5 février Batterie de couteaux Le plus grand me traverserait aisément le corps. Sa lame de trois centimètres de large me sert surtout à hacher les oignons. Noyés dans les pleurs me viennent des flashs. J'attrape le manche de bois de mes deux mains, vise sous le plexus et la lame s'enfonce comme dans une motte de beurre. Puis, paniqué par mon geste, et ridicule le couteau en travers du corps dans une mare de sang, je descends quatre à quatre les escaliers de mon immeuble en hurlant « au secours ! » au lieu de composer le 15 sur mon téléphone. Le hachoir c'est pour le lapin et tandis que je lève la main sur la bête nue et sans défense, il faut trancher d'un coup sec car les os des lapins sont cassants lorsqu'ils se brisent, je me vois avancer la main sur la planche à hauteur du poignet et abattre le tranchoir violemment comme on sert au tennis. Les armes sont de qualité et la main est sectionnée proprement. Même pas mal. C'est le sang qui gicle comme l'eau brûlante jaillit dans la baignoire qui me replonge dans la réalité. Je coupe d'abord les cuisses puis les pattes avant et je tronçonne le râble. Dans ma batterie, j'ai une fourche, capable de me traverser le gosier...
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