Il était une fois une morne journée de banalité et de brouillard, de pluie et de tristesse, d’anniversaire qui ne se fête pas. une journée débutée avant même l’endormissement, le sommeil fuyant à l’anglaise jusqu’au petit matin, petit matin trop précoce, brumeux tonitruant.
Il était une journée, une de ces journées où l’on s’éveille avant même de s’être abandonné aux abysses de l’assoupissement, un petit matin pâteux et prématuré, où l’on force les scellés de sable mouillé de ses paupières tuméfiées.
Il était une journée, une journée où café douche dentifrice partagent la même amertume, une journée où l’on écrase les flaques, où la trotteuse traîne sa mélancolie ; une journée comme une autre où il est déjà trop tard, où l’on sait qu’il est bien trop tard, une journée frontalière entre passé et présent, un présent qui s’étire pèse s’enlise s’enracine , devient la forêt qui dissimule le pin parasol, promesse de d’été, promesse de futur, les promesses non tenues, les futurs fuyants.
Il était une journée, une journée d’abattement, une journée que l’on achève à coups de points sur les i, une journée que l’on abandonne là, et déjà oublie
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