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Robocop (2014)

Publié le 06 février 2014 par Olivier Walmacq

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genre: science fiction
année: 2014
durée: 1h55

l'histoire: Les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d'acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme.   

la critique d'Alice In Oliver:

En annonçant qu'il serait le réalisateur du remake de Robocop, José Padilha ne s'est pas attaqué à une petite production sans saveur. Rappelons que l'original était réalisé par un certain Paul Verhoeven. Malgré de nombreuses complications durant le tournage (dépassement de temps et de budget), Paul Verhoeven avait fait de son héros métallique, et plus précisément d'Alex J. Murphy, une sorte de martyr christique, donc une espèce de Jésus américain.
"Pas de crucifixion sans résurrection": tel était le message du premier film, beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.

En ce sens, le Robocop de Paul Verhoeven était une sorte de filiation entre le monstre de Frankenstein et une version masculine de la femme cyborg dans Metropolis de Fritz Lang. Plus que jamais, le premier Robocop s'apparente à une allégorie sur l'âme humaine.
Ensuite, Paul Verhoeven s'amusait avec son joujou métallique, parodiant avec férocité l'univers de la bureaucratie et donc les années Reagan aux Etats-Unis, un système focalisé sur le pouvoir, la corruption et l'argent. Le seul problème de ce nouveau Robocop version 2014, c'est que notre cyborg n'est la filiation de personne. Ou alors, si c'est le cas, il est la filiation du Smartphone et de ce qu'est devenu aujourd'hui le cinéma hollywoodien dans ses grandes lignes, à savoir un cinéma qui semble avoir perdu ses idées et englué dans son lot de reboot et/ou de remakes (parfois, on ne sait pas vraiment...) sans âme.

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Et c'est exactement ce que transmet José Padilha avec ce Robocop "new look". Finalement, ce Robocop-là ressemble étrangement à la machine hollywoodienne actuelle. Tout d'abord, ce nouveau film nous a été présenté comme un remake. Rectification: pour José Padilha, ce sera plutôt un reboot.
Nouvelle rectification des producteurs: non, ce sera bel et bien un remake. Puis, à nouveau, José Padilha rectifie le tir: finalement, ce remake ou ce reboot (encore une fois, même le réalisateur et les producteurs ne semblent pas vraiment savoir) sera une nouvelle version ou vision de l'androïde.

Ensuite, lors de la pré-production, le réalisateur a déclaré vivre un véritable enfer, selon un témoignage de son ami Fernando Meirelles : « Robocop est la pire expérience de sa vie. Sur dix idées qu’il a, neuf sont refusées. Quelle que soit sa volonté, il doit se battre pour l’obtenir ».
Padilha lui aurait également confié qu'il ne voudra plus jamais revivre l'expérience de travailler avec un grand studio. Evidemment, toutes ces rumeurs n'ont pas échappé aux médias, à la presse et aux critiques cinéma. De ce fait, ce remake était déjà annoncé comme une catastrophe avant l'heure. Non, Robocop version 2014 n'est pas forcément l'énorme bouserie annoncée.

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Est-ce un grand film pour autant ? La réponse est hélas négative. En l'occurrence, Robocop (2014) ressemble à une sorte de petit nanar, déjà complètement "ringardos" (je viens d'inventer le mot...) avant l'heure. Pourtant, au niveau des acteurs, ce remake... pardon... ce reboot... Enfin, cette nouvelle version réunit un casting plutôt alléchant: Joel Kinnaman, Gary Oldman, Michael Keaton, Abbie Cornish, Samuel L. Jackson, Michael K. Williams et Miguel Ferrer.
Pour l'anecdote, Miguel Ferrer est le seul acteur de ce remake à avoir participé au film de Paul Verhoeven. Autre clin d'oeil à son modèle, Robocop (2014) reprend aussi le thème musical du premier, donc celui de Basil Poledouris.

Quant au scénario, il reprend les grandes lignes du film original malgré quelques changements. Attention, SPOILERS ! En 2028, la technologie robotique de l'O.C.P., conglomérat militaro-industriel, est à la pointe du progrès. Non content d'utiliser des drones et autres machines de guerre, comme le E.D. 209, pour faire régner l'ordre dans le monde, les dirigeants veulent tester cette technologie sur le sol américain pour protéger les citoyens. Alex Murphy est un père de famille aimant et un bon policier qui fait son possible pour éliminer le crime à Détroit.
Suite à l'explosion de son véhicule piégé, son corps est gravement mutilé et brûlé à 80 %.

Murphy est cependant sauvé par OmniCorp, qui utilise son savoir scientifique pour le remettre sur pied : il est transformé en machine, un cyborg du nom de RoboCop spécialement programmé pour rétablir la justice grâce à des méthodes expéditives.
En résumé, Robocop est ici une arme exploitée par un conglomérat militaire et industriel et destinée à faire accepter les machines comme le nouveau mode de sécurité de notre société moderne. Beau portrait d'une société ultra capitaliste et fascisante. Oui, Robocop (2014) possède de bonnes idées et même un sacré potentiel, potentiel qu'il n'exploite quasiment jamais ou alors trop rarement.
A l'image de ce qu'est devenu Alex Murphy suite à l'explosion de sa voiture: une sorte de tronc cérébral vivant et inclus dans une sorte de combinaison métallique et quasiment invulnérable.

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A partir de là, vous pouvez oublier la version de Paul Verhoeven pour assister aux péripéties d'une machine hybride, assez curieuse, sorte de tablette informatique sur deux pattes mais d'une redoutable efficacité. Oui, on nous parle bien de conscience, d'âme humaine ou encore de libre arbitre.
Hélas, toutes ces thématiques, pourtant passionnantes, sont évoquées en l'espace de trois secondes, au profit des aventures d'un robot version "Smartphone", prêt à faire la justice dans les rues de Détroit. Encore une fois, ce Robocop-là n'est la filiation de personne.
Ce remake est finalement très représentatif du cinéma hollywoodien actuel: oui, on relève ici et là quelques bonnes idées mais on préfère réaliser un film formaté, certes efficace au niveau de ses séquences d'action, mais finalement stérile, tant sur la forme que sur le fond.

Et c'est exactement ce que symbolise ce nouveau Robocop. C'est définitivement un remake au mieux maladroit, au pire assez insignifiant, et oscillant entre le petit nanar science fictionnel et le film de commande. A cela, il faut ajouter une interprétation relativement médiocre.
Joel Kinnaman est un peu trop lisse pour succéder à Peter Weller. Quant aux acteurs secondaires, ils sont en mode cabotinage. Mention spéciale à Michael Keaton. A la rigueur, Gary Oldman est peut-être le seul à tirer son épingle du jeu sans briller pour autant. Bref, voilà un petit nanar assez curieux. Visiblement, José Padilha doit se contenter de suivre une ligne directrice imposée depuis le départ par la production. Parfois, le cinéaste brouille les pistes en imposant quelques unes de ses bonnes idées, hélas éparpillées dans une production hollywoodienne formatée et technologique.

note: 06/20
note nanardeuse: 12/20


RoboCop (2014) - Official Trailer #1 [VO-HD] par Eklecty-City


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