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Wikipédia : CArambolage ou CAramel ?

Publié le 04 février 2014 par Pierrotlechroniqueur

Je dois avouer que j'espère sincèrement ne plus avoir, dans le futur, à consacrer de billet au comité d'arbitrage (CAr). Non pas que le sujet m'ennuie, ou deviendrait soudainement indigne de chronique, mais surtout parce que ... le réservoir de jeux de mots laids le concernant commence à sérieusement se vider. Avouez, ami lecteur, que c'est tout de même un problème (qui a dit : "ou pas" ?). En tout cas, chose promise, chose due, je vais donc revenir sur les deux arbitrages qui ont été rendus ces derniers jours, en essayant de faire court et clair (à l'inverse du CAr, diront les mauvaises langues). Précisons au préalable que ces deux arbitrages rendus sont sans doute les meilleurs tests, depuis la réactivation du comité l'an dernier, visant à déterminer si l'organe new look peut finalement avoir une viabilité à long terme tant ces deux conflits présentent de nombreuses difficultés, pour l'un en mettant implictement face-à-face deux grands courants wikipédiens (l'inclusionisme et le suppressionisme), pour l'autre en affleurant de près les conflits claniques qui avaient empoisonné et vicié nombre d'arbitrages passés. Et, histoire de rigoler un peu, je n'ai pas pu m'empêcher de pasticher les formulations dignes d'un authentique tribunal, qui, comme je l'indiquais dans mon précédent billet, ont caractérisé sur la forme les décisions rendues. En clair, je vais donc vous faire part de mes jugements (terme hélas plus adapté que de parler de "décisions arbitrales" ...).

Jugement de Tonton Pierrot sur l'arbitrage Touriste - Patrick Rogel

  • Considérant que l'arbitrage Touriste - Patrick Rogel a été rendu le 30 janvier
  • Considérant que les arbitres Racconish, Cangadoba et Letartean s'en sont chargés après récusation d'Hadrianus et LittleTony87 par chacune des parties
  • Considérant que la décision rendue donnerait même envie de changer de métier à Maître Eolas, tant la décrypter nécessiterait d'inventer une nouvelle machine Enigma
  • Considérant que je suis d'ailleurs passé, à de nombreuses reprises, à deux doigts de me trancher les veines en étudiant le jugement rendu pour pouvoir vous le chroniquer, cher lecteur-roi, et que je dois aussi remercier P. (qui se reconnaîtra) de m'avoir freiné alors que je m'apprêtais, par confusion née de la migraine, à faire manger ses cartons à un arbitre de football qui passait par là
  • Considérant qu'il ressort péniblement de cet arbitrage que Patrick Rogel doit éviter d'effectuer la moindre révocation sur les Pages à supprimer (PàS), être civil (sous peine de blocage, mais après avertissement l'enjoignant à retirer les incivilités, pour peu qu'on sache ce que c'est) et être consensuel dans ses clôtures de PàS s'il veut un jour que l'arbitrage soit révisé,

Tonton Pierrot propose l'analyse suivante, qui a valeur de rien du tout (ou approchant) :

  1. Le comportement souvent déplacé de Patrick Rogel est en soi un problème, qui ne doit pourtant pas cacher la cabale anti-suppressioniste qui s'est manifestée dans les témoignages et dans l'existence même de cet arbitrage.
  2. Il est heureux que plusieurs des arbitres aient dès le départ souligné que la légitimité de la clôture des PàS ne relevait pas de leurs compétences (mais c'était tout de même la moindre des choses).
  3. Il m'est douloureux de devoir pointer du doigt l'un des arbitres, mais une partie des couacs de l'arbitrage me semblent en particulier provenir de propositions de Racconish. On rappellera notamment l'idée, rapidement écartée par ses collègues, d'imposer à Patrick Rogel une tâche d'intérêt général, totalement contraire au concept même de Wikipédia. C'est de lui également que provient l'étrange suggestion, que Letartean qualifie judicieusement de "stigmatisante", d'afficher en page de discussion de Patrick Rogel la décision de l'arbitrage. Cette inutile mise au pilori me rappelle malheureusement certaines originalités d'un CAr que j'espérais définitivement enterré.
  4. Vient également la prise en compte d'événements survenus après la fin des témoignages, typique autosaisine des arbitres. Il semble probable que Patrick Rogel ait été, et cela semble être une habitude chez lui, plus que maladroit en évitant de se faire le plus discret possible. Il faut aussi relever que certains inclusionistes (parfois au profil de contributions pour le moins curieux ...) en ont évidemment profiter pour le charger de requêtes aux administrateurs pour le moins infondées. Par conséquent, contrairement aux débordements, par exemple, d'un Guiggz qui changeaient radicalement la donne de son arbitrage, ceux-ci restaient à mon avis suffisamment légers pour éviter que le CAr ne risque de s'attirer plus de critiques en s'aventurant sur, voire en dépassant, la ligne blanche. 
  5. Enfin, je pense inutile de revenir sur la complexité du verdict, qui risque de donner des sueurs froides aux administrateurs qui devront en gérer le service après vente. Inutile aussi, du coup, d'aborder les réactions qui s'en sont suivies : le Bulletin des administrateurs et le Bistro parlent d'eux-mêmes.

Je dois l'avouer, ce 30 janvier m'a vu perdre une partie de la maigre foi que j'avais retrouvée dans ce CAr nouvelle génération ... Et je remercie donc Meodudlye et Simon Villeneuve d'avoir su entrer en conflit au moment opportun pour donner matière à comparaison.

Jugement de Tonton Pierrot sur l'arbitrage Simon Villeneuve - Meodudlye

  • Considérant que l'arbitrage Simon Villeneuve - Meodudlye a été rendu le 1er février
  • Considérant qu'Hadrianus, Cangadoba et LittleTony87 y ont pris part après (auto)récusations de Racconish et Letartean
  • Considérant que les deux protagonistes de l'arbitrage sont tous deux d'éminents spécialistes de la discipline à propos de laquelle ils se sont affrontés, et que cela rend pour le moins périlleux l'examen des éléments éditoriaux
  • Considérant qu'il y avait déjà eu quelques mois plus tôt un premier arbitrage avorté, pour cause à l'époque de manque d'arbitres élus
  • Considérant que Simon Villeneuve et Meodudlye ont tous deux été sanctionnés pour leurs débordements respectifs (par des blocages), et enjoints désormais à s'éviter autant que possible et à ne surtout pas se révoquer mutuellement, 

Pierrot propose l'analyse suivante, qui a valeur de rien du tout (ou approchant) : 

  1. Il ne semble pas utile de revenir sur les dissensions opposant les deux arbitrés, les arbitres ayant particulièrement bien cerné les tenants et aboutissants du problème : provocations d'une part, paranoïa, voire transformation du gibier en chasseur, de l'autre.
  2. Mieux encore, ils ont su faire abstraction des tentatives de règlements de comptes dans les témoignages, notamment ceux venant d'une vieille amie de Meodudlye.
  3. Enfin, et c'est à mon avis le plus important, il ont su définir un cadre à la fois souple et précis, afin d'isoler le problème tout en permettant aux arbitrés, s'ils font preuve de bonne volonté, de garder les mains libres.
  4. En bref, les trois arbitres ont réalisé un travail que l'on pourrait qualifier de remarquable, voire d'exemplaire Et c'est rassérénant.

Irai-je jusqu'à dire que je retrouve foi dans le CAr ? Il est encore probablement trop tôt pour avancer cette conclusion, d'autant qu'une nouvelle fournée d'arbitrages hauts en couleurs s'annonce, de même que d'inévitables élections, qui pourraient malheureusement changer une partie de la donne. Entre un arbitrage universellement reconnu comme mauvais, et un autre perçu comme très bon, quel élément peut faire pencher la balance ?

J'aventurerai deux hypothèses :

  • La première, peut-être de mauvais esprit, serait la théorie de la "Popoisation" de Racconish, qui a mené les débats sur le premier des deux arbitrages d'une main de fer, à défaut de main de maître (on se souvient que, à l'époque de la grande fronde anti-CAr finalement couronnée de succès, l'un des éléments déterminants avait été la personnalité de Popo le Chien, accusé (pas forcément à mauvais escient ...) d'avoir commis un certain nombre d'abus et surtout d'avoir entraîné dans son sillage ses collègues, bref d'avoir personnifié, clanisé et dominé les comités de l'époque). Il est dommage que ses deux collègues, Letartean et Cangadoba, n'aient pu faire mieux que limiter les dégâts, à bien des égards.
  • La deuxième hypothèse est que l'équipe gérant le deuxième arbitrage a affiché de grandes qualités de neutralité et de probité, toujours cherché à avoir une décision consensuelle (en tout cas, c'est l'impression que j'ai eue), et ce malgré des tendances et parcours différents chez les trois arbitres. Une chose est certaine, la décision prise par Hadrianus de ne pas renouveler son mandat, bien qu'honorable dans le principe, est somme toute assez triste, car il s'agissait certainement de l'un des meilleurs arbitres de ce comité nouvelle génération. Espérons (car il faut au maximum chercher le bonheur, et pourtant je suis souvent grognon) que les arbitres restants, et les nouveaux le cas échéant, sauront se maintenir à cette hauteur, et éviter un nouvel arbitrage Touriste - Patrick Rogel, qui risquerait en effet d'être fatal à l'institution ...

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