Or il se trouve que le 2 avril est aussi la date anniversaire de la guerre de Malouines, lorsqu'en 1982 la Grande-Bretagne voulut récupérer l'archipel qui venait d'être repris par l'armée argentine après 150 ans d'occupation anglaise. Pour les Argentins en effet, ces îles australes font partie intégrante du territoire national. Elles étaient déjà occupées par des forces armées argentines et des civils argentins, paysans et négociants, en 1833 lorsque la Royal Navy les a annexées à l'Empire naissant (ou plutôt renaissant). Huit ans seulement après que les Communes aient reconnu l'indépendance des Provinces-Unies de l'Amérique du Sud, comme on appelait encore ce pays d'Amérique du Sud.
Luis Vernet (1784-1871) fut le dernier gouverneur
argentin des Malouines (jusqu'en 1833)
L'annonce de l'audience papale a donc fait réapparaître dans la presse argentine et notamment dans les colonnes de Página/12 ce sujet délicat et douloureux, quelques jours après que le Pape ait reçu en audience l'un des leaders du mouvement des anciens combattants argentins des Malouines. Les anciens combattants se sont en effet organisés pour obtenir des reconnaissances politiques et matérielles de la part d'un Etat qui, sous la dictature militaire, en a fait de la chair à canon. C'était des jeunes gens de vingt ans qui effectuaient tranquillement leur service militaire sans penser à mal lorsqu'on les a envoyés au casse-pipe dans des îles déjà soumises aux rigueurs de l'hiver antartique.
Dans la torpeur estivale, il eût été étonnant que Página/12 laisse passer l'occasion de rappeler une nouvelle fois ses convictions concernant cet archipel du bout du monde qui fait partie de la carte du pays affichée dans toutes les salles de classe de la République.
Pour aller plus loin : voir l'article de Página/12.