Commenter les sondages
n’est ni original, ni nécessairement très utile compte tenu de leur coté à la
fois incertain et éphémère. Pour autant, le
dernier en date sur la côte de popularité des politiques mérite, me semble
t-il, que l’on y consacre quelques lignes.
Selon le baromètre de février TNS Sofres/Sopra group/Le Figaro Magazine
publié jeudi, la cote de confiance de François Hollande est tombée à 19%
!
19% ! Un record !
Pour autant, faut-il s’en étonner ?
Pas vraiment, en fait. On sait depuis plusieurs mois déjà, qu’une cassure
s’est créée avec une grande partie de la population, qui à tort ou à raison ne
lui fait pas ou plus confiance. On sait qu’il lui sera très difficile de
remonter la pente surtout auprès des déçus qui ont voté pour lui et qui lui en
veulent d’autant plus qu’ils ont eu le sentiment d’avoir été trompés.
Cela lui sera d’autant plus difficile, qu’il leur donne régulièrement des
raisons ou des prétextes pour entretenir ce sentiment. Pas une semaine ne se
passe sans que l’on puisse lui ajouter quelque chose dans sa musette déjà bien
remplie. Pas nécessairement sur des sujets très importants, mais des sujets qui
viennent entretenir régulièrement un état d’esprit général qui lui est
défavorable. Le retrait de la loi sur la famille en est la plus récente
illustration.
Plus grave encore, il a pris le risque énorme, alors que rien ne l’y
obligeait, de se déconsidérer lui même en annonçant un renversement de courbe
du chômage que le monde entier jugeait pourtant fort improbable.
François Hollande compte maintenant sur le pacte de responsabilité pour
redresser la barre à la fois du bateau France et en corollaire du pédalo
Hollande.
Il semble, en attendant d’hypothétiques résultats, que l’effet d’annonce
n’ait pourtant pas joué en sa faveur si on en croit ce récent sondage. Rien de
surprenant malgré les premières réactions plutôt favorables. Les électeurs
traditionnels de droite sont irrémédiablement perdus pour lui, les centristes
ou les plus indulgents attendent de voir si les actes seront à la hauteur des
propos, et à Gauche, une partie des sympathisants qui lui restaient n’a pas
apprécié ce qu’elle considère comme un tournant libéral.
Résultat, il ne lui reste plus que 19% des français qui lui font confiance,
autant dire une misère.
En dehors de la glorieuse perspective de se retrouver en bonne place dans le
livre Guinness des records pour une impopularité inégalée dans toute l’histoire
de France et d’ailleurs, il est à craindre que François Hollande ait peu de
raisons de se montrer optimiste. Sa baisse de popularité le coince au milieu
d’un double effet kiss-cool. Tout d’abord, un phénomène d’auto-entretien. D’une
certaine manière plus il y a de personnes qui pensent la même chose de lui,
plus elles se confortent mutuellement dans leur conviction. Et arrivé à ce
niveau de popularité, il devient difficile de soutenir François Hollande contre
l’avis de presque tous. D’autant que les presque tous ne manquent pas
d’arguments.
Le second effet kiss-cool, qui laisse peu d’espoir à François Hollande,
c’est ce qu’on pourrait appeler l’effet clapet. Les nouveaux déçus, ceux qui
avaient réussi à tenir jusque là, ne sont pas près de revenir sur leurs pas.
Ils ont basculé de l’autre coté et on a du mal à imaginer ce qui les amènerait
à faire le chemin inverse. Les sujets sociétaux qui pourraient faire diversion
ont déjà fait beaucoup de dégâts et sur le terrain économique après la mini
bombe du pacte de responsabilité, difficile de faire beaucoup mieux.
Seuls des résultats remarquables sur le terrain économique et notamment du
chômage, pourraient les faire changer d’avis.
Or, ne nous leurrons pas, ces résultats, s’ils arrivent, arriveront trop tard pour sauver François Hollande de la débâcle. François Hollande est rentré dans une spirale infernale dont on ne voit pas bien comment il pourrait s’en sortir, son cas parait malheureusement définitivement irrécupérable.