Petite, j’étais certes la première de classe, mais on ne peut pas dire que les filles se bousculaient au portillon pour être ma copine, sauf bien sûr pour les évals d’histoire (je faisais un rempart avec mon classeur, faut pas déconner non plus). Je savais que j’aurais ma revanche un jour. Dans la vie, il suffit souvent d’être patiente (plutôt que teigneuse, ce qui est aussi plus fatigant).
La vie a rudement bien fait les choses. J’ai genre attendu trente ans, note bien, quand je dis patience c’est pas pour rien.
Salut Mentalo, ça te dirait une petite thalasso sans gosses?
Quand tu reçois ce genre de mail, on t’enverrait même visiter la Ligne Maginot (oh wait) que tu ne retiendrais que les deux derniers mots. Mais le plaisir solitaire est tout de même plus fun quand il est partagé (je vous propose de méditer là-dessus en faisant bien remonter vos chakras), c’est ainsi qu’une dream team provinciale d’anthologie s’est formée (et que ma boîte mail est décédée).
On a fait genre qu’on s’en foutait, mais dans le lot y en a tout de même une qui est allée chez l’esthéticienne pour la première fois depuis 2009, une qui a lavé sa voiture, une qui s’est désignée boulet volontaire et qui a raté son train, une qui a le plus joli sac de voyage de la weberie, une qui avait une valise plus grosse que la mienne, et une qui ne pensait qu’à enlever sa combi de plongée et à dormir. Mais on avait dit qu’on balançait pas, hein.
J’ai su qu’on était mal barrées quand Marie a bloqué sur la caméra de recul de la Ford intérieure (copyright feu Alorom), on avait donc fait un mètre cinquante. A peu près. Vu qu’on avait déjà fait trois pauses pipi, j’ai dit ça suffit, on met la musique et on roule, les moules. Quand on a fait le tour du lac de Genval (au ralenti, pour pas rentrer dans le cul d’une Bentley) on a arrêté de ricaner net, c’était vachement joli, on se serait cru à Cape Cod et ça tombait rudement bien pour des morues.
En attendant nos chambres on a patienté en buvant un cocktail, et ça n’a pas trop arrangé nos glousseries tout ça. On s’est dit qu’on devrait faire des instagram de bouffe, sinon on serait pas vraiment des blogueuses crédibles, alors on a commandé à manger. Dis-toi que dans cet endroit chic-issime, on change la déco florale entre l’apéro et le plat, et puis on sert la soupe dans une théière. Et puis comme on était en Belgique, et que les Belges ils savent rigoler, ils n’ont même pas fait les gros yeux quand nous on essuyait le mascara dégoulinant des nôtres avec leurs serviettes amidonnées.
Après on est tombées dans une faille temporelle à base d’horaires de soins et de malentendus (la traduction français-belge sans doute), mais c’était pas très grave parce qu’on était toutes en peignoir et en chaussons blancs et qu’être en peignoir à 16 heures un samedi la dernière fois que ça nous était arrivé c’était certainement qu’on venait d’accoucher. Alors que là notre périnée était en pleine forme.
Pendant que certaines prenaient leur premier bain sans Playmobil depuis 2007, ou leurs premières papouilles non sexuelles depuis 1996, les autres sont allées caqueter dans le sauna, passer sous la douche à 12 degrés, tenter quelques brasses dans la piscine, et recaqueter dans le hammam.
L’honnêteté qui me caractérise m’oblige à dire que nous n’avons pas jugé utile de profiter des spacieuses salles de sport mises à notre disposition, ni d’ailleurs le footing autour du lac, préférant de loin concentrer notre mission d’enquêtrices de choc sur le bar et le restaurant.
Comme toute cette débauche aquatique nous avait un peu fatiguées, nous avons rejoint nos chambres et nos lits king-size pour une petite pause avant le dîner. Des vilaines parmi nous ont mis de la mousse dans le jacuzzi de leur chambre mais je ne dénoncerai pas, le personnel ultra stylé est encore en train d’écoper (la blogueuse est insortable). On a mis nos talons pour faire les vingt mètres qui nous séparaient du restaurant, puis en fait du bar, puisque la faille spatio-temporelle semblait avoir également touché notre dîner, nous avons patienté bien sagement en sirotant quelques bulles en gloussant encore.
Bar où nous échouâmes une fois de plus après le somptueux dîner afin de, soyons folles, siroter un pisse-mémé avant d’aller écraser les plumes de nos oreillers respectifs, pour de longues heures sans interruptions diverses et variées. Je suis presque sûre d’avoir ronflé. De bonheur. Je crois que dans ce cas, on dit ronronner. Ce qui sied mieux à une blogueuse raffinée de toutes façons.
Le lendemain nous avons fait à peu près douze passages (par personne) au buffet du petit déjeuner. Et on n’a même pas tout goûté.
Je pense qu’on aurait pu toutes rester là pour toujours (surtout que personne ne nous a demandé de biberon à l’Ovomaltine ou de faire la vaisselle), mais le spa et la piscine nous attendaient et nous avons donc renoncé courageusement à la dernière fournée de pancakes pour aller prendre les eaux et les massages holistiques (et beaucoup de place sur les canapés de la tisanerie aussi) au quatrième étage.
♣ La Dream Team de l’Est (merci les filles ♥), à votre service pour d’autres enquêtes approfondies (Club Med, Thalasso, voyages, gastronomie, retour de l’être aimé, chevelure soyeuse,…)
-Eve
♣ Merci à Allo Thalasso , et particulièrement à Julien et Audrey pour leur patience.
♣ Merci à Marie-Noëlle du Château du Lac à Genval les Bains
♣ Point bonus info
-lors d’une réservation par internet, on vérifie une fois arrivée sur place que les modalités et horaires indiqués correspondent avec ce que l’hôtel a noté.
-il y a beaucoup moins de monde le dimanche que le samedi, bon à savoir surtout si l’on vient en groupe.