La mission qui est impartie aux médias de masse, sans qu'ils n'en sachent rien, est de garantir l'hégémonie du Discours Capitaliste, raison pour laquelle l'un des leitmotiv du Nouvel Ordre Progressiste Mondial est de discréditer par avance la critique de gauche — véritablement de gauche, à savoir marxienne! — ravalée sans vergogne au décalque d'une dictature fasciste de droite.
Le lieu (devenu) commun depuis dix ans: "communisme = fascisme" est faux, mais il jouit apparemment d'une efficacité supposée pour servir de pivot à l'étouffoir libéral-médiocrate évacuant ainsi toute critique sérieuse.
La notion d'"homophobie", par exemple, est du même usage que celle de "totalitarisme" dans les années 90, un subterfuge de la novlangue, qui au lieu de nous donner les moyens de réfléchir, nous contraindre à appréhender sous un jour nouveau la réalité sociale historique qu'elle désigne, agit comme un Denkverbot, une interdiction de penser, nous dispensant du devoir de réfléchir, et nous empêchant même positivement de le faire.
Ce Denkverbot tacite fait écho à l'infâme Berufsverbot, l'interdiction d'être employé par l'État, de l'Allemagne de la fin des années soixante, dès l'instant où se manifeste un engagement dans une réflexion politique qui contesterait l'ordre existant: et qui aboutirait à un "avec de telles idées, ça va forcément se terminer par un nouveau goulag"…
La philosophie politique actuelle exploite honteusement les horreurs du socialisme réellement existant, qu'elle ne craint pas de ravaler au même rang que l'horreur absolue nazie, en les agitant comme les abominations qu'elle nous permettrait d'éviter, en nous contraignant à renoncer à toute réflexion politique sérieuse.
De cette manière les canailles de libéraux-médiocrates, parmi lesquels ceux qui sont abusivement présentés comme de "gôche" (Démocrates États-Uniens, pseudo-socialistes français du gouvernement actuel, entre autres…) peuvent se profiter hypocritement de l'ordre existant tout en s'indignant et en faisant mine d'y être opposé.
Ils n'ignorent pas la corruption, l'exploitation, mais ils stigmatisent toute tentative de voir les choses autrement sous prétexte de "dangerosité", d'un retour possible de la barbarie dont ils seraient les gardiens…
Mais la barbarie, n'y allons-nous pas droit dedans — ou plutôt n'y sommes-nous pas déjà de plain-pied ? — lorsque ce sont des gouvernements qui s'arrogent la prérogative d'instrumentaliser le langage?
Comment en même temps vouloir la liberté intégrale et exiger sans cesse de nouvelles lois répressives, de nouveaux carnavals de repentance ?
1984, c'est maintenant.
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