Vendredi soir
18h30.
Je suis prête à partir rejoindre mon amoureux pour un weekend rien qu'à nous.
Je suis si contente de le retrouver.
Voilà près de 15 jours que nous ne nous sommes pas vu.
J'ai hâte.
Hâte d'arriver à destination car deux heures de route nous séparent.
Cette route je la fais depuis très longtemps, je la connais bien.
Et pourtant ce soir, le trajet sera différent, mais je ne le sais pas encore.
Je roule depuis quarante kilomètres, je suis un peu fatiguée de ma journée de travail achevée deux heures plus tôt.
La semaine a elle aussi été très pénible.
Mon amoureux m'attend, ce soir il m'emmène au restaurant.
La pluie commence a tomber, satanée pluie.
Je déteste rouler quand la chaussée est mouillée.
Il fait nuit depuis plus d'une heure et elle tombe de plus belle. Ca n'arrange pas la visibilité.
J'ai du mal à voir la route, personne n'ouvre le chemin.
Le marquage au sol est quasiment effacé et quasi inexistant par endroits.
Il faut dire que je traverse la campagne.
Maudite campagne.
Je suis une citadine, j'aime la ville, ses bruits, ses lumières...
Je laisse la campagne aux autres, bien qu'il soit très agréable de s'y retrouver pour se ressourcer.
Mais ce soir, je ne l'aime pas.
Elle me met au défi.
Les voitures que je croise m'aveuglent de leurs phares puissants.
Certains automobilistes roulent avec leurs anti brouillards.
Mes yeux souffrent de toute cette luminosité dans ce décor sombre de la nuit.
Je traverse des champs et encore des champs, tandis que la pluie s'abat sur mon pare brise.
Mes essuies glace peinent à la repousser.
Le vent souffle.
Par moment, des nappes de brouillard m'enveloppent ne me laissant pas d'autres choix que de ralentir ma course.
Les voitures derrière moi se font de plus en plus nombreuses pourtant, quand celles ci pourraient me dépasser, elles n'en font rien.
Elles restent collées à moi telles des sensues réduisant ma vision qui devient de plus en plus pénible au fil des kilomètres.
Les derniers camions se pressent rejetant l'eau de la chaussée sur ma voiture.
J'essaie tant bien que mal de tenir la route.
Aucun véhicule ne me précède, quand enfin un le fait, il part si vite devant moi loin que je ne peux le suivre.
Sa vitesse n'est pas réglementaire, moi j'ai le temps.
Je pense à cette soirée qui m'attend.
A quelle heure vais je arriver?
Ca n'a pas d'importance, le principal étant d'arriver entière.
Les quelques villages que je traverse n'offrent qu'un petit éclairage pulic.
Il n'y a pas âme qui vive, c'est comme si les habitants les avaient désertés.
Ils sont si petits que je les traverse en moins de cinq minutes me replongeant dans l'obscurité très vite.
La route devient de plus en plus hostile.
Je sais pourtant qu'il ne me reste que quelques kilomètres à parcourir.
Je tiens le cap coût que coûte.
Je ne vais pas baisser les bras si près de la ligne d'arrivée.
Mais les phares des voitures sont si éblouissants...
Les gens manquent-ils autant de savoir vivre et de courtoisie en voiture?
Et bien la réponse, je suis entrain de la vivre.
Les lumières de la ville se profilent enfin à l'horizon.
Je les aime, mais elles semblent encore si lointaines.
La pluie, le vent, le brouillard, les feux éblouissants, voilà ce qu'aura été mon voyage durant plus de deux heures.
A l'arrivée, je suis épuisée, révoltée de la bêtise humaine, du manque de respect, de savoir vivre.
Mon visage est strié d'avoir trop plissée les yeux pour éviter l'aveuglement
Il laisse apparaître mes yeux rougis comme le sont ceux d'un lapin atteind de myxomatose.
Mon amoureux me réconforte, ça me fait du bien.
Sa tendresse m'apaise.
Le weekend aura été idyllique.
à bientôt