Une fois n’est pas coutume, je vous propose un extrait du livre. Il s’agit du 1er paragraphe du 1er chapitre intitulé « Deux Arpents », du nom de la propriété familiale :
« Allongée dans le hamac, elle lisait de la poésie depuis plus d’une heure. Ce n’était pas facile : elle ne cessait de penser à l’arrivée prochaine de George, qui était allé chercher Cecil, et elle glissait constamment, par petits abandons à demi consentis, au point de finir tassée sur elle-même, le recueil au-dessus de la tête, au bout de son bras ankylosé. Comme la lumière faiblissait, les mots s’étaient mis à se fondre les uns dans les autres. Elle espérait avoir l’occasion d’observer Cecil de loin, d’absorber sa présence pendant un instant au moins avant qu’il ne l’aperçoive, qu’il ne lui soit présenté, qu’il ne la questionne sur sa lecture. »
Dès les premières lignes, nous sommes immergés dans un environnement où la littérature occupe une place toute particulière, et plus spécifiquement la poésie, un très beau sujet pour les lecteurs assidus que nous sommes !
La famille SAWLE est une famille d’aristocrates installée dans la campagne anglaise, tout près de Cambridge. Bien loin des premiers signes de la 1ère guerre mondiale qui ne saurait tarder, nous sommes en 1913, elle profite de la quiétude que lui offre son statut. Mais c’est sans compter l’arrivée d’un inconnu, Cecil, qui va venir bouleverser cet équilibre.
Je ne vous en dis pas plus. J’ai beaucoup aimé m’immerger dans ce roman de plus de 700 pages dédié à une très belle fresque familiale relatée à travers 3 générations.
Le sujet de l’homosexualité, mais aussi plus généralement des relations amoureuses, légitimes et autres, y sont largement explorés avec les effets induits sur les générations suivantes. Les secrets de famille ne sont pas sans laisser de traces sur les individus, c’est notamment ce que traite ce très beau roman.
Il m’a rappelé un peu la trilogie d’Anne-Marie GARAT. Vous vous souvenez ?
Je n’avais pas encore lu d’oeuvres d’Alan HOLLINGHURST alors même qu’il est qualifié par The Guardian « de meilleur romancier anglais contemporain ». Et vous ?
La fin d’année a été marquée par quelques cadeaux, comme vous je suppose... Ce roman fait partie de ceux qui m’ont été offerts. Je dois dire que c’est un très bon premier choix. J’ose espérer qu’ils m’apporteront tous autant de plaisir !
Annie