Dans un article pour la Tribune, Patrick Artus affirme (rappelle plutôt), que " il y a trente ans, la France aurait dévalué sans hésiter".
Son argumentaire est propre à inviter au suicide, sauf à envisager une sortie de l'euro.
Que dit-il en effet ?
D'abord que les entreprises françaises sont plombées par des marges insuffisantes, qu'il leur manque 110 milliards d'euros. Une dévaluation de 20% suffirait cependant à rétablir la rentabilité pour la ramener au niveau des concurrents internationaux.
Ensuite, il indique que comme la dévaluation est impossible, c'est une baisse des salaires qui serait nécessaire. Elle est impossible en France dit-il, et il ne suggère même pas que l'on fasse un pas en ce sens (la déflation menace suffisamment comme cela, ça ne lui a probablement pas échappé).
Les salaires ne pouvant baisser, il évoque donc la TVA sociale. Mais passer de 20% à 25% de TVA ne redonnerait aux entreprises qu'un tiers des marges perdues d'après ses calculs.
Enfon, en désespoir de cause, il prône une baisse des dépenses publiques pour réduire les charges des entreprises : c'est exactement ce que vient d'annoncer le gouvernement, ce qui devrait éviter à Patrick Artus une excommunication immédiate.
Artus ne fait cependant pas le calcul que tout un chacun peut réaliser : le gouvernement vient de s'engager à 50 milliards d'euros d'économies sans avoir la moindre idée de leur nature. Comment pourrait-il doubler cette somme pour arriver à 110 milliards d'euros ?
Je crois que son unique but est d'inviter chacun à la conclusion qu'une dévaluation s'impose, qu'elle passe ou pas par une sortie de l'euro.