L'ex-Eurocopter espère se relancer cette année en devenant Airbus Helicopters
Publié le 05 février 2014 par ToulousewebVoici que s'achčve la période des vœux. Nous étions impatients les uns les autres de prendre le pouls d'une grande société européenne qui faisait jadis la course en tęte. Sans ętre une annus horribilis comme on dit ŕ Buckingham Palace, l'ancienne Eurocopter ne se souviendra pas de cette année 2013 comme celle d' un grand cru. Cela dit ses performances restent élevées : 497 hélicoptčres livrés l'an passé c'est ŕ dire 22 de plus qu'en 2012. Mais ralentissement des marchés oblige, Eurocopter n'a enregistré que 422 commandes nettes en 2013 contre 469 l'année précédente. Rappelons que le record de livraisons avait été battu avec 588 machines en 2008. Mais il y a plus grave : l'arręt de la flotte EC 225 aprčs un crash mortel en mer du Nord et les retards pris par le programme EC 175 développé avec la Chine.
C'est aprčs ces deux accidents qu'est nommé le nouveau président. Guillaume Faury arrive de chez PSA et dans une précédente rencontre avec des journalistes de l'AJPAE (l'association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace), il déclare : Ť Il faut rétablir la confiance avec nos clients car nous voulons rester fermement le numéro 1 mondial ť. Chapeau Monsieur Faury, on ne peut pas ętre plus clair ! La confiance, c'est le mot essentiel. A l'instar d'une baignoire qui ne met que quelques minutes pour se vider, il faut beaucoup plus de temps pour la remplir, autrement dit les clients qui s'en vont sont difficiles ŕ reconquérir.
Le nouveau PDG montre aussi qu'il est extręmement réactif. Alors qu'il aurait pu rester sous la banničre d'Eurocopter, il décide de choisir le nom d'Airbus Helicopters. Ainsi la situation est claire, Eurocopter se fond dans Airbus comme l'a fait EADS.
Premičre urgence, remettre en vol le EC 225. Des études trčs poussées sont décidées sur la machine qui doit offrir une fiabilité ŕ 100% męme si les utilisateurs les emploient dans des missions trčs critiques comme le sauvetage ou la desserte des plates-formes pétroličres quelque soit la météo en mer du Nord. En ce qui concerne l'EC 175, il semble que le programme soit vraiment démarré cette fois. La remise de la certification de l'appareil devrait avoir lieu dans le courant du mois de mars. Quelques temps aprčs ce sont les Américains qui devraient appliquer leur tampon Ť bon pour le vol ť. Et d'ailleurs une quinzaine d'exemplaires sont en cours d'assemblage. Ť Les problčmes sont derričre nous ť affirme Guillaume Faury. Autre décision concernant la sécurité des vols, les EC 145 seront tous livrés avec une nouvelle avionique permettant la collecte des données de vol et un enregistrement vidéo des cockpits. Tous les hélicoptčres de la famille Ecureuil sont d'ores et déjŕ livrés ainsi équipés. C'est doublement habile : d'abord c'est le moyen de rassurer les clients et ensuite de leur facturer plus cher l'appareil.
A terme Eurocopter doit devenir le cousin d'Airbus en ce qui concerne la fabrication, Ť nous allons travailler sur les process, les méthodes ce qu'a fait Airbus ces derničres années ť explique encore Guillaume Faury. Il faut améliorer les délais de livraison et c'est toute la supply chain qui va ętre modifiée. C'est ŕ ce prix que les hélicoptčres seront améliorés et qu'ils deviendront plus rentables.
Quant aux prototypes, l'X 3 mi-hélicoptčre mi-avion et le X4, l'hélicoptčre dit silencieux, ils vont devoir attendre un peu, la priorité d'Airbus Helicopters étant d'améliorer et de vendre des produits existants.
Voilŕ une feuille de route bien chargée pour Guillaume Faury qui devra sans doute améliorer son anglais et aussi ętre plus détendu dans l'exercice trčs difficile des conférences de presse. Mais cela n'est qu'une demande de journaliste !
La chronique AeroMorning.com de Gérard Jouany