Que serait Paris sans son métro ? Il nous emmène d’un point à un autre en quelques minutes. Voici, plus d’un siècle qu’il fit son apparition.
Enfant, je le prenais avec ma mère le mercredi pour aller à Paris. Ligne 8 – Balard Créteil. Je me souviens de la station Bastille avec ses murs couleur orange. L’odeur assez particulière de chaud, mais sans puanteur, je ne peux la décrire exactement aujourd’hui. Ainsi que le bruit, des grillons que j’entendais dans certaines stations. Ils ont disparu du métro dans les années 90, lorsque la loi Evin entra en vigueur. Ils se nourrissaient des mégots jetés sur les voies. Des victimes collatérales du tabac, (pas dans le mauvais sens). Mais également en cause , le remplacement du ballast, les pierres qui recouvrent les rails par du béton, privant les grillons d’un abris tempéré (34°).
Je me souviens, des emblématiques panneaux M, annonçant l’entrée d’une station. Visibles de loin, ils faisaient « mon » métro des
années 80.Je me souviens, des petites cabines, des anciens chefs de station, sur les quais. Certes, je n’ai pas connu ces chefs de station. Mais, il en subsistait plusieurs lorsque j’allais au lycée de ces cabines. Comme à la station Charenton-Ecole. Elles servaient pour certaines de commerces, ou encore de vitrine afin d’exposer le passé de la RATP. Disparues aujourd’hui pour la quasi totalité.
Je me souviens, des plans, où tu appuyais sur le bouton de la station de destination. Ton chemin depuis l’endroit où tu te situais, alors s’illuminait le plan. Je reconnais qu’avec deux correspondances, cela pouvait devenir un jeu de piste très hasardeux pour les néophytes du métro…
Je me souviens, qu’il y avait un guichet par station, et non pas que des automates, comme aujourd’hui. Tu pouvais acheter un billet en échangeant avec un humain.
Je me souviens, des bornes SITI. Tu indiquais ton chemin, et la machine te délivrait ton parcours sur un ticket. Les bornes n’ont pas fait une longue carrière, car vite vandalisées. C’était à la fin des années 80.Je me souviens, de la première classe, supprimée en 1991. D’ailleurs, la R.A.T.P. étant jusqu’à cette date la seule à offrir deux classes sur le réseau métropolitain. Même si, aux heures de pointe, il était toléré de monter en première, peu de voyageurs osaient s’aventurer dans le wagon des premières. Préférant être entassés comme des bovins dans les autres voitures, tandis que la première était pratiquement vide. J’ai osé en son temps bravé l’interdit, je me suis pris une amende. La première, j’avais 14 ans, que je me garda de remettre à mes parents… Qui reçurent alors une mise en demeure de payer par les impôts, (passons l’histoire). Puis en première classe, il y avait des accoudoirs entre les sièges. (Le luxe, quoi).
Je me souviens, de la carte orange, qui était orange (!), puis qui changea de format, pour celui équivalent à une carte bancaire, mais qui perdit sa couleur orange… Puis vint le Naviguo qui élimina la fameuse carte et son coupon.Les photomaton disposés dans les stations disparurent avec la carte orange.
Les tickets de métro… Ils en ont vu de toutes les couleurs. Je les ai connu jaune (certains avaient une bande rouge), il y avait le coupon 1 ère classe et celui de 2 ème classe, puis le ticket est devenu vert, puis violet et aujourd’hui blanc.
Je me souviens, des Relais H, les kiosquiers dans le métro. Un temps pas si lointain, où on lisait encore la presse papier. Aujourd’hui ? les kiosques baissent le rideau les uns après les autres. A ma station Ecole Vétérinaire, c’est devenu une épicerie.
Je me souviens, des artistes ambulants qui jouaient leur numéro dans les wagons. Distraction agréable, le temps de traverser 3 stations. Le métro était l’endroit où se lancer dans le show-bizz (pour les plus talentueux).
Je me souviens, qu’il y avait des bancs en bois sur les quais des stations, ou encore des sièges rapprochés. Mais la crise, qui finalement n’est pas si récente, amenait de plus en plus de personnes à se servir de ces bancs comme un lit… Adieu les bancs pour quelques sièges bien espacés.
Il fut un temps, où il y avait des personnes qui poinçonnaient les billets des voyageurs, puis les machines sont arrivées. Là, je n’ai pas connu.
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La ligne 1 n’était pas automatisée et il y avait un conducteur pour nous mener à bon port. Orly Val, puis la ligne 14 mirent un terme à la présence du conducteur de rame. La ligne 1 automatisée sonne le début du glas, d’une profession vouée à une dispartion très prochaine.
Je ne peux terminer, sans un hommage à ce petit lapin qui m’a accompagné pendant des années. Mettant en garde, les voyageurs sur la fermeture automatique des portes des rames.
Souvenirs d’un métro que j’ai connu, se transformant tout aussi vite que le monde qui nous entoure.
Je reviendrais prochainement sur le métro parisien, et les projets de transformation de ses stations fantômes !
A découvrir : La petite histoire du métro
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