Les Bonimenteurs, au Festival d'Humour de Bourg-la-Reine (92)

C’est le public qui propose les thèmes d’improvisation pour ces deux-là, sortes de clowns (l’un sûr de lui et dominateur, l’autre un peu niais et soumis), mais, pas de doute, le spectacle est bien construit. D’improvisation en improvisation, les règles du jeu se corsent, s’augmentent, changent : ainsi, le public ne se lasse pas de ces sketches qui pourraient être répétitifs et creux. On vient pour écouter des histoires que le tempo des raconteurs rend drôles et toniques. On admire la transformation, l’enchaînement, la virtuosité. On se croit acteur de la performance parce qu’on attend que le papier sur lequel on a écrit un mot soit tiré du seau à champagne et fasse pétiller les gags et l’imagination. On joue le rôle du public conquis. On est content d’être là, avec les autres, ayant accueilli avec enthousiasme les Bonimenteurs, et les raccompagnant en tapant dans les mains comme s’ils devaient recommencer tout de suite. Mais, comme le dit l’un d’eux : ce qu’on a fait devant vous, on ne le refera plus. La prochaine fois ce sera encore différent.