Année mouvementée et pleine de rebondissements pour Shang Xia en cette année du cheval.
Ci-dessous, Mme Jiang Qiong Er, directrice générale et directrice artistique de Shang Xia
Spiritualité, hasard et signes du destin
L’emplacement de la boutique Shang Xia (marque de luxe créée en 2007 par Mme Jiang Qiong Er,) à Paris est rempli de romances. Le bâtiment, qui fait penser à la proue d’un navire, abritait jadis l’Abbaye-aux-bois construite au milieu du XVIIe siècle. L’immeuble à également acceuilli le salon de Madame Récamier et d’illustres écrivains (Lamartine, Chateaubriand entre autres). La boutique est emplie de résonances vibratoires, le maître Feng Shui qui est intervenu dans son aménagement intérieur à su créer une véritable promenade, une circulation du Chi (énergie) à l’intérieur de la boutique.
Rencontre culturelle
Lorsque Shang Xia s’est installé en septembre 2013 sur la rive gauche, le quartier de l’art de vivre, il avait un fort désir de partager cette dimension spirituelle.
Jiang Qiong Er et ses équipes ont alors imaginé un véritable petit happening, “le Mysterious Masked Man”. Habillé par les stylistes maison, il s’est promené avec des petits sacs de riz, symbole de la culture chinoise, de Shangai à Pékin (en passant par la Cité Interdite). Puis ce fut le Louvre, la Tour Eiffel et les Champs-Elysées, chaque étape se terminant au pied de la boutique Shang Xia, provoquant étonnements et interrogations.
Comme le montre cet évènement où tout semble aller au ralenti. Cela prendra du temps d’intégrer la culture chinoise. Jiang Qiong Er, 36 ans, qui a fait une partie de ses études à France avant de retourner en Chine en est bien consciente et le revendique. “Il faut faire confiance au temps” dit-elle, “La beauté de Shang Xia réside dans l’art de la lenteur, l’important c’est la continuité”.
Créer des émotions
C’est un rapport au temps (cf la cérémonie du thé) que nous avons perdu en Occident que Shang Xia veut recréer à travers les très luxueux objets que les artisans disséminés dans toute la Chine fabriquent quotidiennement.
Challenge
Il est important que chaque artisan reste dans son cadre de vie, nul envie de tous les réunir à Shanghai, afin que ce projet parti de zéro, puisse évoluer vers un système en bonne santé.
Les ateliers qui n’avaient aucun structure de management, fabriquaient soit des objets extraordinaires comme un éléphant en tissage de bambou de plus de 2 m de haut, nécessitant un an de travail, provoquant admiration mais pas forcément le besoin. Soit très peu d’objets mais de facture différentes. Aujourd’hui les produits créés sont “utiles” pour des clients fortunés, en quantité limité mais réguliers.
Les produits créés sont nouveaux et ne se contentent plus de reproduire le folklore chinois (autour du tissage et de la calligraphie), d’autres histoires et d’autres valeurs sont intégrées. Couplé à une nouvelle génération d’artisans l’ensemble s’avère très stimulant.
Et Hermès dans tout çà?
“La maison Hermès à qui j’ai présenté le projet nous a laissé carte blanche depuis le début” déclare la jeune directrice. Le sellier de luxe nous soutient et intervient dans toutes les décisions mais la décision appartient aux équipes de l’Empire Céleste car c’est un projet chinois avant tout.
Ci-dessous, un bougeoir, objet iconique de la maison Shang Xia, merveille du tissage en bambou de 0,3 mm (nécessitant 3 jours de tissage). Avec le temps le bambou va se patiner et acquérir une beauté singulière.