L’ARGUMENT
Dans les années trente Ben Hecht scénariste des plus grands chef d’œuvre du cinéma américain (auteur du célèbre « Je hais les acteurs ») et Robert Flemming un metteur en scène médiocre de l’époque sont convoqués par le magnat David O. Selznick pour tenter de réécrire « Autant en emporte le vent » dont le tournage a été interrompu brutalement. Ben Hecht n’a pas lu une ligne du bottin de Margaret Mitchell. Ils ont cinq jours ouvrables pour réécrire le scénario.
LE PLUS
- C’est l’histoire d’un « making of » échevelé, un huis clos digne de la plus éprouvante émission de téléréalité pendant laquelle le trio va singer, mimer, ânonner, accoucher des répliques du plus grand succès romantique du cinéma.
Enfermés dans le bureau du directeur, nourris exclusivement de bananes et de cacahuètes, ils ne pourront sortir que lorsqu’ils auront terminé.
- Le casting : avec un Thierry Frémont dans le rôle du scénariste intelligent et cynique qui joue un Ben Hecht comme il jouerait Woyzeck . Un Pierre Cassignard qui donne beaucoup d’humanité au personnage du producteur tyran et un Emmanuel Patron à la vacuité transcendentale de certaines grandes stars stupides d’Hollywood. Très bien dirigés par Daniel Colas (un immense acteur dont je garde un souvenir ému dans le Locataire de Joe Orton)
les acteurs « surjouent » avec modération. C’est un bonheur de pitreries , pantalonnades , cabotinages mais toujours avec le dosage nécessaire et sans sacrifier le texte.
- Enfin la pièce de Ron Hutchinson rend hommage au travail des producteurs d’Hollywood .Pour la plupart des juifs autodidactes chassés d’Europe par les nazis et qui ont contribué à faire venir tous les grands metteurs en scène d’Europe (de Cukor à Lubtitsch) à créer la plus grande usine à rêve de la planète. Aucune étude sérieuse sur la question déploraient Les Cahiers du Cinéma dans les années soixante dix. Mais le cinéma lui-même s’est chargé d’écrire cette histoire avec par exemple « Le dernier nabab » de Kazan ou Barton Fink des frères Cohen(la représentation du « producteur » analphabète y est certes moins reluisante).
LE MOINS
- A partir du moment où on s’attend à voir une comédie sans prétention mais pas dénué de propos, il y en assez peu.
RECOMMANDATION
A voir pour passer un bon moment et pour les cinéphiles, découvrir l’autre visage de David O’Zelnick, le producteur de Gone with the wind.
COORDONNEES
HOLLYWOOD
De Ron Huchtinson
Mise en scène de Daniel Colas
Auteur : Ron Hutchinson
Artistes : Thierry Fremont, Pierre Cassignard, Emmanuel Patron, Françoise Pinkwasser
Metteur en scène : Daniel Colas
THEATRE DE LA MICHODIÈRE
4 bis Rue de la Michodière
75002 Paris
RESERVATION
01.47.42.95.22
http://www.michodiere.com/