Dreamcatcher

Publié le 06 février 2014 par Olivier Walmacq

Des amis télépathes se retrouvent après plusieurs années et vont devoir faire face à une entité extraterrestre...

La critique gelée de Borat

En 1999, Stephen King subit un accident manquant de le tuer à cause d'un conducteur ivre. Il abordera ce trauma par différentes touches dans Dreamcatcher publié en 2001. Il ne faudra pas longtemps pour que les studios l'adaptent puisque dès l'année suivante Lawrence Kasdan et le scènariste William Goldman travaillait dessus. Ce même Kasdan à qui l'on doit les deux derniers Star Wars potables (je vous laisse imaginer lesquels) et auréollé du succès des Copains d'abord. Produit par la Warner et Castle rock, le film peine à convaincre aussi bien la critique que le box office (il a dépassé son budget, mais pas assez pour être rentable). En l'achetant, je me souvenais de cette affiche et cette bande-annonce bizarres qui ne dévoilaient pas grand chose des enjeux du film. Les premières visions furent assez mauvaises, le film multipliant les intrigues (comme le roman mais le roman peut être long et peut garder plus longtemps en haleine son lecteur notamment en multipliant les intrigues) et ne rendant pas toujours le récit très linéaire. Il a fallu que je lise le hors-série de Mad Movies sur King pour avoir envie de le revoir (je l'ai en DVD comme Maximum overdrive par ailleurs!) et curieusement je l'ai apprécié un minimum.

Au casting, on retrouve du beau monde avec Thomas Jane (l'année suivante il deviendra le Punisher), Damian Lewis (Homeland), Jason Lee (pote de Kevin Smith), Timothy Olyphant, Morgan Freeman, Tom Sizemore et Donnie Wahlberg (entre deux concerts des Backstreet Boys, ce qui convient de dire qu'il n'est pas plus mal que Marky Mark a raccroché). Le gros défaut du film et que j'avais déjà remarqué plus haut, c'est qu'il y a trop d'intrigues et Kasdan ne sait pas trop où aller par moments. Ainsi, il prend d'abord le point de vue des potes avant un flashback, puis ils se séparent (Jane et Olyphant d'un côté, Lee et Lewis d'un autre), une limace édentée sort du cul d'un bonhomme, des aliens débarquent, ce qui engendre l'arrivée de l'armée. Le tout en 2h16 de condensé pas toujours très fin qui allourdi souvent la perception du spectateur. On peut donc comprendre que ce mix entre The thing (pour la paranoïa, le décor enneigé et le gore), Stand by me (pour le flashback) et La guerre des mondes (pour le débarquement alien et la méchanceté des petits hommes gris). 

Par moments, le montage ne sait pas trop où se mettre, le mélange entre horreur, science-ficttion et fantastique n'aidant pas toujours. Ainsi le flashback fait office de coupure avec le récit, ce qui n'est pas forcément bon, ensuite l'introduction montrant la télépathie des quatre héros est beaucoup trop longue (dix minutes l'air de rien) et surtout ne nous apprend au final pas grand chose sur les personnages. Les militaires arrivent comme un cheveu sur la soupe dans l'intrigue et on apprend qu'au final il savait depuis longtemps qu'il y avait des aliens dans le coin et la population a été mise en quarantaine. Problème: si le coin est en quarantaine depuis quelques temps alors comment nos héros ont pu y aller? Une petite incohérence qui n'entâche pas le film mais a le mérite de questionner. Certains effets-spéciaux sentent sacrément mauvais (et pourtant ils viennent de chez ILM, on ne peut pas dire que ce soient des tocards qui ont travaillé dessus), à l'image des aliens qui ne sont pas beaux du tout (cela se confirme encore plus dans le climax qui s'avère plus truqué que celui envisagé initialement plus proche du roman). 

Pareil pour la scène d'assaut quasi-totalement en CGI que ce soit le vaisseau extraterrestre ou les hélicoptères de l'armée sonnant tous faux. En revanche, le film est sauvé plus d'une fois par les effets gore ou à fort concentré d'hémoglobine. Que ce soit le sacrifice dans les toilettes, la scène de la moto-neige (déjà qu'Olyphant a failli se faire bouffer les roubignoles...) ou la tuerie avec les militaires. Mis à part la partie avec les militaires qui sent aussi bien l'inutile que le mauvais développement, l'intrigue se tient bien et délivre de beaux moments de suspense par moments. C'est le cas de la scène des toilettes absolument efficace. Le flashback n'est pas sans rappeler Le corps (la nouvelle à l'origine de Stand By me) avec cette bande de gosses cherchant une petite fille disparue (un garçon dans l'autre roman), le surnaturel en plus (le jeune handicapé est télépathe et transmet son don à ses camarades). Sans compter les brimades des jeunes loubards sur l'handicapé rappelant les méfaits de la bande à Kiefer Sutherland. Il y a un passage qui s'avère assez intéressant puisque dévoile la pensée de Lewis face à l'alien cherchant à le posséder complètement. Ce qui donne au jeu de Lewis des airs de doux dingue par moments et des moments plus posés. Néanmoins, on notera aussi quelques effets pipi-caca par moments. Ainsi, Olyphant fait souvent allusion à ses attributs.

Un film plutôt sympathique avec autant de qualités que de défauts. Reste que l'ensemble est fort divertissant.

Note: 11.5/20