Et dire qu’il a failli s’appeler Lego Marcel…
Le Belge a une brique dans le ventre
Mais grâce à un chirurgien doué, on a réussi à la lui ôter. La prochaine fois, au lieu de jouer avec de vraies briques, vous vous orienterez vers un des jeux de TT Games, dont la dernière itération de la licence Lego vient de tomber sur nos écrans. Lego Marvel Super Heroes est en effet le dernier né de la longue liste des titres exploitant les petites briques danoises. Comme une énorme boîte multicolore, celui-ci vous permettra d’incarner 150 héros de l’univers de Marvel, avec quelques inconnus notoires, mais également certaines mégastars qui transpirent la classe, telle l’armure Hulkbuster d’Iron Man, Dr Doom ou encore Iron Patriot pour notre lectorat qui sait apprécier les chromes rutilants et autres couleurs chatoyantes qu’on ne trouve guère plus que lors de certaines parades entre gens de bon goût.
Stan Leego
Comme d’habitude, on est en terrain conquis avec les jeux Lego. Enfin, c’est la première impression à laquelle on est confronté, et après avoir passé quelques heures sur Lego City Undercover sur Wii U, ainsi que sur Lego Chima : le Voyage de Laval sur 3DS, on se rend compte que Lego Marvel Super Heroes a un peu le derrière entre deux chaises. On n’est pas tout à fait dans un jeu séquentiel comme Lego Chima, mais on n’a pas l’énorme liberté d’une cité touffue et plaisante à jouer de l’opus Undercover. Oh, il y a bien une ville parcourable à l’envi, et le commissariat est même remplacé par le vaisseau volant du SHIELD, mais malgré tout on a plus l’impression d’avoir accès à un grand interlude entre plusieurs stages qu’autre chose, le level design étriqué de certaines rues, le peu de renouvellement des décors et l’impossibilité de rouler longtemps en voiture y étant certainement pour beaucoup. Heureusement pour lui, ce titre propose des stages autrement plus variés, longs et sur lesquels on reviendra au fur et à mesure que l’on débloquera des figurines aux pouvoirs spécifiques. Et là, le titre enfonce toute concurrence éventuelle.
Prenons par exemple Wolverine et son flair surdéveloppé qui vous permettra de suivre des pistes, Hulk et ses bras gros comme des cuisses d’une catcheuse est-allemande avant un contrôle anti-dopage, dont la finesse relative vous permettra d’arracher des pans de murs entiers, ou l’armure d’Iron Man et ses missiles intégrés bien pratiques pour rappeler aux ennemis qu’ils auraient mieux fait d’aller jouer aux Playmobils. Pour chaque type d’action, il existe une série de protagonistes adéquats. Du coup, le jeu a un côté de « reviens-y » assez agréable, et l’avoir fini une première fois n’aura finalement que peu d’impact sur sa durée de vie, le réel challenge étant de débloquer les 150 personnages, voire les 50 Stan Lee pour les plus foufous d’entre-vous.
Pour 150 briques t’as plus rien
Malheureusement, il y a une brique de pourrie au Royaume d’Ole Kirk Christiansen, qui m’a un peu ôté l’envie de poursuivre l’exploration de son univers. Chaque stage, lors de votre première visite, vous met dans la peau d’un groupe de super héros. Chacun d’entre eux aura bien entendu une série d’actions à effectuer pour assurer la progression du groupe. Et c’est là que le bât blesse. En coopération, il arrive régulièrement que l’un des deux joueurs n’ait strictement rien à faire pendant de longues minutes. Et comme pour enfoncer le clou, les objets avec lesquels interagir ne sautent pas aux yeux. Du coup, on passe son temps à laisser enfoncé le bouton de visée et à balayer l’écran, personnage par personnage, avant de tomber sur la résolution de l’énigme, pour bloquer un peu plus loin. C’est peut-être moi qui ne suis pas câblé correctement pour faire face à l’imagination des développeurs, mais un jeu orienté majoritairement pour les enfants devrait peut-être avoir un système d’indices en surbrillance qui s’affichent après quelques minutes de recherches infructueuses.
Au rayon des points négatifs, citons également quelques bugs parfois gênants (protagoniste coincé dans un bout de décor, cinématiques impossibles à passer par moments, …), ainsi qu’un horripilant bouton d’action à double effet, qui vous fait changer de costume (Hulk redevient Banner, Spiderman passe en Peter Parker, …) alors que vous cherchiez juste une zone interactive. C’est d’autant plus pénible que certains boutons de la manette ne sont pas utilisés.
Et pour le dessert, une feuille de Brick ?
Heureusement, le constat global est bien plus positif que ces quelques griefs, et on ne peut qu’applaudir le travail de TT Games qui ravira une nouvelle fois les fans de Lego, ainsi que ceux de Marvel. Le jeu permettant à tout moment de passer d’un joueur à deux, et vice versa, grâce à un écran splitté très souple. L’exploration de la carte avec un surhomme volant reste malgré tout grisante, et la durée de vie assez énorme est clairement un point fort du jeu. On aurait donc tort de bouder son plaisir, surtout que Lego Marvel Super Heroes est disponible sur tout ce qui bouge, a été réalisé avec soin et vous poussera à vous offrir cette petite figurine de l’armure Mark 42 d’Iron Man, que vous placerez à côté de celles de Magneto et de Wolverine que vous possédez certainement déjà, en tant que lecteur de bon goût ;)
Lego Marvel Super Heroes
Wil2000
Conclusion : Une nouvelle fois, TT Games nous prouve que les Lego savent suivre l’ère du temps, grâce à cette fusion de deux univers improbables qui marche aussi bien chez les enfants que chez les papas. Et si vous n’avez pas encore d’enfant, faites-vous plaisir en vous prétextant qu’un jour, votre futur descendance sera heureuse d’avoir une armée de super héros miniatures qui tient sur un seul disque !
3,5
Marvelous!