L’économie du Canada devrait enregistrer une croissance de 2,25% en 2014 (au lieu des 1,75% estimés en 2013) et la reprise des exportations et des investissements commerciaux se traduira par une croissance plus équilibrée et soutenable.
Mais le FMI a indiqué que des risques baissiers subsistaient, principalement imputables à des facteurs extérieurs. Le risque le plus important est le dépassement des taux d’intérêt à long terme, lorsque la réserve fédérale a mis fin à l’assouplissement quantitatif, qui est susceptible d’entraver la reprise de l’activité économique aux États-Unis. Un autre risque est la fragilité prolongée de la reprise économique dans la zone euro qui pourrait nuire au Canada essentiellement par le biais de la confiance et des canaux financiers, de même que par le biais de liens commerciaux indirects. Le FMI a aussi mentionné la possibilité d’une croissance inférieure aux attentes sur les marchés émergents, ce qui ferait baisser les prix des produits de base. En outre, le FMI a déclaré que l’endettement élevé des ménages et les prix des logements pourraient amplifier l’impact des chocs négatifs extérieurs sur la croissance.
Le FMI estime qu’il serait possible de maintenir l’orientation de la politique monétaire très accommodante actuelle pendant une période plus longue que prévue il y a un an, compte tenu du faible taux d’inflation, de l’écart de production accru, des risques baissiers qui s’annoncent et de la modération actuelle du marché du logement. La tendance au ralentissement de l’activité du bâtiment, des prix des logements et du crédit des ménages, conjuguée à l’augmentation projetée des taux d’intérêt à long terme alors que la réserve fédérale américaine met progressivement fin à son assouplissement monétaire, permet aussi à la Banque du Canada de temporiser s’agissant du relèvement des taux directeurs.
Le rapport insiste sur le fait que la politique budgétaire devrait établir l’équilibre qui convient entre l’appui à la croissance et la maîtrise des dépenses. Au niveau fédéral, des progrès se poursuivent dans le rééquilibrage des finances publiques ce qui permet de reconstituer la marge de manœuvre budgétaire utilisée pendant la crise, mais il est encore possible de retarder l’ajustement requis pour revenir un budget équilibré en 2015, si la croissance économique manque de progresser de manière significative. Au niveau des provinces, des progrès ont été réalisés pour réduire les déficits budgétaires et certaines provinces pourraient envisager des mesures supplémentaires, notamment du côté des recettes, pour revenir un budget équilibré.
Le rapport note que l’endettement des ménages reste élevé et, bien que les prix des logements et l’expansion du bâtiment aient ralenti, des valorisations élevées et une offre excédentaire sur un certain nombre de marchés du logement constituent des sources de vulnérabilité. Mais si l’augmentation des prix du logement et du crédit hypothécaire s’accélère de manière plus générale et soutenue, des mesures supplémentaires, telles que des obligations d’acomptes plus élevés pour les primo-accédants, seront requises. À plus long terme, le gouvernement pourrait réduire son exposition aux risques du secteur du logement en repensant le rôle des assurances hypothécaires garanties par l’État, ce qui se traduirait par une allocation plus efficace des ressources.
Le FMI et notent que le système bancaire du Canada est bien capitalisé, rentable et que les prêts non productifs sont faibles, mais il exhorte les autorités à rester vigilantes vis-à-vis des risques potentiels d’une période prolongée de faibles taux d’intérêt. La récente évaluation du secteur financier du Canada formule des recommandations pour le pays quant au renforcement de son système financier.