TESTOSTÉRONE: La thérapie à nouveau associée au risque cardiaque – PLoS ONE

Publié le 04 février 2014 par Santelog @santelog

La thérapie par testostérone n’est pas une fontaine de jouvence, écrivent les chercheurs californiens, qui, dans la continuité de l’enquête actuelle de l’Agence américaine FDA, confirment, avec cette nouvelle étude, une augmentation du risque de crise cardiaque dans les mois suivant le début d’un traitement par testostérone. Leurs conclusions, présentées dans la revue PLoS ONE appellent à la prudence: à un bilan de santé plus précis et à une évaluation du rapport bénéfice-risque pour chaque patient, préalablement à toute prescription.

La testostérone est une hormone essentielle à la croissance et au développement des caractéristiques masculines. Une déficience peut entraîner une perte de densité osseuse ou de masse musculaire et une baisse de libido. Ainsi, les traitements approuvés à base de testostérone sont prescrits en cas de faibles niveaux de testostérone liés à une production insuffisante ou une baisse de production généralement liée à l’âge, ou pour des causes génétiques ou en raison d’une chimiothérapie. Ces traitements existent sous plusieurs formulations, gel topique, transdermique, sous forme de lyophilisat oral ou injection et des millions d’hommes prennent des traitements à base de testostérone.

La FDA «  enquête  » : Le 1er février 2014, la FDA annonçait qu’elle allait étudier les liens possibles entre la thérapie par testostérone et le risque de crise cardiaque, d’AVC ou de décès et appelait les professionnels de santé à faire état de tout rapport bénéfice-risque négatif chez leurs patients. 2 études récentes, suggérant ce risque cardiaque accru avaient donné l’alerte.

·   La première étude, publiée le Journal de l’American Medical Association (JAMA*), suggérait, en novembre dernier, une augmentation de 29% du risque d’effets cardiovasculaires indésirables graves avec un traitement de testostérone.

·   Cette seconde étude, menée à l’Université de Californie, publiée dans PLoS ONE et menée auprès de 55.000 hommes suivis durant 90 jours de traitement, confirme un risque accru de crise cardiaque, en particulier chez les hommes plus âgés, ainsi que chez les jeunes hommes atteints de maladie cardiaque pré-existante, en cas de traitement par testostérone. L’augmentation du risque de maladie cardiaque chez les hommes âgés de 65 ans et plus dans les 90 premiers jours suivant la première prescription de testostérone est multipliée par 2 (Voir tableau ci-contre).

Chez certains hommes, expliquent les chercheurs, la testostérone entraîne une surproduction de globules rouges, ce qui accroît le risque de caillots sanguins.

Des risques à long terme pas vraiment connus : Au-delà du risque cardiaque évoqué, un autre risque est évoqué et controversé, celui de cancer de la prostate. Dans l’attente d’effectuer de nouvelles études, plus larges et sur une durée de suivi suffisante, l’approche doit rester «  prudente  ». Un bilan de santé précis doit permettre de cerner au mieux les causes d’un faible niveau de testostérone, un niveau qui doit être évalué sur plusieurs tests. Enfin, la discussion médecin-patient sur les effets secondaires des différentes formulations de testostérone, s’impose. Et, bien entendu, les antécédents de troubles et d’événements cardiaques doivent être pris en compte.

Sources:

PLoS ONE January 29, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0085805 Increased Risk of Non-Fatal Myocardial Infarction Following Testosterone Therapy Prescription in Men

FDA FDA evaluating risk of stroke, heart attack and death with FDA-approved testosterone products

*JAMA 2013 doi:10.1001/jama.2013.280386 Association of Testosterone Therapy With Mortality, Myocardial Infarction, and Stroke in Men With Low Testosterone Levels

(Visuel© Moultipix – Fotolia.com)

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