Comme le hasard fait bien les choses, j'ai appris incidemment que la compagnie des Exilés jouait une pièce inédite de cet auteur les 6 et 7 février 2014, à 20h30, à la Salle des Remparts à La Tour-de-Peilz. A qui ma femme? n'a en effet jamais été jouée du vivant de son auteur. Alors, je n'ai pas résisté à la tentation d'assister à la représentation donnée hier soir.
Marcassol (Steve Riccard) est propriétaire d'un immeuble. Parmi ses locataires il y a Trémollet (Dominique Rudaz), dont l'agence matrimoniale bat de l'aile, ce qui ne lui permet plus d'honorer les termes de son loyer; Sonia Kaskoff (Fabienne Barras), dont Marcassol se croit être l'unique amant, ou du moins être celui qui a définitivement pris la place de ce benêt de Lagaulardière (Olivier Zerbone).
Si Marcassol est allé chercher bonne fortune ailleurs, juste à l'étage du dessous, c'est que sa femme Clarisse (Carole Epiney) a bien changé en un an de mariage. De diable elle est devenue mouton, voire pot-au-feu... Au moins l'amour avec Sonia n'est pas triste... et il aimerait bien le filer parfaitement avec elle. Seulement cela n'est possible que s'il est libre. Alors, il cherche à caser sa femme pour le redevenir.
A qui marier sa femme? Telle est la question. Pour cela Marcassol est prêt à donner quittance de ses loyers en retard à Trémollet s'il lui trouve un mari... à sa femme. Car, quand ils se sont mariés, les Marcassol ont convenu que leur union était provisoire et qu'elle serait rompue dès que Clarisse trouverait l'homme de ses rêves.
La chance semble sourire à Marcassol. En effet, surgi du passé de Clarisse, un ami d'enfance, Edgar Fréminet (Olivier Lambelet), devenu riche, réapparaît opportunément dans la vie de cette dernière, qui, en fait, s'est habituée ... à son mari et s'en trouve fort aise. Fréminet est, en tout cas, un candidat autrement plus sérieux que Lagaulardière, qui, évincé par Sonia, en pince pour Clarisse.
Evidemment les choses ne se déroulent pas comme prévu par Marcassol. Dans la plus pure tradition du vaudeville, les rebondissements se succèdent et Jenny, la femme de chambre de Clarisse (Pauline Klaus), y met son grain de sel.
Mise en scène par Steve Riccard, assisté de Jean-Philippe Weiss, dans des décors de Jacques Vassy, la pièce a le rythme trépidant qui convient à ce genre d'histoire délirante. Aussi très vite disparaît l'appréhension qu'auraient pu faire naître un éventuel manque de rythme et l'interrogation que suscite tout inédit.
On rit donc de bon coeur, et cela fait du bien. Mais, si on rit de bon coeur, c'est que tout le monde sur scène joue brillamment sa partition.
Francis Richard
Réservation au 079 411 50 59 ou sur le site du Théâtre du Château