Revue de presse, janvier 2014

Publié le 05 février 2014 par Llc

Pour cette première revue de presse de l’année, première revue de presse tout court, nous vous proposons une petite séance de rattrapage typiquement italienne. Ce que vous avez peut-être raté, ce qui a retenu notre attention. Libre à vous de l’enrichir.

Ce que vous auriez pu rater en janvier 2014

Les photos du salon Pitti Uomo 85 (collection Automne-Hiver 2014-2015)

Nous étions au Pitti Uomo 84, nous loupâmes le Pitti Uomo 85. Bien sûr, de très nombreux journalistes et blogueurs ont couvert l’événement, certains, il faut le dire, d’une complaisance achevée envers ce qu’il conviendrait d’appeler, non pas « dandysme », non pas « style », mais « accoutrements », au pluriel (je pense notamment aux manteaux-capes multicolores qui ont déferlé dans l’enceinte de la fortezza da Basso). Une seule question : pourquoi ? Pourquoi tant de clownerie, sous couvert d’originalité ? Le Pitti deviendra-t-il un terrain de jeu pour hurluberlus, à l’instar d’autres foires internationales ?

Sinon, comme l’année dernière, la mode est aux manchots. Si vous ne savez pas porter un manteau croisé sur les épaules, n’espérez pas briller dans les dîners en ville. Bien sûr, quand vous faites votre entrée quelque part, n’hésitez pas, comme ce monsieur discret, à lancer des regards à la cantonade pour vérifier que personne ne vous/tout le monde vous regarde. Je rappelle la phrase, pour ceux qui n’auraient pas vu le flim : « La classe, c’est d’être chic dans sa manière de s’habiller ! » (Photo, source : http://streetfsn.blogspot.it.)

Parmi les lancements attendus de cette édition 85, relevons celui de The Gigi, la nouvelle marque créée par Mario et Pierluigi Boglioli (dont nos confrères de Men’s Reverie ont publié de très jolies photos). Un an après avoir vendu l’entreprise familiale fondée par leur père Joseph, les deux hommes se sont remis au travail. Objectif : une centaine de vestes destinées à frapper directement au cœur de la tendance. Un test, en quelque sorte. Le slogan ? Don’t look back !

Plus anecdotique (plus conceptuelle), la collection Automne/Hiver 2014 de Cantarelli (photos à découvrir ici). Au menu, des motifs jacquard (c’est une tendance), des associations risquées, et un côté Capone parfaitement revendiqué. Stile ricercato

Enfin, comment ne pas mentionner Angelo Inglese, dont l’actualité au salon était double : présentation du polo Magna Grecia en édition limitée, lancement d’une collection de vestes directement inspirée de sa pratique de la chemise sur mesure ? Comme à son habitude, cet ardent défenseur de l’artisanat des Pouilles et de l’Italie tout entière a fait valoir les atouts qui sont les siens : histoire, technique, authenticité.

C’était à lire dans :

Gentleman

Une page produits assez tentante relative aux chaussures d’hiver (Baldinini, Testoni, Franceschetti, Moreschi, entre autres).

Le supplément Style du Corriere della Sera

Un article consacré aux avantages et aux inconvénients comparés de la chemise sur mesure (telle que la pratique encore une maison comme Siniscalchi) et de la chemise personnalisée (semi-industrielle). Mais peut-on comparer l’offre même pléthorique d’une grande marque d’habillement et le service – unique – d’un maître-artisan ? Par ailleurs, pourquoi opposer systématiquement prêt-à-porter et sur-mesure ? Alors qu’une grande partie de l’offre prétendument sur-mesure n’est autre qu’un made-to-order plus ou moins déguisé, le prêt-à-porter haut de gamme perd du terrain. Dommage. Il est parfois mieux fait.

Vanity Fair

Un article très documenté sur la mise en chantier d’une traduction entièrement inédite des œuvres d’Italo Calvino, ainsi qu’une interview de Giovanna, la fille de l’écrivain, par qui le scandale est arrivé. Le scandale ? Le retrait pur et simple des œuvres de son père, jusque-là publiées au Seuil, doublées d’un transfert vers Gallimard, le rival de toujours. En toile de fond, l’ombre d’Andrew Wylie, l’agent qui connaît l’argent des écrivains. Avec un art consommé du storytelling, la rédactrice de Vanity Fair nous raconte une très belle histoire d’amour filial et de fidélité à une œuvre, matinée çà et là de soupçons. Manœuvres éditoriales ou justice des ayants droit, à vous de décider.

beSpoke

Peut-on encore parler d’article pour décrire le dossier de 35 pages consacré par Fabrizio de Marinis aux artisans de l’élégance napolitaine dans le dernier numéro de beSpoke ? Autant d’enthousiasme réjouit le cœur, et tend à prouver que nous allons depuis deux ans dans le bon sens, celui de la qualité. Après avoir rappelé la longue tradition de la ville en termes de style (depuis la fondation de l’Ordre Fraternel des Tailleurs, en 1351, jusqu’à, grosso modo, la Belle Epoque), le journaliste passe en revue les grands noms actuels, Cilento, Marinella, Scafora, Rubinacci, mais surtout, il nous invite à découvrir d’autres stars dans leur profession, des barbiers, des joaillers, des sculpteurs sur bois. Eh oui, il n’y a pas que des tailleurs à Naples ! (Ci-dessous, Anna Matuozzo dans son atelier.)