Magazine Humeur
La Turquie est candidate à l'entrée dans l'U.E. depuis 1999. Avec la politique de l'élastique, ces très longues négociations n'ont pas cessé d'avancer, même à très petite vitesse, jusqu'au blocage brutal imposé par N. Sarkozy.Depuis, M. Sarkozy n'est plus là et aussi bien Mme Merkel que F. Hollande et d'autres en Europe pensent, au contraire, avec beaucoup de réalisme, que la seule chose à ne pas faire c'est de rompre ou laisser pourrir les liens avec cette plus qu'importante nation.Bien sûr, il n'y a pas que des « pour », en particulier de par la taille géographique et plus encore démographique de la Turquie, sans parler d'autres raisons moins « nobles » qui préoccupent les plus frileux des européens.Pourtant, dans un monde qui se profile de telle sorte que seules les grandes entités (ou les infimes, mais qui est candidat à devenir un pays « infime » s'il peut faire autrement?) ont un avenir bien ouvert, défendu par leur poids humain, géographique et stratégique. Une forme « d'extension » de l'Europe vers la Turquie, à trouver en cheminant ensemble, n'a rien d'absurde ni d'artificiel.C'est sans doute le sens qu'il est possible de donner aujourd'hui au réchauffement des relations : la volonté renouvelée de trouver un chemin commun sans préjuger de sa forme. Et il faudra également « panser » les plaies que le blocage de N. Sarkozy a laissé parmi le peuple turc, si brutalement arrêté dans son souhait pro-européen.Ancrer la Turquie au port européen ou la laisser dériver vers le groupe de puissances en concurrence à l'est : Iran, Arabie Saoudite et, en toile de fond, la Russie (et Israël)?
Ce qui sera le port d'attache futur de la Turquie deviendra une des clés majeures de l'avenir de la région et donc du monde, pas seulement « occidental »©Jorge