Cette semaine je vous propose de revenir sur les premières nouveautés de l’année. Depuis début janvier une vingtaine de nouvelles séries ont vu le jour. J’ai déjà évoqué Haikyuu qui m’a fait une très bonne impression mais ce n’est pas le seul titre qui a attiré mon attention…
Voici donc cinq tomes 1, plutôt orientés seinen, qui pourraient bien vous intéresser : Jeux d’enfants chez Pika, Reversal chez Doki-Doki, Fate-Zero chez Ototo, Gangsta chez Glénat et enfin Eurêka chez Komikku. Pour chacun un petit résumé et un avis succinct vous attendent ainsi que le magazine de prépublication nippon, le nombre de tomes, etc. Tout ce qu’il faut pour vous faire un avis quoi.
En route pour ce petit panorama, et bonnes lectures !
Jeux d’enfants : un, deux, trois… T’es mort !
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Un beau matin, en plein cours de mathématiques, la tête de son professeur éclate et, sur son bureau, un daruma impose à la classe un drôle de jeu : 1,2,3… Soleil. Sauf qu’il n’y a rien de vraiment ludique dans cette activité, car le premier qui bouge quand le daruma se retourne voit sa tête exploser ! Le temps que les élèves comprennent ce qui arrive, il n’en reste plus beaucoup de vivants. L’hécatombe risque bien de s’aggraver car un compte-à-rebours est affiché sur le dos du daruma. Personne n’a envie d’attendre pour voir ce qu’il va se passer lorsque le compteur affichera zéro !
On retrouve dans ce titre le modèle du survival game lycéen que nous avons découvert dans Battle Royale et qui a été remis au gout du jour par des seinens comme King’s Game. Ce n’est pourtant pas mon genre de lecture mais j’ai dévoré ce premier tome qui détourne des jeux hyper simples, habituellement anodins mais mortellement détournés. On ne tombe pas pour autant dans le récit simpliste car chaque défi est l’occasion de surprises et de rebondissements qu’on ne voit pas forcément venir : le maneki neko de 8-10m de hauteur pour jouer à chat, il fallait l’oser ! Tournés vers l’action (et la boucherie, un peu), ce titre joue sur l’adrénaline que ressentent nos héros, qui est assez bien véhiculée au lecteur. Le scénario avance vite, très vite, et on ne se cantonne pas au lycée intra-muros : dès la fin du premier tome, la sélection a déjà achevé 99% des élèves et il ne reste plus que 3 survivants. Mais la catastrophe n’en est qu’à ses débuts et les crimes se sont déjà étendus à l’échelle internationale. Suspens pour la suite !
Reversal : une geisha chez les zombies
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C’est toujours délicat de jauger une histoire en deux tomes, donc j’attends de lire le second avant de proposer un article complet – ou pas - mais le premier volume est plutôt bien mené : joli coup de crayon, du chara-design aux décors en passant par les costumes, les personnages sont classiques mais expressifs, on apprécie les petites touches d’humour avec une héroïne juste ce qu’il faut de rêveuse et un compagnon canin bourru mais sympathique et on enrobe le tout avec un peu de suspens, d’action et de rebondissements… Bref Reversal est donc bien dosé sur tous les plans et constitue une bonne lecture récréative qui mérite d’être feuilletée un soir de détente. Rendez-vous au tome 2 pour voir si ça va plus loin.
Gangsta : des mercenaires redoutables et très séduisants…
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Avec Jeux d’enfants, voici un autre titre très prometteur. Ce qui frappe en premier c’est l’ambiance de cité sans loi qui regorge de gangs, d’affaires sordides et de désillusions. Avec des décors minimalistes faits de petites ruelles délabrées, on a l’impression de se retrouver plongé dans une Sicile mafieuse loin des sentiers touristiques. Dans un quartier qui peut paraître paisible aux néophytes, les femmes tentent en réalité d’échapper à la prostitution et les hommes tuent sur commande… Ou presque. S’il y en bien deux qui ne roulent que pour eux-mêmes ce sont bien Nicolas et Worick, deux mâles dans la trentaine qui ont grandi et vécus au sein des clans, des meurtres et de la violence en général.
Ces deux antihéros transpirent de charisme et ont de quoi plaire aussi bien au lectorat masculin que féminin : Angelo, le gigolo borgne mais séduisant est toujours à plaisanter, mais il camoufle un passé très sombre. Nicolas, sourd et taciturne, a toujours une pensée pour les gens qu’il apprécie, mais s’avère aussi un redoutable mercenaire. Il fait d’ailleurs parti d’une espèce à part : les indexés, des combattants hors-normes qui font preuve de toute leur superbe sur le champ de bataille.
Entre un Gunsmith Cat’s désabusé et un Gunslinger Girl en moins cartésien, Gangsta n’est pas le nouveau fer de lance du nouveau Bunch Comic pour rien… A suivre !
Fate /Zero : le Saint Graal est de retour !
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Fate/Zero prend place 10 ans avant et nous présente l’histoire de la Guerre Sainte où sept grands magiciens sont nommés par le Saint Graal pour combattre en son honneur, afin qu’il n’en reste qu’un (Mac Leod, si tu nous écoutes !). Chacun de ces hommes, aussi appelé maître, a le droit d’invoquer un esprit mythique pour le mener à la victoire. Victoire qui lui permettra de voir son vœu le plus cher exaucé par la sainte relique. Le scénario s’ouvre avec deux des sept maitres : Kirei Kotomine et Kiritsugu Emiya. Si le premier regrette d’avoir été choisi pour cette quête, le second est bien décidé à tout faire pour acquérir le Saint Graal, et ce n’est pas sans raison qu’on l’appelle aujourd’hui « le tueur de mages« …
Voilà pour le pitch de cette histoire qui constitue ma première initiation à la saga Fate, même si j’en entends parler depuis quelques années. Impossible, donc, de comparer ce titre là aux autres de la saga mais j’ai ouï dire que cette préquelle lève quelques mystères sur les origines des conflits et les antagonismes de la saga. Cela dit, en tant que tel, ce premier volume est déjà intéressant, même pour un néophyte. L’histoire est construite soigneusement et on sent bien son origine romanesque puisqu’il s’agit à la base d’un light novel.
Pour l’instant le récit est construit autour de nombreux dialogues, pour présenter les personnages : les maitres et leurs esprits mythiques sont dévoilés les uns après les autres. Je sais donc, enfin, qui est cette mystérieuse combattante qui apparait sur toutes les affiches de la saga et en couverture de ce tome 1 : Arthuria, aka le Roi Arthur de la légende ! Cela prête à sourire au début mais bon, en tant qu’amateur des loufoqueries de la série Kaamelot, je me dis pourquoi pas une version féminine ?! Au bout de quelques pages on n’y prête plus trop attention de toute façon, et on se plonge dans les manigances des différents ennemis dans ce premier round d’observation. Les choses sérieuses commencent en fin de volume avec un premier duel à l’horizon… On a hâte de voir ce que ça donne puisque le coup de crayon est plutôt bon pour le moment.
Voici donc un bon moyen de débuter la série et sans doute un immanquable pour tous les fans de la saga… A essayer !
Eurêka : j’aimerai tant voir Syracuuuuuse ♫
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Certains connaissent déjà son auteur puisqu’il s’agit de Hitoshi Iwaaki, le mangaka de Parasite. Ce récit historique nous emmène au IIIe siècle avant J.C., lors de l’affrontement entre Rome et Carthage (la seconde guerre punique pour les amateurs), qui voit s’affronter deux grands généraux : Hannibal Barca et Marcus Claudius Marcellus. L’armée romaine cherche à prendre possession de la ville sicilienne de Syracuse, base essentielle pour progresser en Méditerranée. Face à Marcellus ce n’est pas Hannibal qui l’attend dans la place fortifiée mais un génie d’un autre genre : le savant Archimède, qui a mis au point de redoutables pièges pour mettre à mal l’armée romaine…
Au départ, le titre fait de belles promesses : Hannibal, Marcellus, Archimède, la Sicile et Syracuse… C’est pas mal non ? D’autant que, depuis l’apparition d’Hannibal et de Marcellus dans le Drifters de Kohta Hirano, ma curiosité a été piquée et j’avais envie d’en savoir plus sur ces ennemis jurés. Première déception : Hannibal ne fait qu’une brève apparition en début de volume et passe aux oubliettes. On n’apprends pas grand-chose si ce n’est que la date de sa mort en épilogue. En tant que scientifique et professeur de physique je me rabats donc sur le célèbre Archimède… Le résultat est alors mitigé : ce sont les machines d’Archimède qui sont mises à l’honneur. Assez inventives et destructrices, elles font de jolis ravages dans les troupes romaines. Cependant, Archimède n’est plus que l’ombre de lui-même, et on le présente comme un vieillard un peu sénile et dur de la feuille. Marcellus a plus d’envergure mais on n’en découvre pas beaucoup sur son compte non plus.
Ce sont finalement des anonymes qui sont au cœur du récit et qui lui donnent une partie de son intérêt, et l’on constate que la Sicile est plus particulièrement Syracuse est partagée entre la mère patrie Italienne et le désir d’indépendance, un demi-siècle après la soumission de l’île par Rome. Bref, ce titre survole pas mal de personnages et de faits historiques mais ne va pas, malheureusement, en profondeur. Il est donc à réserver aux amateurs d’histoire avant tout, et leur donnera sans doute envie de creuser plus avant la question après avoir refermé ce tome. Pour les plus curieux d’entre-vous, donc !
Voilà donc pour ce petit tour d’horizon pour ceux qui sont à la recherche d’une nouveauté ou deux pour leurs étagères. Et si rien ne vous tente, ne vous inquiétez pas, d’autres tomes 1 sont attendus pour ce mois de février. Pour ma part, c’est Dimension W, qui signe le retour de Yuji Iwahara, qui a toute mon attention… Et vous ?