Par David Boaz.
Un article du Cato Institute.
Au bout de 15 ans, la révolution socialiste de Hugo Chavez atteint finalement l’une des réussites typiques du socialisme : la pénurie de papier hygiénique. Le Washington Post raconte :
CARACAS, Venezuela — Dans la septième allée, entre les couches et l’assouplissant, les rêves socialistes du regretté président du Venezuela Hugo Chavez semblaient en lambeaux, comme l’affiche pour le papier toilette.
Les salariés du supermarché Excelsior Gama avaient déposé un tas de paquet de six rouleaux de papier toilette extra doux si imposant qu’il bloquait quasiment l’allée. En remplir les rayons n’aurait eu aucun intérêt. Sitôt le bruit répandu que les rouleaux tant attendus étaient arrivés, et malgré la restriction imposée par l’État d’un paquet par personne, la queue à la caisse s’est allongée jusqu’au rayon crèmerie du fond du magasin.
« C’est tellement déprimant » nous dit Maria Plaza, une avocate de 30 ans, qui a dû attendre une heure et demie.
Pourquoi est-ce toujours le papier toilette ? Je comprends qu’une économie mal coordonnée n’arrive pas à produire des biens aussi complexes que des ordinateurs ou des voitures – souvenez-vous de la Lada soviétique, de la Trabant est-allemande ou des voitures américaines rutilantes des années 50 encore en service dans les rues de La Havane. Mais est-ce vraiment difficile de produire du papier toilette ?
Non pas que la papier hygiénique soit la seule marchandise en rupture de stock :
Chaque jour, l’arrivée de nouvelles marchandises à Excelsior Gama conduit les Vénézuéliens à se ruer dans le magasin : pour de la farine, de la viande, du sucre. Les salariés du magasin et les agents de sécurité se servent en premier, ralentissant les lignes de caisses, avant de barricader les portes afin de contenir la foule à l’entrée.
En attendant, tant que vous accusez les Américains, les capitalistes, Emmanuel Goldstein, vous pouvez conserver le soutien d’une bonne partie de la population :
« Les propriétaires du magasin le font exprès, pour augmenter les prix » s’exclame Marjorie Urdaneta, une partisane du gouvernement qui déclare croire Maduro quand il accuse les entreprises, complices des puissances étrangères, de mener une « guerre économique » contre lui.
« Il devrait dire aux magasins : rendez ces articles disponibles — ou sinon », ajoute-t-elle.
Le régime s’attribue le mérite de ce qu’il peut, s’assurant que les produits vendus par les entreprises récemment nationalisées portent de petits symboles en forme de cœur avec la mention « Made in Socialisme ».
Les files d’attente devant les magasins devraient porter les même symboles.
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Sur le web. Traduction : NN pour Contrepoints.