On avait déjà le guide de 108 pages, les réunions publiques municipales, les inaugurations, les articles dans le journal municipal, les différentes réunions de voeux, la nouvelle campagne contre les crottes de chien pour essayer de calmer les habitants qui voient que la ville n’a rien fait depuis des années, l’utilisation de fichiers pour les mailings du candidat, le personnel municipal utilisé pour sa campagne… On pouvait penser qu’Henri Plagnol allait s’arrêter là… mais non !
Fallait y penser ! Et c’est sa mandataire financière qui est également membre de son cabinet, qui organise l’événement. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Cette « fête du 25 avril », oui c’est l’autre nom de la fête des oeillets, commémore la révolution pacifique du 25 avril 1974. On appelle cette fête celle des oeillets car la révolution a été pacifique et a mis fin à la dictature de Salazar. Ce sont les militaires du MFA qui ont renversé le régime totalitaire sans pour autant instaurer un régime autoritaire. Ce fût le début des élections libres et de la décolonisation. Elle est appelée révolution des oeillets car les conjurés portaient un oeillet rouge à la boutonnière en signe de reconnaissance et surtout, les soldats en ont placé au bout de leur fusil en signe d’action pacifique et c’est devenu un symbole. C’est un jour férié au Portugal, l’équivalent du 14 juillet pour nous.
Si on regarde dans le détail la chronologie des faits de la révolution portugaise, le 16 mars précédent le 25 avril 1974 il y a eu une première tentative d’un groupe de militaires qui s’est soldée par une défaite et plus de 200 ont été arrêtés. C’est original de déplacer une date de libération d’un pays pour choisir une date de défaite ! Mais il y a 40 ans ils ne pouvaient pas penser à la date des élections municipales de Saint-Maur et accélérer le mouvement.
Partie sur sa lancée je pense que l’équipe militante du cabinet d’Henri Plagnol pourrait nous proposer le 17 mars de faire la chasse aux oeufs de Pâques dans les squares, le 18 mars de décaler la Fête Nationale française du 14 juillet, le 19 mars de faire les commémorations du 11 novembre, de faire réinstaller les illuminations de noel le 20 mars et comme ça, le 21 mars tout le monde pourrait être à nouveau invité aux voeux du maire avant d’aller voter le 23 mars.
Tout cela serait drôle si ce n’était pas de basses manoeuvres électorales à la veille d’élections importantes pour notre ville. La loi électorale prohibe les manifestations qui n’ont pas de caractère habituel et qui n’ont pas de lien avec l’actualité, encore une ligne de plus dans les motifs d’inéligibilité du maire sortant.
Pour rester dans le thème et car je pense qu’il est temps que ce système mis en place à Saint-Maur prenne fin, je termine cet article par la chanson qui a été à la radio le signal du début de la révolution « E depois do Adeus » (et après les adieux) de Paulo de Carvalho. Je pense que le titre est de circonstance.