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Où va le Maroc avec ces dirigeants à double casquette?

Publié le 06 février 2014 par Citoyenhmida

Une question essentielle se pose au Maroc et peu de citoyens semblent conscients de son importance! C’est la politique du “deux en un” : si ce slogan a fait les beaux jours d’un certain shampoing ou de je ne sais plus quel produit de consommation courante, il est en train de bloquer de manière très significative sinon dangereuse, la vie politique de notre pays!

Nous avons en la personne, fort respectable par ailleurs, de  Si Abdelillah Benkirane un chef de gouvernement qui est demeuré chef de parti!

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Grosse aberration! Grosse erreur politique! Manque total de clairvoyance politique, qui lui fait dire des énormités comme “mon” gouvernement ou encore “”mes” ministres ou “ma” politique, alors qu’il ne dispose que d’une majorité toute relative au parlement et qu’il doit composer aujourd’hui avec ses adversaires d’hier!

En France, puisque nous aimons bien prendre exemple sur ce pays, le premier ministre cède sa place de secrétaire général de son parti une fois installé à Matignon. Nous avons encore en mémoire le cas de Lionel Jospin qui confie les clés du Parti Socialiste à François Hollande.

En face, peut-on dire, nous avons avec Si Hamid Chabat, personnage très intéressant par son parcours de militant,   un chef de parti, d’un grand parti historique, qui est demeuré chef d’un syndicat, d’un des plus grands syndicats nationaux!

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Grosse aberration, là aussi! Grosse erreur politique encore! Manque total de vision politique!

Des chefs de partis coiffés de la casquette de chef de syndicat ne courent pas les couloirs ni les arcanes du pouvoir à travers le monde, sauf peut-être dans des pays comme Cuba ou la Corée du Nord.

Un syndicat phagocyté à ce point par une instance politique est un cas très rare, sinon unique,  dans les annales politiques, même dans les pays qui sont très proches de nous. Les grands syndicats algériens et tunisiens  -UGTA et UGTT – ont toujours marqué leur indépendance par rapport au parti dominant, même quand ce parti était unique.

Entre ces deux personnages trop imbus d’eux-même qu’ils en sont arriver à négliger les règles élémentaires d’une vie politique normale, le Maroc et les marocain(e)s ne savent plus sur quel pied danser ou plutôt à quelle sauce ils seront mangés.

Alors quand Abelillah Benkirane s’égosille devant les élus de son parti, parle-t-il en tant que chef de gouvernement ou tant que chef de parti? Quand il se laisse aller à ses envolées lyriques, dont il a le secret mais qui sont vides de bon sens politique et gorgées de populisme et de démagogie, faut-il prendre ses paroles pour des engagements d’homme d’état responsable devant la nation ou bien pour des promesses électoralistes sensées resserrer les rangs d’une base chancelante?

Quand Hamid Chabat menace le gouvernement d’une grève-manifestation ou d’une manifestation-grève, agit-il en homme politique ou en syndicaliste? Les deux actions ne sont pas les mêmes : elles ne se confondent pas, elles n’ont pas le même objectif, ni les mêmes moyens d’action, ni les mêmes bases sociales!

Rappelons ici les définitions des partis politiques et celles des syndicats pour éclairer le débat :

  • parti politique :   groupe de personnes qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes opinions, les mêmes idées, et qui s’associent dans une organisation ayant pour objectif de se faire élire, d’exercer le pouvoir et de mettre en œuvre un projet politique ou un programme commun.
  • syndicat :  associations de personnes qui a pour but de défendre les intérêts professionnels et économiques de ses membres (employés, ouvriers, cadres, patrons, professions libérales).

Ainsi il est clair que le parti politique a un objectif POLITIQUE  c’est à dire qu’il cherche à arriver au POUVOIR, alors que e syndicat cherche à faire aboutir des REVENDICATIONS PROFESSIONNELLES en matière de salaires, de conditions de travail , de prestations sociales.

Les marocain(e)s sont en droit d’exiger une réponse claire et nette à Hamid Chabat : veut-il arriver au pouvoir politique en utilisant les forces prolétaires?

Si oui, cela porte un nom et les marocain(e)s rejettent cette forme de pratiquer la politique!

La situation économique du pays et  sa capacité à résister à la crise ne peuvent pas résister à ce genre d’amalgames dont font preuve aussi bien Abdelillah BENKIRANE que Hamid CHABBAT!

Il est temps d’éclaircir la situation!


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