L'atrophie multi-systématisée est une maladie neurodégénérative rare (2 à 5/100 000), sporadique (non héréditaire à priori) débutant à l'âge adulte, caractérisée par la combinaison variable d'un syndrome parkinsonien (lenteur, raideur, tremblement), d'une ataxie (déséquilibre, maladresse) et des problèmes de régulation de la pression sanguine (hypotension orthostatique) ou du système urinaire (rétention , incontinence) et génital. Elle évolue vers un handicap majeur. (...)
Source iconographique et légendaire: http://www.chu-toulouse.fr/-centre-de-reference-de-l-atrophie-
Dans cet essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, nous avons recruté des participants âgés entre 30 et 80 ans avec suspicion ou atteinte avérée d’atrophie multisystématisée dans 10 centres médicaux situés aux États-Unis d’Amérique. Les patients éligibles ont été répartis de manière aléatoire (1:1) à l’aide d’une séquence de randomisation par blocs permutés générée par ordinateur pour recevoir la rifampicine 300 mg deux fois par jour ou le placebo correspondant (capsules de riboflavine 50 mg), et stratifiés par sous-type de pathologie (parkinsonienne ou cérébelleuse) par blocs de quatre. Le paramètre principal mesuré était le taux de changement [(analyse de la pente) de la ligne de base t=0 à t=12 mois] du score de l’échelle d’évaluation unifiée de l’atrophie multisystématisée (score UMSARS), analysé chez tous les participants ayant subi au moins une mesure post ligne de base du score. (…).
Entre le 22 avril 2011 et le 19 avril 2012, nous avons assigné de manière aléatoire les 100 participants aux traitements (50 au médicament à l’étude rifampicine et 50 au placebo). Quatre participants du groupe rifamicine et cinq du groupe placebo ont prématurément quitté l’étude. L’analyse intermédiaire planifiée à l’avance (n=15 dans chaque groupe) du résultat obtenu sur le paramètre principal de mesure a montré que l’essai satisfaisait aux critères d’arrêt pour futilité ; ainsi, l’essai a été interrompu (le changement moyen [analyse de pente de courbe] du score UMSARS était de 0.62 points [Déviation Standard -SD- 0.85] par mois dans le groupe rifampicine versus 0.47 [0.48] dans le groupe placebo ; probabilité de futilité p=0.0032 ; d’efficacité p=0.76). Àt=terminaison de l’essai, 49 participants du groupe rifampicine et 50 du groupe placebo avaient des données de suivi et pouvaient être inclus dans l’analyse finale. Le paramètre principal de mesure s’est établi à 0.5 points (DS 0.7) par mois pour le groupe rifampicine et à 0.5 (0.5) par mois pour le groupe placebo (différence 0.0, Intervalle de Confiance -IC- 95% de -0.24 à 0.24 ; p=0.82). Trois (6%) des 50 participants du groupe rifampicine et 12 (24%) du groupe placebo ont montré un évènement indésirable grave ou plus ; aucun n’a été considéré comme lité au traitement.
Nos résultats montrent que la rifampicine ne ralentit ni ne stoppe la progression de l’atrophie multisystématisée. Malgré ces résultats négatifs, l’essai fournit l’information nécessaire à la conception de futures études pour l’étude du potentiel de thérapies nouvelles pour le traitement de patients atteints d’atrophie multisystématisée. Prof Philippe A Low MD et al, The Lancet Neurology, publication en ligne en avant-première, 5 février 2014
Financement : National Institute of Health, Mayo Clinic Center for Translational Science Activities, et Mayo Funds
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ