C’est une nouvelle étape dans la compréhension de l’autisme et des effets bénéfiques de l’ »hormone de l’amour », l’ocytocine. Avec ces travaux présentés dans l’édition du 7 février de la revue Science, une équipe de l’Inserm identifie un niveau de chlore neuronal trop élevé en cas d’autisme et décrypte le mécanisme d’action de l’ocytocine : L’hormone contribue à réduire le niveau de chlore neuronal et permet ainsi de contrôler l’expression du syndrome autistique.
La responsabilité du chlore : Les chercheurs démontrent, dans un premier temps, sur des souris modèles d’autisme, la responsabilité du chlore, présent à niveau trop élevé dans les neurones, y compris après la naissance. Si les taux de chlore normalement élevés pendant toute la phase embryonnaire contribuent à la construction du cerveau, ces niveaux devraient baisser ensuite pour réguler l’activité du cerveau une fois mature. Cependant, chez des enfants comme chez des souris autistes, les niveaux de chlore neuronal restent anormalement élevés, même après la naissance. C’est en enregistrant l’activité des neurones embryonnaires et des neurones immédiatement après la naissance que les chercheurs ont pu évaluer les modifications des taux de chlore et ces niveaux particulièrement élevés chez des animaux modèles d’autisme, même à l’âge adulte.
Le traitement diurétique, qui va faire baisser les niveaux de chlore dans les neurones, confirme sa responsabilité :
· Testé chez la souris avant la naissance, un tel traitement corrige les déficits chez les descendants. Selon les chercheurs, il restore des activités cérébrales quasi normales et corrige le comportement "autiste" chez l’animal une fois devenu adulte.
· testé chez l’enfant autiste, il entraîne aussi des effets bénéfiques.
L’ocytocine confirmée comme un traitement prometteur : C’est donc ainsi que l’hormone ocytocine, qui, comme le diurétique, entraîne également une baisse du taux de chlore, permet de contrôler l’expression du syndrome autistique. Cet effet, déjà documenté par de précédentes études trouve ici son explication. Lorsque les chercheurs bloquent avec une molécule l’action de l’ocytocine chez des souris gestantes, leur descendance présente alors tous les symptômes du syndrome autistique. Ces résultats qui éclairent le mécanisme d’action, apportent une nouvelle confirmation de la stratégie thérapeutique par ocytocine. Ces travaux appellent à mieux comprendre l’association entre les niveaux de chlore et l’ocytocine autour de l’accouchement et le risque de TSA. Ils posent également la question d’un risque accru d’autisme en cas de césarienne programmée et sans injection d’ocytocine.
Source: Communiqué Inserm et Science 7 Feb. 2014DOI : 10.1126/science.1247190 Oxytocin-Mediated GABA Inhibition During Delivery Attenuates Autism Pathogenesis in Rodent Offspring(Visuel © Aliaksei Lasevich – Fotolia.com)
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