Les techniques économiques d'analyse de marché pourraient permettre d'augmenter l'efficacité moyenne du trafic urbain, dans la perspective de logiciels de conduite et de signalisation.
Avec l'exemple réussi posé par Google Earth de voitures sans conducteurs, la perspective d'une conduite complètement automatisée et maximisée semble de plus en plus possible sinon probable. C'est du moins l'impression qu'on peut avoir à la lecture de l'étude publiée par Matteo Vasirani et Sascha Ossowski de l'Université Juan Carlos de Madrid. Ces deux universitaires se sont donc ainsi attachés à analyser la façon dont ces automobiles sans conducteurs pourraient s'insérer dans une amélioration du trafic urbain, à savoir réduire embouteillages et temps général passé dans les transports. Mais pour ce faire, ceux-ci ont choisi d’appliquer une analyse de marché appuyé sur offre et demande pour chercher à optimiser le simple fonctionnement des feux de signalisation.
Logiciels conducteurs et signalisateurs
L'équipe espagnole a ainsi cherché à appliquer, en théorie, les différents systèmes économiques classiques, et notamment l'approche par enchères, impliquant d'offrir des temps de passage plus ou moins longs selon la valeur associée par l'utilisateur à son propre temps. Pour ce faire, les universitaires ont imaginé d'un côté des automobiles contrôlées par des logiciels conducteurs et, d'autre part, un système de signalisation qui fonctionnerait à travers un logiciel de signalisation par feux. Ceux-ci seraient ainsi à même de communiquer directement entre eux, et plus particulièrement au logiciel conducteur de prévenir le logiciel de signalisation du moment d'arrivée. Dès lors, celui-ci pourrait observer si un créneau temporel est libre et l'y assigner. Ce qui pourrait, par exemple dans les cas de trafic faible, permettre de faire varier les temps des feux afin d'adapter l'offre, les créneaux de passage, aux variations de la demande, le nombre d'automobiles. Cette approche dès lors individualisée, au temps de passage mesuré pour chaque véhicule, serait ainsi en théorie nettement plus efficace que l'approche normalisée des durées de feux appliquée aujourd'hui.
Un trafic automatisé et flexible
Si, comme le reconnaissent les auteurs de l'étude, le système par enchère ne peut pas fonctionner socialement en permettant aux plus pressés de payer pour aller plus vite, leur analyse semble cependant concluante dans l'optimisation du trafic général. Ainsi, plutôt que dans une perspective financière, on peut imaginer d'abord cette régulation automatisée selon les créneaux disponibles. Optimisation qui permettrait surtout au passager, humain, d'avoir accès à une estimation au plus proche de sa durée de voyage ou de son heure d'arrivée. L'étude va même plus loin en pensant une relation bilatérale entre logiciels de signalisation et logiciel conducteur. En effet le logiciel signalisateur, en cas de manque de place pourrait faire suivre à l'automobile uu autre itinéraire grâce aux données transmises par les autres logiciels de signalisations. Cette approche pourrait ainsi, selon les auteurs de l'étude, offrir une amélioration globale de l'efficacité du trafic urbain en réduisant les temps de voyage.