Twitter étend son offre de services de collecte de données et de contextualisation au secteur bancaire et financier pour renforcer cette nouvelle piste de monétisation.
A l’occasion de son IPO réussie fin 2013 Twitter avait déclaré tirer 47,6 million de dollars de revenus de la vente de données, montant marginal comparé à ses activités publicitaires. L’entreprise aujourd’hui poursuit l’extension de son cœur de métier et accélère son positionnement incontournable dans le secteur de la valorisation des données en proposant notamment des indicateurs innovants. L’entreprise avait déjà mis en place un indicateur en collaboration avec Nielsen fin 2013 cartographiant les conversations sociales des internautes et les contextualisant en lien avec le contenu télévisuel en temps réel. Pour valoriser ses 400 millions de tweets quotidiens, l’entreprise intensifie cette politique de partenariats et signe aujourd’hui un accord avec l’agence d’information d’économique Thomson Reuters pour rendre plus intuitif son logiciel d’indicateurs à destination des acteurs des marchés financiers.
Transformer des sentiments en indicateurs pertinents
Baptisé Eikon, ce logiciel utilisé principalement par les traders pour éclairer leurs décisions d’investissements boursiers est constamment mis à jour par Thomsen Reuters pour le rendre plus sensible aux différents indicateurs pouvant avoir une influence décisive sur le cours des marchés financiers. Ce nouveau partenariat intègre les données de Twitter et StockTwits permettant d’associer à chaque entreprise cotée un flux dédié mesurant en permanence l’évolution des émotions et sentiments relayées en utilisant un protocole sur mesure. Le fil d’actualités affiche les influenceurs déterminants sur le réseau et permet également une analyse inter-secteurs donnant un aperçu instantané du sentiment global du réseau. Cette décision de mettre un jour un logiciel représentant plus de 30.000 compagnies cotées fait écho à un engouement croissant pour la finance comportementale s’appuyant sur une vision moins macro des grands mouvements de capitaux. Selon Philip Brittan CTO et responsable de la plateforme Financial and Risk chez Thomson Reuters, « Le rajout de cette donnée comportementale n’est qu’une première étape vers une contextualisation et quantification massives de données subjectives et non structurées pour en faire des indicateurs pertinents»
Twitter confirme ses vues sur le secteur du Big Data et des analytics
Twitter multiplie les partenariats stratégiques pour élaborer des nouveaux indicateurs spécialement établis pour des industries clef. Précédant l’annonce de son rapprochement avec Thomson Reuters, l’entreprise californienne a conclu un accord avec 300 Entertainment, une compagnie issue de l’industrie musicale fondée par l’ancien dirigeant de Warner Music Group. Annoncé au Midem de Cannes, ce rapprochement permettrait à 300 Entertainment de développer un logiciel valorisant les données du site en lien avec la consommation musicale, utilisant notamment les informations non-publiques comme la location exacte des messages. La musique est par ailleurs l’est un des sujets les plus discutés sur Twitter. Dans le cadre de la recherche économique et financière, Twitter bénéficie d’une décision de la U.S Securities and Exchange Commission (SEC) autorisant les entreprises cotées à communiquer officiellement sur ce réseau à condition que les investisseurs soient également informés. Le développement interne de Twitter bénéficie également de ce genre de partenariats : En répondant à une demande spécifique à un secteur, l’entreprise développe de nouveaux programmes ad hoc lui permettant d’affiner son savoir-faire face à des géants comme Facebook ou Google. Comme l’explique Bob Moczydlowsky, responsable musique chez Twitter, « Aider un client à prendre une décision nous pousse à mieux organiser nos données que si nous ne l’avions fait de nous même ».