S’il existe, comme disait Aristote, un plaisir des yeux, qui soit proprement humain, à qui appartient-il ? Peut-il même être l’objet d’une propriété, ou bien est-il par nature commun et gratuit, aussi inappropriable[1] que l’homme même ? Au fond, le commerce des œuvres est-il plus licite que le commerce des hommes ? Peut-il y avoir un « marché de l’art » sans une double dénaturation, aussi obscène et dangereuse pour l’art que pour l’humanité ?