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5/02 Mesurer quoi, mesurer comment, mesurer pour qui ?

Publié le 05 février 2014 par Jorge
5/02 Mesurer quoi, mesurer comment, mesurer pour qui ?
C'est une vieille antienne, très fortement reprise depuis quelques années en raison d'une supposée mauvaise structure d'un des indices le plus servi à toutes les sauces : le PIB (produit intérieur brut).
C'est un truc pour comptables nationaux et économistes, peu pour des politiques en campagne (permanente). Voire, même, pour des chroniqueurs non spécialisés.En 2008, N. Sarkozy avec l'habilité communicationnelle qu'on lui connaît, avait commandé un rapport à trois têtes fort savantes sur la chose qui, en plus d'être pointus avaient l'avantage d'être tous trois plus ou moins marqués à gauche. 
C'était une bonne « prise » à peu de frais et on ne leur demandait qu'un rapport. Et tout le monde sait le cas que l'on fait en France des rapports...Personnes de qualité, les deux prix Nobel d'économie, l'américain Stiglitz et l'Indu Sen, plus le français Fittoussi, on produit le rapport, qui en dehors des professionnels, n'est pas aussi lu qu'un quotidien sportif.
Au demeurant, ce n'est pas trop grave, car non seulement les indices et grands « agrégats » comme le PIB sont construits par des professionnels de qualité, mais ils ont une fonction utile. 
Les trois économistes pointent surtout à quoi se fier pour avoir des idées un peu plus claires sur chaque sujet. Notamment si on veut mesurer vraiment le développement humain, qui n'était nullement l'intention du donneur d'ordre.Les difficultés avec les indices commencent soit lorsqu'ils sont sortis de leur contexte -un indicateur de comptabilité nationale pour le PIB- ou, bien plus grave, utilisés pour indexer sur eux à mode de justificatif, des décisions qui ne sont qu'indirectement ou pas du tout liées à l'indice en question. 
Par exemple, lorsqu'on indexe le taux de révisions des pensions de retraite sur l'indice de l'inflation. Ça peut servir, comme en ce moment, pour conduire un appauvrissement des retraités sans le dire...Quitte à faire faire des rapports et à en tirer les conséquences, on pourrait retravailler tout ce qui concerne l'évolution réelle du coût de la vie et de l'évolution du pouvoir d'achat par tranche fiscale (par « décile » comme le fait déjà l'INSEE), sur l'évolution des « dépenses contraintes » là aussi par tranche fiscale.Les professionnels savent faire, mais le politique qui veuille bien s'en servir concrètement pour permettre aux différentes catégories économiques de citoyens de suivre la même évolution que ledit coût réel de la vie ne semble pas actuellement programmé!© Jorge

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