Le creux de la vague

Publié le 07 février 2014 par Juliette Conboudu @Conboudu_Blog

Parfois, tout s'écroule autour de nous.

Impossible de relever la tête et voir la lumière.

Des secondes interminables,

Des minutes angoissantes,

Des heures larmoyantes,

Des journées insurmontables.

Et les jours passent, certaines situations s'améliorent.
Des solutions voient le jour, ou pas.

Et puis, on prend le temps de réfléchir et faire face !
Cette inactivité qui effraie mais qui pourtant est inévitable...

Affronter nos démons, nos peurs pour aller de l'avant,

Toucher le fond pour remonter...

Aujourd'hui et depuis des semaines, des mois, des années c'est mon quotidien !
Personne ne se rend vraiment compte à part zhom qui lui est désemparé, triste !

Ceux qui me connaissent depuis longtemps, qui ont vécu à mes côtés connaissent mes galères. Ces personnes me disent encore aujourd'hui :

"Si on ne vivait pas avec toi, on ne te croirais pas. C'est dingue cette poisse que tu traînes!!! "

Et oui, appelez moi Pierre Richard, 2% de chance, Gaston Lagaffe et autres surnoms de malchanceux.

Souvent je m'en amuse car moi-même suis parfois étonnée par tant de déboires qui adviennent. Je m'en distrais pour ne pas montrer aux autres que je suis afflaiblie à chaque coup dur, puis pour me donner également du courage. En racontant tous ces "petits soucis" cela fait rire, cela permet de relativiser. Je relativise et beaucoup, croyez-moi !!!

Pour être tout à fait franche, cela est épuisant et je souhaiterais enfin que cette fichue roue tourne une bonne fois pour toute. Pas juste un peu, histoire de se dire "Que c'est bon d'être heureux l'espace d'une seconde". Non, celle qui fait qu'on peut enfin se dire "Ca y est, je suis heureux et c'est pour de bon, rien ni personne ne pourra me l'enlever".

Cela existe t'il

Alors oui, je le sais, il y a toujours pire ! 

Cette phrase que l'on se rabâche, que l'on nous rabâche, pour se donner du courage, pour minimiser ce que nous vivons, pour enfouir nos émotions...

Mais parfois j'en ai marre et en ce moment c'est le cas !

Alors ras-le-bol des gens qui me disent :

- Tu es négative, pessimiste !
A ceux là je leur réponds :

"C'est que vous ne me connaissez pas suffisamment, c'est que vous ne vous fiez qu'à quelques situations ou mots que je vous autorise à lire, écouter ou que l'on vous confie maladroitement. 
Vous vous permettez d'émettre un jugement sans vraiment chercher à découvrir la vraie nature de la personne en face de vous. Merci d'éviter de tomber dans la psychologie de comptoir malsaine que bon nombre d'individus utilisent. Avec moi, c'est perdu d'avance. Alors, passez votre chemin. "

- Allez, tout va s'arranger !

A ceux là, je leur réponds :

"Oui, bien sûr, tout s'améliore. Des solutions on en trouve toujours mais aujourd'hui ma douleur est là, elle est présente, j'ai besoin de pleurer, crier, m'isoler et cela peut prendre des semaines, des mois avant de retrouver une sérénité. Nous ne sommes pas tous égaux face aux aléas de la vie. Merci pour cette phrase positive que je connais. Je les solutions je les trouve seules comme toujours."

- Quoi ? Aujourd'hui tu as une vision positive des choses ? Wahouuu....
A ceux là, je leur réponds :

"Mon pauvre, c'est que tu ne me connais vraiment pas du tout pour oser me sortir une telle phrase ! Je pèse mes mots pour éviter la vulgarité et exprimer à quel point cela me met hors de moi."

C'est étrange d'ailleurs, ce sont souvent les gens "proches" de toi qui pensent te connaitre mais qui te connaissent le plus mal et qui te font le plus de mal... A méditer !

- Raconte moi, je t'écoute !

A ceux là, je leurs réponds :

"Merci ♥ ! "

Je pleure, je raconte, je me sens mieux sur le moment. Aucune solution n'est donnée, aucun jugement n'est posé, la vraie amitié est là. Je m'aperçois que ce sont ceux que je viens de rencontrer qui ont cette qualité à mon égard le plus souvent... 

Je ne sais pas vous, mais personnellement j'ai besoin de pleurer parfois et je n'ai pas besoin de quelqu'un qui me dise des phrases réconfortantes. Cela m'exaspère au plus au point !!!!


J'ai besoin de dire des gros mots, besoin d'être seule, besoin que les gens ne compatissent pas et ne donnent pas de leçon idiote.

La semaine venant de s'écouler voici ce que j'ai vécu, donc en seulement 8 jours :

- La négligence pour ne pas parler de maltraitance de ma fille de 25 mois,

- La démission de la nourrice,

- Une dent cassée pour ma fille,

- Apprendre que dans un an nous devrons mettre en place un appareil dentaire à notre bébé qui aura 3 ans pour lui agrandir la machoîre,

- La sécu qui perd mon dossier maternité,

- Zhom qui perd ma carte vitale et un chèque,

- L'aide juridictionnelle qui m'est refusée pour mon combat contre le harcèlement moral que j'ai vécu pendant des années et qui s'est amplifié à la venue de ma grossesse et de maternité que j'ai vécu pendant des années,

- Pôle Emploi qui s'excuse d'avoir fait une erreur en 2012 et me demande de les rembourser,

- Une de mes dents qui se casse, l'incisive du haut (très glamour),

- Epuisement et douleurs de fin de grossesse,

- Toujours pas de boulot,

- Factures qui s'accumulent et soucis financiers que tout le monde connait...

On rajoute à cela les tensions du quotidien qui sont créées par ma faute, par mes angoisses...
Mais aussi la fatigue de la journée après une journée de boulot pour zhom, moi avec bébé et la maison...

Désolée mais aujourd'hui ça ne va pas, je le dis et je pense que beaucoup seront d'accord avec moi quand je dis que parfois nous avons juste besoin de nous exprimer mais en aucun cas nous avons besoin de conseils mal placés surtout venant de gens qui ne veulent pas comprendre et qui s'enferme dans un mutisme positif. 
Il est important aussi de ne pas perdre de vue que chaque problème, bien qu'il s'arrange et qu'il ait sa solution, fragilise. Donc si un autre vient par dessus et que nous ne sommes pas remis, nous sommes plombés et cela ne fait qu'accentuer le mal être existant. 
Et c'est là qu'arrive la phrase que je connais :

"Allez, encore une tuile sur ma tête..."

Et vous, cela vous arrive-t'il d'aller mal et d'avoir ce petit moment de flottement, celui qui est nécessaire pour remonter mais sans l'aide de personne ? 
Suis-je seule à refuser parfois ces phrases positives qui peuvent exaspérer ?