Il faut que j’emmène les enfants à l’école, je dois passer chez ma mère ce soir, il ne faut pas que j’oublie de prendre RV chez le dentiste pour Pauline, tu sais que tu dois rendre ton rapport à la fin de la semaine, il faut que je téléphone à Yvette sinon elle va être fâchée …
Il faut vraiment que tu ailles voir ce film, tu dois étudier à l’école sinon tu n’arriveras à rien, « il faut, tu dois, tu ne dois pas, tu devrais », combien de fois dites-vous, entendez-vous de genre de phrases dans une journée, un mois, une année ? Alors comment faire pour y échapper ? Comment sortir de cette prison ?
Le SURMOI vous stresse
BIENVENU/E AU PAYS DES « JEDOIS » ET DES « ILFAUTQUE »
C’est un peuple de dictateurs qui essaient de nous imposer leur loi et qui la plupart du temps y arrivent.
Il y a deux sortes d’habitants chez eux :
1) Les PSYCHORIGIDES qui imposent leurs choix aux autres (comme les MORALISATEURS qui s’appuyant sur des textes (vieux parfois de millénaires) dictent leurs lois au nom de la tradition, de la religion etc …) Ils vous obligent à obtempérer sous peine d’être puni/e, excommunié/e, exclu/e de la communauté, etc…
et
2) Les personnes qui se donnent sans arrêt des injonctions du type :
« Je dois faire, ou pas, ceci ou cela… », il faut que je fasse, ou pas, ceci ou cela,
qui S’IMPOSENT toujours des restrictions alors que personne ne leur demande
Je dois téléphoner à Tante Gertrude
Il faut que je passe à la banque
Je dois m’inscrire à la gym
Il faut que je fasse refaire mon passeport
Dans les deux cas de figures, psychorigides et ces derniers, ils vous pourrissent ou se pourrissent la vie
J’ai habité les deux contrées et me suis bien empoisonnée la vie et par la même occasion ai bien enquiquiné celle de mes enfants
Mais aujourd’hui, parlons plutôt si vous le voulez bien du 2ème cas, cad des personnes qui sans arrêt se mettent des « il faut, je devrais, je dois » dans leurs vies
Mais pourquoi y a-t-il autant d’habitants dans ce pays des « TUDOIS » et « ILFAUTQUE » ?
Ils sont en proie aux démons de leurs SURMOI, de leurs croyances souvent inculqués depuis leur plus jeune âge.
Pour faire court, disons que si vous vous « IMPOSEZ » des barrières de ce type c’est que vous avez en vous un sacré « gendarme intérieur» appelé LE SURMOI
MAIS KESAKO LE SURMOI ?
Le SURMOI fait partie du concept psychanalytique élaboré par Freud et est l’une des trois « instances de la personnalité » avec
le ÇA ( inventé par Georges Groddeck en 1923 et repris et conceptualisé la même année par Sigmund Freud ) et le MOI (pour plus de détails lisez l’excellent article de Wikipedia sur le sujet)
LE SURMOI
C’EST QUI, C’EST QUOI LE SURMOI ?
On l’appelle souvent notre juge intérieur, ou gendarme, ou critique ou celui qui est la morale incarnée, celui qui sait ce qui est bon (ou pas) pour nous, celui qui nous dicte ses lois et qui contribue grandement à votre stress et manque d’assurance.
Cependant, ATTENTION, votre copain le SURMOI n’a pas que des mauvais côtés, c’est mieux qu’IL vous retienne quand vous avez des velléités de sortir de la voiture pour aller taper le type qui vient de nous faire une queue de poisson
ou
quand vous voulez démolir la porte de votre voisine qui, sourde comme un pot, met sa TV au maximum jusqu’à 2h du matin (voire plus) et vous empêche de dormir
Là, votre copain le SURMOI agit plutôt dans le bon sens mais, quand il commence à vous dicter sa loi, en vous IMPOSANT ses idées sur ce que sont, selon lui, la morale, les codes culturels ou d’honneur, il devient franchement nocif et dictateur et il vous prive de votre libre-arbitre
Parce que votre copain le SURMOI du pays des IL FAUT ET TUDOIS vous restreint et pourrit votre vie par ses exigences.
LE SURMOI EN ACTION
C’est le juge suprême celui qui décide pour vous ce qui est bien ou mal, c’est votre instance interne qui censure, interdit et vous sanctionne (Sympa le copain!)
Une chose encore, chacun a un SURMOI et le vôtre est différent du mien. Ils sont tous uniques (même s’ils se ressemblent tous) parce que votre petit copain est le fruit de votre éducation, milieu familial, social et culturel.
Pour vous en sortir, il vous sera nécessaire de développer votre auto-estime (encore elle) et la confiance en vous (encore aussi) pour vous faire une idée par vous-même de ce que vous devez faire ou dire
« il est simplement question, pour vous, pour moi de prendre et tenir sa juste place dans le monde, sans se cacher perpétuellement derrière les idées des autres, les exigences d’une famille, les principes d’un clan » dit Saverio Tomasella dans son excellent livre « IL FAUT, LE SURMOI, JE DOIS aux Ed. Eyrolles »
LES EXIGENCES DU SURMOI PROVOQUENT, REBELLION, CULPABILITÉ et PROCRASTINATION
COMMENT QUITTER LE PAYS DES « TUDOIS et ILFAUTQUE » ?
D’abord vous rendre compte que vous prononcez ces mots (c’est déjà la moitié du chemin)
et je pourrais maintenant vous dire « réfléchissez quand vous les prononcez et pourquoi » mais ça ne ferait pas tellement avancer le schmilblick car l’important c’est …
DE RENDRE VOTRE PASSEPORT DE CE FICHU PAYS et non pas de vous rappeler d’ou viennent ces injonctions car savoir si c’est maman, papa ou sœur Juliette (dans mon cas) ne vous aidera pas à surmonter le problème
stop
Donc, dès que vous vous attrapez à vous donner des injonctions stoppez tout IMMEDIATEMENT et posez-vous la/les question/s suivante :
Qui a dit ça ?
Qu’est-ce qui se passera si je ne le fais pas ? Qu’est-ce que je risque ?
Est-ce que c’est une contrainte ou un plaisir si je fais ça ?
Est-ce que je suis motivé/e pour faire ça ou pas ? Est-ce que j’ai VRAIMENT ENVIE de faire ça ?
Et tout de suite après
REFORMULEZ VOTRE PHRASE : ES-SEN-TIEL
Exemples
Il faut que j’emmène les enfants à l’école
Question : Si je ne les emmène pas, qu’est-ce qui va se passer ?
Réponse : Je ne peux pas faire autrement, mon mari ne peut pas y aller aujourd’hui
Reformulation : C’est mon tour aujourd’hui d’emmener les enfants à l’école
Je dois passer à la banque
Question : Qui a dit cela ?
Réponse : Personne mais c’est moi qui ai pris RV avec Mme X.
Reformulation : Je vais passer à la banque aujourd’hui, j’avais oublié mon RV
Il faut que je téléphone à Manuela
Question : Qu’est-ce qui se passera si je ne le fais pas ?
Réponse : Rien de grave si ce n’est que ma vieille amie sera triste de ne pas avoir de mes nouvelles
Reformulation : Je vais appeler Manuela ce soir, ça fait longtemps qu’elle n’a pas eu de mes nouvelles
Il faut encore que je reste au boulot ce soir
Question : Qu’est-ce qui arrivera si je dis à mon patron que je ne peux pas ?
Réponse : Il ne sera peut-être pas content
Question : Et qu’est-ce qui peut arriver s’il n’est pas content ?
Réponse : Il peut m’obliger à rester
Question : Et si je refuse, qu’est-ce qu’il va dire ?
Réponse : il ne peut ni m’obliger ni me mettre à la porte mais je sais que le travail doit être prêt pour demain
Question : et si tu avais été malade, ou si tu t’étais cassé un bras/une jambe qu’est ce que ça ferait ?
Réponse : il prendrait quelqu’un d’autre
Reformulation : je sais que le travail est urgent je vais lui proposer de venir plus tôt demain matin
Je fois aller déjeuner chez mes parents tous les dimanches (cas vécu par Jung pendant des années)
Question : et si tu n’y vas pas, qu’est-ce que tu risques
Réponse : Rien de grave mais ils ne seront pas contents
Question : as-tu envie (ça te fait plaisir) d’y aller ?
Réponse : oui, de temps en temps ça me fait plaisir mais pas tous les dimanches
Reformulation : Bon, je vais dire à maman que j’irai maintenant quand je pourrai
Vous avez pu vous rendre compte dans ces exemples que vous vous ORDONNEZ faire des choses qui ne vous plaisent pas, que vous ferez à contre-coeur et qui dits en quelques mots
VOUS ENQUIQUINENT, VOUS FRUSTRENT, VOUS STRESSENT, VOUS CULPABILISENT, VOUS DONNENT ENVIE DE RUER DANS LES BRANCARDS ,
et rassurez-vous, je « m’attrape » parfois en flagrant délit de « JE DOIS; IL FAUT QUE », mais je me soigne
Vous avez pu vous rendre compte aussi que dans tous les cas de figure proposés, une bonne estime de soi est essentielle car sans elle vous n’avancez pas, vous manquez d’affirmation, vous vous cachez derrière le masque de votre surmoi et surtout vous ne vous rendez paqs la vie très facile
Alors ne pensez-vous pas qu’il est temps de rendre votre passeport ?
Prenez la résolution d’entendre votre dialogue intérieur » pendant une journée et dès que votre petit copain intervient, posez-vous les questions magiques et vous recommencez le lendemain et surtout faites l’exercice des bravos
Kesako l’exercice des BRAVOS
Bravo, bravo
Tous les soirs avant de vous endormir prenez quelques minutes (ô combien bénéfiques) pour vous applaudir, vous féliciter pour tout ce que vous avez fait dans la journée
Comment ?
Exemple
« Jung je te félicite tu as fait une machine à laver, tu as écrit à B. et téléphoné à S. bravo, tu as fini ton article, bravo, tu as sorti la poubelle bravo, tu es allée marcher bravo, tu as fait les courses, bravo, tu as téléphoné à C. bravo, tu t ’es lavé la tête bravo, tu as trié tous tes papiers bravo, etc… »
Plus vous en trouverez mieux c’est, mais au minimum 10 est un bon début
Vous aurez remarqué que l’important n’est pas de vous féliciter pour ce que vous avez fait de grandiose mais pour toutes ces petites choses qui ont constituées votre journée.
C’est un exercice qui pratiqué TOUS LES JOURS vous donnera une pêche incroyable et surtout fera travailler votre inconscient pendant toute la nuit SUR DES CHOSES PO-SI-TI-VES
La semaine prochaine une interview d’une spécialiste de la gestion du stress
« En finir avec le stress avec Mister-no-stress »
Sur mon autre blog un exercice de créativité vraiment original
« Créez votre propre matériel pour les exercices d’intuition »