of Stroke in Women
Neurology February 7, 2014, doi: 10.1212/WNL.0000000000000208 Sex differences in quality of life after ischemic stroke (Visuels American Stroke Association)