• Des causes diverses et des facteurs humains
Les causes des crises dites «humanitaires» sont multiples et ne sont que rarement la conséquence d’un unique et inévitable événement imputable à la nature ou au climat.
Elles découlent aussi de l’intervention de l’Homme, notamment en cas de conflits politiques ou de terrorisme.
Si les séismes ou la sécheresse sont d’origine naturelle, l’ampleur de leur impact sur les populations est également liée à des facteurs humains : construction d’habitats peu résistants au séisme, exposition à des substances toxiques ou des épidémies, flambée des cours de denrées …
• Des acteurs complémentaires
C’est dans ces contextes complexes que les ONG construisent leurs interventions pour répondre à la détresse des populations à très court, moyen et long terme. En France, on distingue couramment deux types d´organisations qui se côtoient dans ces crises, les ONG dites “urgentistes” et de “développement”.
Ces deux dernières décennies, leurs rôles respectifs ont été très distincts : l’action des premières est connue pour l’assistance et l’aide d’urgence des populations touchées en satisfaisant les besoins élémentaires (eau, médicaments, premiers soins, aliments…) et pour la reconstruction. Pour les secondes, comme Elevages sans frontières, la vocation est de soutenir les populations les plus pauvres sur le plan économique, social et environnemental, par l’apport de ressources matérielles et financières (dons et prêts), de coopérations techniques et de transferts de savoir-faire.
• Des rôles qui évoluent
Aujourd’hui, les stratégies des ONG évoluent pour mieux s’adapter à la récurrence et à la complexité des crises en traitant l’urgence tout en continuant d’inscrire l’action dans le temps. Les ONG d’urgence font du post-crise et mènent des programmes de développement à long terme tandis que les ONG de développement doivent maîtriser la gestion des risques.
Elevages sans frontières a déjà dû réagir face à des situations aussi diverses qu’une inondation dans des villages aidés du Bénin, l’impact du séisme en Haïti, la grippe aviaire au Togo ou la crise alimentaire au Burkina Faso. Ces crises obligent à envisager le pire pour réagir efficacement, impliquent de faire un diagnostic rapide et de déterminer quelles interventions peuvent être du ressort de l’association pour ne pas abandonner les bénéficiaires des projets.
• Une coopération nécessaire
Même si la concertation entre professionnels de l’urgence et ceux du développement reste encore difficile, comme l’a révélé la crise haïtienne, des complémentarités sont possibles dans plusieurs domaines comme l’accès à l’eau et l’irrigation, ou la lutte contre la malnutrition et la sécurité alimentaire. Les compétences et les moyens sont là, il s’agit de les coordonner.
L’aide d’urgence prend tout son sens en pleine crise, tandis que l’aide à la reconstruction ne peut perdurer que si elle est suivie par des mesures d’aide au développement. Beaucoup d’organisations commencent à se rapprocher, à dialoguer et à mutualiser leurs efforts en s’intéressant aux causes de ces crises, en cherchant à prévenir les risques, à atténuer les impacts pour les populations vulnérables, et en favorisant les capacités d’actions dans les pays concernés.