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Critique Ciné : Minuscule, la vallée des fourmis perdues

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Minuscule, la vallée des fourmis perdues // De Thomas Szabo et Hélène Giraud. Animation.


Minuscule ce n’est pas un film d’animation comme les autres. Et c’est très justement ce qui le rend si original et efficace à mon goût. En cassant les côtés du film d’animation (notamment en ne faisant parler aucun des insectes mais en se contentant de jouer avec leurs mouvements et leurs bruits), Minuscule surprend. Au-delà de ce parti pris intéressant, le film est bourré de références au cinéma, notamment avec cette petite araignée, la maison de Psychose, la scène de poursuite dans les rapides de Voyage au Bout de l’Enfer, le brochet filmé façon Dents de la Mer, etc. Et j’en passe et des plus belles. Le film ne cherche pas à raconter quelque chose de nouveau mais à le faire de manière différente et nouvelle. C’est ce qui donne à Minuscule son charme. On ne s’attend pas nécessairement à ça avant d’aller le voir, on peut même être frileux mais l’on en ressort séduit et même un peu ému. Car mine de rien, cette histoire a de quoi toucher le spectateur. Si les enfants seront forcément séduits, les plus grands y verront une belle épopée pleine de rebondissements et de secondes lectures assez surprenantes.
Dans une paisible forêt, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...
Minuscule c’est surtout la preuve que le cinéma d’animation français n’a rien à envier aux Etats-Unis. De toute façon, tout le monde sait très bien que nous avons en France les meilleures écoles du domaine dans le monde. L’histoire de Minuscule part pourtant de pas grand chose : une boîte à sucres, une coccinelle égarée et une bande de fourmis affamées. La manière dont tout cela est raconté au fil des minutes m’a beaucoup séduit, notamment car le film cherche à être mignon tout en conservant son côté très drôle et poétique. Car il y a, dans les décors, les couleurs et l’histoire liant une coccinelle à une fourmis quelque chose de très poétique finalement. Je ne pense pas qu’il était possible d’imaginer qu’un film aussi Minuscule puisse être aussi grand à l’intérêt. L’univers est tellement riche et je ne parle pas que des rencontres ou des références, c’est aussi plein de trouvailles humoristiques, de gags tombant toujours à pic (notamment avec les mouches quand vous le verrez).
Prendre le thème des insectes dans l’animation aurait pu être un pari aussi risqué que simpliste mais Minuscule ne tombe dans aucun piège et c’est justement ce qui surprend. Thomas Szabo et Hélène Giraud donnent aussi à leur film un relief étonnant en 3D. Comme quoi, en France on peut faire de la 3D mieux que les américains. Grâce à des prises de vues réelles (et en 3D d’ailleurs) dans les parcs des Ecrins et du Mercantour (pour la petite page culture), maquettes et animation créée par ordinateur, nous avons quelque chose qui se marie si bien et va même au delà. Notamment car c’est un cinéma nouveau que l’on a l’impression de voir. Il faut bien avouer que le cinéma d’animation ne regorge pas forcément d’innovations dans le registre (la faute à un style plus ou moins uniforme selon les studios). En prenant donc un sujet aussi riche que les insectes et en se concentrant sur une histoire de trésor à sauver, le tout émerveillera les petits comme les grands.
Note : 8/10. En bref, un film d’animation drôle, poétique, inventif et de toute beauté. A ne surtout pas manquer.


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