Westpac, puisque c'est d'elle qu'il est question, débutera cette expérimentation avant la fin de ce mois, sur un périmètre encore relativement modeste. Initialement déployés dans quelques-unes de ses agences, ses « iBeacons » seront ainsi d'abord mis à contribution uniquement pour transmettre des offres spéciales sur les iPhones des clients circulant à proximité (le champ d'action de la technologie Bluetooth sous-jacente est de quelques mètres au maximum).
A plus long terme, d'autres idées d'utilisation sont envisagées, et préparées dès maintenant. En premier lieu, le principe des notifications sera facilement extensible à des circonstances différentes, notamment pour un rappel de la disponibilité d'un chéquier ou d'une nouvelle carte de paiement. Dans le sens inverse, les balises pourraient également servir à détecter l'arrivée d'un client et en informer immédiatement le personnel de l'agence (par exemple le conseiller avec lequel il a rendez-vous).
Le dernier scénario évoqué par Westpac est a priori plus adapté au commerce de détail mais il est malgré tout susceptible d'être décliné, sous une forme ou une autre, dans un contexte bancaire : il s'agirait de signaler au consommateur qu'un produit ou service qui l'intéresse (et qu'il aurait préalablement enregistré dans sa « liste de souhaits ») est disponible dans l'agence devant laquelle il est en train de passer. Il n'aurait plus alors qu'à entrer pour obtenir plus d'informations ou même souscrire.
Les opportunités d'usage des « iBeacons » sont actuellement en pleine phase de découverte et, à l'image de Westpac, rien ne vaut l'expérimentation pour mieux les appréhender. Le dispositif d'Apple n'est cependant pas sans défauts pour une adoption large dans le secteur bancaire (et ailleurs). D'abord, se pose la question (peut-être déjà dépassée) de son ouverture aux autres smartphones du marché : un ciblage restreint aux seuls propriétaires d'iPhones risquerait en effet de décourager quelques initiatives.
D'autre part, comme avec nombre de technologies émergentes, la perception des clients en matière d'intrusion dans leur vie privée sera certainement au centre des débats. En l'occurrence, le danger est que les consommateurs (particulièrement les français) se sentent espionnés par leur banque et en conçoivent une réaction de rejet. Il faudra donc faire preuve de beaucoup de diplomatie et de pédagogie pour les convaincre de l'intérêt qu'ils peuvent trouver à utiliser ces nouvelles applications…