Des livres en or

Par Gerard

la pluie broute le silence

des livres en or tombent des mains endormies

plus pesants que des haches

comment ne pas écrire

arrêter ce tremblement horrible

avec ses cris de bête refroidis

si misérablement

je suis comme le musicien de bar

qui passe le chapeau

quand cesserai-je d'être un faussaire

terrassé par des énergies contraires

je n'ai rien écrit de ce que j'ai vu

je n'ai rien vu de ce que j'ai écrit

tout est brouillé distant opaque

comme si l'arc des voyelles

ne parvenait jamais à bander le vif

nous restera l'oubli

pour n'offenser personne