Mortal Elf – Chapitre 2

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Mortal Elf – de Serrah Angel Traduit Par Manelor

 Chapitre 2

"La chance doit rendre humble"

"La connaissance est dangereuse. Manipulons-là avec précaution"

Oo°oO

POV Bainanu

Je regardais la jeune fille qui dormait contre moi alors que je continuais ma route. D’abord, j’avais pensé qu’elle était un elfe, elle avait les oreilles pointues et était plutôt belle et semblait tellement pleine de grâce. Mais quand j’avais regardé son corps visible à cause de son absence de vêtement, il était apparent qu’elle n’avait rien d’elfique en elle. Elle avait un beau corps avec une belle poitrine et ses jambes étaient fines. Ses cheveux châtains descendaient en cascade dans son dos et jusqu’à sa taille et elle semblait avoir des reflets blonds par endroits. Elle me disait connaître la Terre du Milieu simplement au travers d’histoires, ce qui ajoutait à ma confusion quant à sa race. Peut-être est-elle une elleth dans son monde et qu’elle semble juste différente des elfes jugés normaux ici ? Quoi qu’il en soit, je devais l’amener au Seigneur Elrond. Il saurait quoi faire avec elle.

Le reste du trajet jusqu’à Imladris ne fut guère long et nous arrivâmes environ une demi-heure après qu’elle se soit endormie. Je lui aurais bien dit de lutter contre le sommeil jusqu’à ce que nous soyons arrivés et qu’elle se soit entretenue avec le Seigneur Elrond, mais elle semblait être au-delà de la fatigue. Je marchais jusqu’à la maison du Seigneur Elrond, où un garçon d’écurie vint à ma rencontre. Je lui donnais Deirdre momentanément pour descendre de cheval avant de la reprendre dans mes bras.

Je marchais jusqu’à un banc pour la reposer doucement, tout du moins jusqu’à ce que je puisse trouver le Seigneur Elrond, quand Dame Arwen s’approcha de moi. J’inclinais la tête dans sa direction et son regard glissait jusqu’à la jeune femme dans mes bras.

« Qui est-ce ? » Me demanda-t-elle.

« Son nom est Deirdre, je l’ai trouvée sur un chemin pendant ma patrouille. Elle dit ne pas être d’ici, j’allais donc demander à votre père d’avoir un entretien avec elle. Elle dit qu’elle veut rentrer chez elle. » Répondis-je, les yeux dans le vague. Ce n’était probablement pas une très bonne idée, après tout, elle était une étrangère et je l’avais ramené ici sans raison particulière.

Dame Arwen acquiesça et se détourna, sûrement pour aller chercher son père. Je restais assis avec Deirdre sur le banc et elle remua, sans que pour autant se réveiller. Son souffle régulier et ses lents battements de cœur me montraient qu’elle était toujours endormie.

Cela ne prit pas longtemps avant que Dame Arwen revienne avec le Seigneur Elrond. Il regarda directement la jeune femme couchée sur le banc, en train de dormir dans mes bras.

« Qui est exactement cette jeune personne ? » Me demanda-t-il.

« Je sais simplement que son nom est Deirdre, elle dit ne pas être de ce monde. Je ne savais pas quoi faire d’elle, alors j’ai décidé de la ramener à la cité pour que vous la rencontriez. » Répondis-je.

Le Seigneur Elrond acquiesça et marcha jusqu’à Deirdre, la soulevant du banc duquel elle semblait dormir si paisiblement. De nouveau, elle remua mais ne se réveilla pas.

« Merci, Bainanu. » Dit-il avant de se retourner et de l’emmener probablement dans une chambre d’amis.

J’inclinais la tête respectueusement avant de prendre le chemin de chez moi, pour enfin me reposer un peu.

Oo°oO

POV Deirdre

Je m’éveillais doucement dans un lit chaud et doux. J’ouvris les yeux doucement, pensant avoir fait le rêve le plus étrange qui soit et pensant que j’étais de retour chez moi, dans mon lit. Mais quand je regardais autour de moi, je n’y vis rien de familier. Me réveiller dans des endroits que je ne connaissais pas commençait réellement à me déranger. Heureusement, cette fois j’étais dans un lit confortable, avec beaucoup d’oreillers duveteux et des draps chauds. Bien que je portais toujours le même pyjama que j’avais depuis que je m’étais réveillée en Terre du Milieu, ma situation s’était améliorée par rapport à hier. Cependant, je fus choquée quand je levais les yeux et que je vis l’aube se lever tout juste. C’est vraiment déstabilisant, pensais-je.

Me levant du lit, je me déplaçais jusqu’au balcon et je marchais vers l’extérieur, dans l’air frais du matin. Regardant les alentours de la cité de Fondcombe et les arbres se baigner de la douce lumière du matin, je pouvais maintenant comprendre pourquoi les gens aimaient se lever tôt le matin, c’était vraiment à couper le souffle. Je restais au balcon durant plusieurs minutes, jusqu’à ce que le soleil soit haut et que l’ensemble de la cité baigne dans la lumière. Alors je rebroussais chemin et revint vers la chambre dans laquelle j’avais dormi.

Je m’arrêtais dans l’embrasure de la porte du balcon quand je vis un elfe masculin debout dans la chambre. Il était grand, avec des cheveux châtain foncé et des yeux bleu clair. Franchement dit, il ressemblait beaucoup à l’acteur qui jouait Elrond dans les films que j’avais vu tant de fois.

« Êtes-vous le Seigneur Elrond ? » Lui demandais-je, nerveuse bien que ma voix soit calme.

« En effet, Deirdre. » Me répondit-il et cela ne me choqua pas tant que cela qu’il connaisse mon nom. Je supposais que Bainanu lui avait dit. Si je prenais en compte le fait que j’avais dormi dans une belle chambre, dans la cité de Fondcombe, alors il avait dû dire au Seigneur Elrond que j’étais ici.

« C’est un plaisir de vous rencontrer. » Dis-je en inclinant légèrement la tête, essayant de faire honneur à l’éducation que j’avais reçue de mes parents et dont le comportement était adapté au monde des adultes.

« Bainanu m’a dit que vous n’étiez pas de ce monde. Ce qui peut en effet expliquer le fait que vous êtes arrivée si peu vêtue. » Dit-il.

« Oui. Chez moi, cela peut être une tenue appropriée si vous considérez ces vêtements comme ceux qu’il est possible d’utiliser pour dormir. » Lui répondis-je.

Il acquiesça et continua de me regarder fixement. Il commençait à me mettre mal à l’aise, je n’aimais pas être examinée de cette façon. Je savais qu’il faisait cela car il n’avait pas confiance en moi, rien de bien scandaleux.

« Je vais vous laisser vous préparer et vous vêtir de vêtements plus appropriés, alors. Un bain vient d’être préparé pour vous et il y a une robe dans l’autre pièce qui vous attend. Laissez vos vêtements de côté et quelqu’un viendra les récupérer. » Dit-il, faisant un signe de la main vers la pièce adjacente. « Quand cela sera fait, nous verrons ce que je peux faire pour vous. »

J’acquiesçais, reconnaissante, et je le regardais quitter la chambre. Une fois parti, je me déplaçais jusque dans une pièce où il y avait un bain fumant affreusement tentant. J’enlevais rapidement mes vêtements et je me laissais choir dans l’eau chaude. Je soupirais quand je sentis mes muscles se détendre et mon cœur se réchauffer. Jetant un coup d’œil dans la pièce, je vis du savon, du shampooing et un rasoir. Grâce à ce bain, je me débarrassais de tout le stress dû à des réveils dans des endroits étranges et je laissais l’eau imprégner les pores de ma peau jusqu’à ce que mes mains et mes pieds soient presque rouges. Alors je sortis du bain et je m’enroulais d’une serviette qui était pendue à côté de la baignoire. Je pris rapidement une autre serviette et j’enroulais dedans mes cheveux dégoulinants. Alors je vis les vêtements qui avaient été choisis pour moi.

Je gémissais quand je vis que c’était un corset et une robe. Je n’étais pas exactement ce qu’on pourrait appeler une fille très féminine et quand je portais des jupes, celles-ci ne descendaient pas plus bas que les genoux. J’avais aussi porté un corset à certaines occasions mais j’avais toujours eu de l’aide pour faire les lacets. Je ne sais pas comment, mais je réussis à me mettre le corset, bien que je me posais réellement des questions quant à l’ajustement de celui-ci à ma taille. Une fois celui-ci attaché, Dieu merci les lacets étaient sur le devant, il tenait mon corps de façon vraiment agréable. Je glissais dans des sous-vêtements et je mis la robe. Elle retomba gracieusement sur ma taille, accentuant ma taille fine déjà rendue mince par le corset et tomba jusqu’à mes chevilles. Ce n’était pas le vêtement le plus pratique que j’avais porté dans ma vie, mais il ferait l’affaire. Le corsage était de couleur bleu pâle, la jupe et les manches de couleur bleu nuit. Je défis mes cheveux emprisonnés dans la serviette et je les brossais avant de m’asseoir près du Vanity.

Une fois que je réussis à les attacher, bien que je sache que je n’étais pas très bonne pour me coiffer seule, je me regardais dans le miroir. Pour la première fois depuis que j’étais arrivée ici, je regardais mon oreille gauche. Je me devais de vérifier que les deux oreilles se ressemblaient. Elles étaient à peu près comme je les avais imaginées après mon opération. Inutile de le dire, j’étais assez heureuse de ne pas être obligée de faire de la chirurgie pour mon autre oreille. Jetant un coup d’œil à mon reflet, je vis que mes yeux étaient bleus aujourd’hui, mais ceci n’était pas étrange car mes yeux changeaient de couleurs assez régulièrement.

Je quittais la pièce une fois que je fus prête, enfilant au passage une paire de bottines en cuir de couleur brun clair. Une fois dans le couloir, je m’arrêtais car je ne savais pas où je devais aller. Je choisis alors une direction et je commençais à marcher. J’atteignis bientôt un beau jardin et je décidais de rester là et d’attendre que quelqu’un vienne me chercher. Donc je m’assis parmi les belles fleurs dégageant un fabuleux parfum embaumant les sens. Je restais là, les yeux fermés, respirant leur arôme, jusqu’à ce que je sois surprise par un homme avec des cheveux bruns et une barbe assez garnie. De nouveau, il me rappela l’acteur qui jouait Aragorn dans les films. Peut-être que Peter Jackson avait fait un réel bon travail lors de la répartition des rôles de chacun. Jusqu’ici, tout concordait.

« Bonjour à vous, vous devez me chercher pour m’emmener jusqu’au Seigneur Elrond, n’est-ce pas Aragorn ? » Lui demandais-je.

Ses yeux s’écarquillèrent dès que je dis son nom, me montrant que j’avais visé juste. J’aimais marquer des points dans cette maudite fantaisie. Il était tout à fait ridicule de repenser à la réflexion de ma mère concernant le fait que je regardais trop souvent de films et que cela ne m’apporterait rien dans la vie.

« Hum, oui, je suppose que c’est cela. » Dit-il, confus. « Comment connaissez-vous mon nom ? »

« Je doute que vous me croyiez même si je vous le disais. » Lui dis-je d’un air amusé.

Il acquiesça à mes paroles, toujours confus et me fit signe de le suivre. Nous passâmes par plusieurs couloirs et devant de nombreux elfes, avant d’atteindre une grande porte en bois. Aragorn frappa pour entrer dans ce qui semblait être le bureau du Seigneur Elrond. Après un moment, la porte s’ouvrit pour révéler Gandalf.

« Bonjour, Gandalf. Pourrais-je entrer ? » Lui demandais-je.

« Oui, bien sûr, ma chère. » Répondit-il en s’effaçant pour nous laisser passer.

J’entrais dans le bureau et me retrouvais debout devant le Seigneur Elrond qui était assis derrière un bureau, tandis que Gandalf se déplaça pour prendre un siège devant le bureau. Le Seigneur Elrond me fit signe de prendre le siège restant, je m’assis donc aux côtés de Gandalf.

« Deirdre, nous devons savoir tout ce que vous savez sur la Terre du Milieu. » Me dit le Seigneur Elrond, me faisant soupirer.

Ceci va être une longue histoire, pensais-je. Ils veulent vraiment tout savoir, ou simplement savoir si je travaille pour l’ennemi ?

« Eh bien, tout d’abord, voulez-vous vraiment que je vous dise tout ce que je sais ? Car ceci s’apparenterait à vous raconter cette guerre sur l’Anneau. Ou alors préférez-vous que je vous conte les détails principaux et que je me tienne en dehors du reste pour éviter de changer le futur ? » Leur demandais-je, embarrassée.

« Comment savez-vous que c’est l’avenir ? » Me demanda Elrond.

« Gandalf, vous êtes bien le magicien Gandalf le Gris ? » Lui demandais-je, ce à quoi il acquiesça. « Alors, je connais l’avenir. »

« Bien, je ne suis pas sûr que cela prouve quoi que ce soit, mais continuez s’il vous plaît. Dites-nous ce qui va se passer dans un avenir proche. » Me demanda Gandalf.

« Eh bien, si Aragorn est là, cela signifie que Frodon Sacquet et l’autre hobbit de la Comté sont arrivés récemment. Il va y avoir un conseil secret qui se tiendra dans quelques jours, durant lequel le destin d’un anneau sera décidé. Et où sera déterminé par quelle façon l’anneau sera détruit. Les personnes présentes à ce conseil seront des elfes de Mirkwood, des nains, des hommes du Gondor, Frodon, vous deux et Aragorn, fils d’Arathorn. » Dis-je avant de reprendre la parole. « Voulez-vous que je continue ? ».

« Non, ce ne sera pas nécessaire. » Dit le Seigneur Elrond avant de reprendre la parole à son tour. « Comment pouvons-nous savoir que vous n’êtes pas une espionne de l’ennemi ? »

« C’est une question à laquelle je n’ai pas de réponse. Vous devez me croire sur parole, parce qu’honnêtement, il n’y a rien que je puisse faire qui puisse prouver que je ne suis pas mauvaise. » Dis-je, me levant du siège et marchant de long en large dans le bureau. « Dame Galadriel pourrait vous le dire, car elle peut tout voir grâce à son miroir. Cependant, je ne crois pas que nous avons le temps pour cela avant le départ de la communauté. »

« Qu’entendez-vous par ‘la communauté’ ? » Me demanda Elrond. Je remarquais que Gandalf était silencieux depuis le début de l’entretien, essayant sans doute de comprendre si j’étais mauvaise ou non.

« Désolée, je suppose que je n’aurais pas dû vous en parler. Pour détruire l’anneau de pouvoir, une communauté partira de Fondcombe. Dans les histoires racontées chez moi, on parle de neufs voyageurs et le destin de ces voyageurs est bien connu d’où je suis. » Dis-je, sentant que je devais plus m’expliquer. « Nous possédons des livres de cette histoire en particulier, car dans mon monde ce sont des livres adaptés en films vraiment populaires, que tout le monde a dû voir au moins une fois. »

Ils acquiescèrent tous deux, confus à cause de mon explication, ne voulant pas vraiment m’en demander trop apparemment.

« Savez-vous comment vous êtes arrivée ici ? » Me demanda Gandalf.

« En Terre du Milieu ou à Fondcombe ? Pour Fondcombe c’est simple, mais pour la Terre du Milieu, c’est plus confus dans mon esprit. » Lui dis-je.

« En Terre du Milieu. » Me répondit Gandalf.

« J’étais en train de regarder les films qui retracent l’histoire de cette aventure quand je me suis endormie. J’ai fait un rêve durant lequel je me voyais sortir de chez moi et marcher jusqu’à une forêt voisine, à pieds. Puis, je me suis réveillée dans la forêt de Fondcombe où j’ai été trouvé par Bainanu. » Leur expliquais-je, essayant de comprendre en même temps que je parlais.

« Pensez-vous que vous avez été appelé ici ? » Me demanda Gandalf, alors que je lui renvoyais une expression voulant presque dire : ‘Sérieusement ?’

« Pourquoi, au juste, quelqu’un convoquerait une jeune fille de dix-sept pour l’envoyer dans un monde inconnu ? » Demandais-je.

« Peut-être que Sauron ou Saroumane veulent des informations sur l’avenir, ce qu’apparemment vous pouvez leur offrir. » Me dit Gandalf.

Je reniflais. Je sais, ce n’était pas très distingué, mais qui a dit que je devais être une Dame. J’aimais mon impolitesse. Cette idée concernant le fait que je puisse avoir été appelé ici par l’ennemi pour qu’ils connaissent l’avenir, c’était ridicule, je veux dire si je les aidais, peut-être gagneraient-ils. Mais pourquoi les aiderais-je ?

« Si c’était leur plan, alors ils sont réellement dérangés. Considérant que je suis assise dans le bureau du Seigneur Elrond d’Imladris et pas en Isengard ou au Mordor. Je n’ai nullement le désir ni l’envie de les aider. Cependant, je voudrais vous aider, vous. » Dis-je de façon plutôt nonchalamment comme si ceci n’avait absolument aucune signification pour moi.

Apparemment, ceci réveilla l’intérêt du Seigneur Elrond et de Gandalf, qui me regardèrent tous deux, attendant que je continue.

« Honnêtement, je connais l’issue de cette guerre. Et non seulement j’aime comment est la Terre du Milieu actuellement, parce que c’est réellement charmant, et il est bon de vouloir triompher sur le mal. Mais, en plus, je préfèrerais vraiment rester fidèle au côté gagnant, pour ainsi dire. » Leur dis-je.

« Ainsi, qu’est-ce que vous suggérez pour nous aider ? » Me demanda le Seigneur Elrond.

« Je crois que vous pourrez avoir besoin de quelques conseils, pour que certains évènements se passent mieux. Pour vous assurer ainsi que tous s’en sortent bien. » Lui dis-je.

« Et vous voudriez être la personne qui promulgue ces conseils ? Comme un membre actif dans cette guerre ? Ou de façon plus passive, en nous donnant simplement quelques informations ? » Me demanda le Seigneur Elrond, qui semblait se demander ce que j’allais choisir.

« Je serais plus qu’honorée d’être la personne qui promulguera ces conseils. Ce monde est trop beau et pur pour être détruit et infecté par le mal. Et il n’est pas nécessaire de me voir comme une manipulatrice, mais comme une personne donnant simplement des bribes de conseils en chemin. » Répondis-je, gardant une attitude sérieuse.

Je détestais vraiment l’idée que ce monde perde de sa beauté. Si je pouvais faire quelque chose pour le préserver, je le ferais bien qu’il y avait une partie de moi qui aimait la discorde et le chaos. Mais je voulais aussi participer à la quête, voir le monde ici dans toute sa splendeur.

« Vous n’êtes pas obligés de me répondre maintenant, mais je souhaiterai prendre part à la communauté. Ils auront besoin de quelques conseils avant la fin. » Leur dis-je, avant de faire une pause. Je repris alors. « Avez-vous décidé si j’étais une espionne pour la solde de l’ennemi ? »

« Nous vous faisons confiance, dans une certaine mesure. Cependant, pour bien nous assurer que nous pouvons accorder du crédit à vos dires, pouvez-vous nous dire qui composera la communauté ? » Me demanda Gandalf.

« Frodon Sacquet sera le porteur d’anneau, il sera accompagné par son ami Samsagace Gamegie, et deux autres compagnons de la comté, Pippin Touque et Merry Brandebouc. Gandalf sera celui qui les conseillera sur la route à suivre, tandis qu’Aragorn, Legolas du Royaume Des bois, Gimli fils de Glóin et Boromir fils de Denethor seront ceux qui protégeront la communauté. Tout du moins, c’est le groupe qui compose la communauté dans les écrits de mon monde. » Les informais-je.

Ils acquiescèrent tous deux. Alors Gandalf se leva à son tour, tout comme le Seigneur Elrond. Le Seigneur Elrond prend alors la parole.

« Le conseil se tiendra dans quelques jours, le temps que le jeune hobbit, Frodon Sacquet, se remette de ses blessures. Je vous permets d’assister au conseil, au vu de vos connaissances. » M’informa-t-il.

« Suis-je libre de partir, alors ? Je voudrais voir les jardins et rencontrer les semi-hommes. » Leur dis-je, inclinant respectueusement la tête vers le Seigneur Elrond.

« Bien sûr, le carillon d’une cloche tintera quand le repas sera servi. N’hésitez pas à visiter la cité si le cœur vous en dit. » Me répondit le Seigneur Elrond.

Après cela, j’acquiesçais et tournais les talons, sortant du bureau pour me diriger vers la lumière du soleil extérieur. Je réussis à retrouver mon chemin jusqu’aux jardins et je restais là, respirant les parfums de certaines des fleurs qui poussaient çà et là. Les elfes savaient vraiment entretenir de beaux jardins.

Je m’assis alors près de rosiers épineux, je fermais les yeux et je permis à mon corps de se détendre alors que je profitais de l’atmosphère paisible. Mais le calme fut de courte durée, car je sentis des paires d’yeux me regarder avec insistance. J’ouvris alors les yeux et je parcourus du regard le jardin, fixant l’endroit où j’avais senti les regards. Là se trouvaient deux hobbits. Ils me rappelaient Pippin et Merry, donc je supposais que c’était eux.

« Bonjour, voulez-vous quelque chose ? » Leur demandais-je, un peu irritée de m’être fait surprendre.

« Nous nous demandions juste qui vous étiez. » Me dit l’un deux, un peu nerveux. Je ne savais pas que j’étais effrayante.

« Je suis Deirdre. » Leur dis-je. J’avais décidé d’être polie avec eux. « Et vous, qui êtes-vous ? »

« Je suis Merry et voici Pippin. » Dit Merry, les cheveux un peu plus blonds que son ami.

« Il est bon de vous rencontrer. » Leur dis-je, fermant de nouveau les yeux, essayant de retrouver un état détendu. « Êtes-vous cousins ou quelque chose dans le genre ? »

« Nous sommes en réalité des cousins. » Dit Pippin, avec un sourire sur son visage.

« Êtes-vous déjà venus sur Fondcombe avant ? » Leur demandais-je, sachant pertinemment que non. Mais bon, il est dur de faire la conversation quand vous savez beaucoup de chose sur l’autre personne en face et qu’eux ne savent rien de vous.

« Non, nous venons de la Comté. » Me dit Merry.

Il est facile de voir la différence entre les eux, et ceci même avec les yeux fermés. Mais leurs voix sont douces et c’est agréable.

« A quoi ressemble la Comté ? » Leur demandais-je.

Je m’assis et les écoutais alors qu’ils parlaient de leur maison et de toutes les farces qu’ils avaient faites. Alors qu’ils parlaient encore et encore, la cloche sonna signalant que le déjeuner était prêt. Quand ils entendirent ceci, les hobbits arrêtèrent de parler, se levèrent rapidement, les yeux brillant de joie car ils allaient enfin manger. Je gloussais et je me levais en même temps qu’eux. Nous marchâmes jusqu’au coin-repas ensemble. C’était un grand hall et je restais près des hobbits. Nous rencontrâmes Sam, alors que nous nous dirigeâmes vers la salle.

« Bonjour, je suis Deirdre. » Lui dis-je.

« Je suis Samsagace. C’est un plaisir de vous rencontrer. » Me dit Sam.

Je m’assis avec les hobbits pendant le repas. Je mangeais surtout les fruits qu’ils avaient, parce que j’aimais vraiment les fruits, cependant, je regrettais le goût d’un bon steak saignant. Mais considérant que c’était le seul repas de ma journée, je mangeais beaucoup, surpassant même les hobbits.

« Vous mangez beaucoup, Deirdre. » Me dit Pippin, sans vraiment réfléchir.

« Vous pouvez parler. » Lui dis-je en riant, tandis que l’autre hobbit lui lançait un regard voulant dire : ‘Tu n’aurais pas dû dire cela.’. « Honnêtement, c’est mon premier repas de la journée. Donc j’ai très faim, je ne mange pas beaucoup d’habitude. »

Ils acquiescèrent, comprenant alors la raison de ma faim. Il était étrange de voir comment je ne m’étais pas aperçue que j’avais faim. Cela m’arrivait de temps en temps, parfois j’oubliais que je devais me nourrir. Quand je m’en rappelais, je mangeais l’équivalent de deux repas en une fois.

« Alors, Deirdre, est-ce que vous êtes une elfe ? » Me demanda Merry.

Je me figeais de stupeur face à la question. Ils pensaient vraiment que j’étais une elfe. Avant de pouvoir me contrôler, je m’affalais sur la table et explosais de rire. Personne ne semblait comprendre la blague. Quand je réussis à me reprendre et me maîtriser, je regardais Pippin.

« Je suis vraiment désolée, mais vous êtes sérieux ? » Lui demandais-je.

« Attendez, vous voulez dire que vous n’en êtes pas une ? » Me demanda Sam, confus.

« Mais vous avez les oreilles pointues. » Dit Merry.

« Je ne suis certainement pas une elfe, mais c’est vraiment une bonne plaisanterie. » Leur dis-je, riant toujours légèrement.

« Si vous n’êtes pas une elfe, alors pourquoi leur ressemblez-vous ? » Me demanda Merry.

« Je ne sais pas encore. Mais je suis beaucoup trop maladroite pour être une elleth. » Dis-je avec un sourire.

« Oh. » Dirent les hobbits d’une même voix, ce qui me fit largement sourire.

Le repas se termina assez rapidement après cette plaisanterie et je restais écouter les récits des hobbits. Merry et Pippin étaient toujours si gais et lumineux. J’étais heureuse qu’ils le soient, de durs moments se profilaient à l’horizon pour eux.

« Voulez-vous venir avec nous pour aller vérifier dans quel état se trouve notre ami ? » Me demanda Merry.

Je ne pus m’empêcher de lui sourire, rester auprès d’un hobbit était contagieux et je me retrouvais à sourire constamment depuis en leur présence.

« J’adorerais. » Répondis-je, marchant à côté des hobbits alors que nous nous dirigions vers la chambre de Frodon.

Quand nous entrâmes dans la chambre, je regardais le lit et vis Frodon inconscient. La blessure de la lame du Nazgul l’avait assommé. Son corps était simplement concentré sur sa guérison, et il ne réveillerait pas avant quelques heures.

« Depuis combien de temps est-il inconscient ? » Leur demandais-je, quelque peu inquiet pour lui.

Je savais qu’il n’était pas sain d’être inconscient pendant trop longtemps, le seul moyen possible dans mon monde était le maintien des capacités respiratoires grâce à des machines.

« Depuis que nous sommes arrivés, c’est-à-dire il y a une semaine. Il a été gravement blessé. » Dit Pippin doucement, affecté par l’état de son ami.

« Je suis sûre qu’il se réveillera bientôt. » Répondis-je, sachant que Frodon survivrait.

« J’espère que vous avez raison. » Dit Sam, il était le plus mélancolique du groupe, toujours sérieux et voir son meilleur ami comme cela ne devait pas l’aider.

Je marchais jusque vers le lit, me penchais et embrassais le front de Frodon. Ceci était pour vérifier sa température, mais aussi pour apporter du réconfort au sommeil du semi-homme, qui me faisait penser à un petit enfant. Il avait toujours de la fièvre, par contre. Mais elle allait bientôt baisser, la légère couche d’humidité sur sa peau me le montrait.

« Sa fièvre baisse déjà, cela ne devrait pas être trop long maintenant. » Dis-je, alors que je caressais la tête de Frodon.

Il y avait quelque chose d’enfantin dans la façon de dormir de cet hobbit. Je veux dire, comprenez bien, j’adore les enfants. Mais je n’éprouvais pas cette inquiétude normalement pour quelqu’un que je ne connaissais pas.

Les hobbits me regardaient fixement, frappés de stupeur. Apparemment, je n’agissais pas comme la plupart des personnes ici. Mais peuvent-ils vraiment me blâmer ?

« Je pense que je vais faire un tour dans les jardins. » Dis-je, quelque peu gênée face à leurs regards insistants.

Sans attendre de réponse, je tournais les talons et quittais la chambre, choisissant la solitude des jardins plutôt que les regards fixes que j’obtenais à cause de mes actions. Les couloirs d’Imladris étaient plutôt vides, alors que je marchais jusqu’aux jardins à l’extérieur. Je m’assis au-dessous d’un arbre qui faisait un peu d’ombre à la terre. Je me détendis, fermant les yeux et repensant à tout ce qui m’était arrivée depuis que j’étais ici. Et combien mes amis me manquaient et combien l’inquiétude me rongeait quant à savoir ce qu’ils pensaient de ma disparition.

Oo°oO

POV Saffron

Cela faisait seulement un jour que le corps de ma meilleure amie avait été trouvé dans le parc près de sa maison. Les auxiliaires médicaux et les docteurs ne savaient pas pourquoi elle était morte, ils savaient juste qu’elle l’était bel et bien. J’avais entendu dire que son corps avait été emporté par les médecins légistes pour faire une autopsie, ou un truc du genre, pour comprendre de quoi elle était morte. La police avait ouvert une enquête, délimitant le périmètre dans lequel elle avait été trouvée. Une veillée était organisée, à la demande de Deirdre. Bien que cette pratique n’était pas vraiment appropriée, elle m’avait fait promettre que quand elle serait morte, il faudrait faire une superbe fête en sa mémoire fête où personne ne pleurerait et avancerait pour vivre leurs vies. Elle devait avoir lieu demain soir, mais avant cela j’avais besoin de faire mon deuil. Donc je pris ma décision. Une fois que la nuit tomberait, j’irais à l’endroit où ils l’avaient trouvée. J’emmerdais la police, je voulais voir par moi-même.

Alors que le jour défilait, je me préparais pour mon escapade au parc. Il était à plus de trois kilomètres de chez moi mais j’y allais assez souvent. A la tombée du jour, j’étais prête et habillée de mes vêtements noirs habituels, sans bijoux. Mon eye-liner pourpre n’était pas de la fête, alors que je préférais opter pour la simplicité ce soir. Mes cheveux de blonde retombaient sur mon visage, couvrant un de mes yeux. Je savais que ma mère ne viendrait pas me voir dans ma chambre. Donc je levais rapidement la fenêtre de ma chambre et je sautais. Heureusement, j’étais au rez-de-chaussée, donc je n’avais pas à m’inquiéter de tomber de la fenêtre.

La route jusqu’au parc fut lente, mais l’air était resté chaud grâce au soleil d’été. Cela prendrait un certain temps avant qu’il ne laisse place entièrement à la Lune. Personne ne m’arrêta ou ne me dérangea d’une quelconque façon alors que je marchais dans la rue. Je vis à peine quelques passants durant la promenade. Il faisait sombre quand j’atteignis le parc. Je pris les divers sentiers et je suivais les traces de pneus sur le sol. Je savais où ils avaient trouvé son corps car dès que j’avais entendu qu’elle était morte et qu’elle avait été retrouvé dans le parc, j’y avais couru. Je suivais donc le chemin que j’avais pris hier matin. Je restais dans l’ombre des arbres dès que je m’approchais de la scène de crime. Avec hésitation, je regardais aux alentours de la zone pour voir s’il n’y avait vraiment personne ou quelque chose dans le genre. Je ne vis personne.

Prenant mon courage à deux mains, je relevais la bande délimitant la scène de crime. Au milieu de la zone il y avait une simple marque, désignant l’endroit où son corps avait été trouvé. Je m’approchais donc, regardant fixement la terre. Je m’arrêtais juste devant l’endroit exact. Autour il y avait comme un cercle, serti de champignons. Mes yeux s’écarquillèrent de peur, avait-elle été assassinée par un anneau magique ? Je savais que Deirdre croyait en les Fäe et les légendes celtiques. Elle aimait la fantaisie, nous avions même joué dans un jeu de rôle un jour, où nous étions des jumelles dans le monde des Fäe. Mais ce n’était pas réel pour moi, j’y croyais mais je n’étais pas fascinée par ce monde. Deirdre n’avait jamais été réellement présente dans notre monde, elle faisait même penser à un robot parfois, qui se lèvera un jour pour tuer et déclencher l’apocalypse par une attaque zombie.

Sans hésitation, je marchais dans l’anneau magique. En regardant la terre autour de moi, je me rendis compte que c’était probablement le dernier endroit où elle avait été avant de mourir. Soudainement, ma vision commença à devenir floue. La terre tourna et soudain, mes yeux brûlèrent à cause d’une lumière aveuglante. Puis, je tombais dans l’inconscience.

À Suivre

___________________________________________________________________________________

Vous avez aimé ce second chapitre ? Vous désirez encourager son auteur, enfin sa traductrice ? Laissez nous un message, un petit commentaire ! A votre bon cœur ^^. Et sinon la chapitre 3 arrivera mardi de la semaine prochaine.