C’est par hasard que je me suis mise à regarder la première saison de la série américaine Rectify de Ray McKinnon, produite par les studios Sundance Channel et les producteurs de Breaking Bad. J’étais entre deux eaux, pas de série en cours, j’avais fini l’extraordinaire Masters of sex, je suis donc tombée dans Rectify… et j’ai eu bien du mal à me relever!!!
La première saison ne compte que 6 épisodes de 42 minutes et je peux vous dire que c’est très court quand on est happé comme je l’ai été. J’ai en fait regardé cette saison en seulement 2 soirées, 2 fois 3 épisodes… et j’étais quasi-désespérée que ce soit terminé. Heureusement, une seconde saison sera diffusée en 2014, avec 10 épisodes cette fois.
Daniel Holden a été arrêté et condamné à mort à l’âge de 18 ans, pour le viol et le meurtre de sa petite amie, Hannah. 19 ans plus tard, de nouvelles preuves ADN entraînent sa libération, et il revient vivre dans sa ville natale, où quasiment tout le monde le croit coupable, en attente d’un nouveau procès.
Nous allons donc assister à la nouvelle vie de Daniel, sa difficile adaptation, les difficultés de sa famille, les réactions des habitants… J’ai vraiment appréhendé cette série comme une étude psychologique de Daniel, cet être privé de liberté aux prémices de sa vie d’adulte, qui a vécu quasiment 20 ans dans le couloir de la mort, qui a été battu, humilié, et se retrouve brutalement en pleine lumière. Toujours dans une prison, mais une prison intérieure, à ciel ouvert. La routine qu’il a mise en place en prison, basée essentiellement sur la lecture de classiques, est totalement inadaptée à la vie extérieure.
Daniel est un peu étranger à lui-même, il ressemble à un nouveau-né qui doit entièrement découvrir la vie à l’extérieur. De plus, il est un personnage très ambigu, et on ne sait pas s’il est innocent ou coupable; cependant, cela n’est pas le sujet central de la série. C’est en tout cas comme cela que je l’ai reçue.
Le temps est lent dans Rectify; cette série est absolument bouleversante, et j’ai beaucoup pleuré. Elle est impitoyable avec la société américaine sudiste (ici en Géorgie), les esprits fermés et étriqués, mais tout en instaurant une immense ambiguité autour de Daniel: il est extrêmement difficile de le cerner, il semble indifférent mais aussi avide de vie, on a envie de l’aimer, il est gauche, touchant, mais quelque chose chez lui met mal à l’aise. Finalement qui est Daniel Holden? La saison 2 le dira (peut-être).
L’interprétation, tout en sobriété, intériorité, est formidable et joue un grand rôle, bien sûr, dans la qualité exceptionnelle de cette série.
Daniel Holden est joué par Aden Young, un acteur australien de 42 ans. Il est juste parfait.
La famille de Daniel se compose de sa mère,Janet (J Smith-Cameron) qui s’est remariée pendant la détention de Daniel (son père étant décédé d’une crise cardiaque) avec Ted (Bruce McKinnon), un homme bon qui a repris le magasin de pneus de la famille. Ils ont eu ensemble un fils, Jared (Jake Austin Walker), et Daniel a une soeur, Amantha (Abigail Spencer), son plus fidèle soutien pendant et après la détention. Sont également présents Ted junior (Clayne Crawford), le fils de Ted, et Tawney (Adelaide Clemens ), sa femme.
Daniel, Ted Sr, Jared, Janet, Tawney, Ted Jr et Amantha
Tawney et Amantha sont les deux personnages les plus intéressants de Rectify, hormis Daniel. Amantha est un tempérament volcanique, persuadée de l’innocence de son frère et déterminée à la prouver. On comprend que sa vie a été entièrement vampirisée par cette affaire, et qu’elle a été le seul membre de sa famille à défendre Daniel, toutes ses années, avec Jon Stern (Luke Kirby), l’avocat de Daniel (et accessoirement amant d’Amantha).
Tawney est la belle-soeur par alliance de Daniel. Elle est blonde, extrêmement douce, presque naïve, très croyante et c’est elle qui va ramener Daniel dans la vraie vie via une connexion spirituelle forte.
Entre Masters of Sex et Rectify, le début de l’année 2014 aura été très fort en découvertes et émotions "sériesques" pour moi. Actuellement, je regarde la première saison de The Following, et j’aime beaucoup aussi!