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SOCIÉTÉ > Les Bobos : "Pas loin des beaufs, quoique plus classe, je vais vous en dresser le tableau..." (Renaud)

Publié le 04 février 2014 par Fab @fabrice_gil
Les Bobos : " des="" classe="classe" />Le bobo, qui est-il vraiment ? Intermittent, enseignant, psy… son profil est loin d'être homogène et n'est réductible ni à une catégorie socioprofessionnelle, ni à une classe sociale traditionnelle Portrait.
Le syndrome bobo est un symptôme français aux prises avec deux traditions distinctes : la bourgeoisie qui reflète la supériorité de notre pays dans les fondamentaux d’une vie hédonisante, et la bohème qui rappelle que tous les codes extérieurs bourgeois sont superficiels et mal venus. Cette combinaison de sensualité et d’austérité intellectuelle est l’un des grands héritages de notre culture occidentale que le français bobo se doit, avant tout, d'afficher ostensiblement.
La famille nombreuse est "tendance" chez les bobos - Phénomène, particulièrement frappant s'il en est, le bohème s’efface au profit du bourgeois version "c’est cool la vie" et conçoit joyeusement la flopée de bambins qui assurera sa pérennité idéologique. Certains quartiers de Paris offrent une bonne illustration de ce phénomène. On y croise Etienne et Sandrine, la quarantaine, courant après leurs trois petites filles, repérables à leurs blouses surteintes multicolores discrètement griffées et à leur style "mode mais pas trop". Les parents travaillent dans la com’, sont de bonne famille, un tantinet déjanté Rock’, et partent de temps à autres le week-end, en Bretagne. On est loin de l’image BCBG-Tradi des grandes fratries aristos traditionnelles.
Sans aucun doute, le bobo est un vrai bourgeois doublé d’un faux bohème. Sans être une catégorie dûment répertoriée par l’INSEE, ni un bourgeois tout à fait comme un autre, le bobofait partie d’une certaine classe sociale et cette appartenance suffit à le différencier de l’immense majorité de la population active. Plus encore, le bobo exerce un métier valorisant et entretient avec son travail une relation passionnée qui, là encore, le distingue de la masse dite laborieuse. Mais attention, on ne mélange pas les torchons et les serviettes.
En politique, le bobo se plait à imaginer une France Gaucho-Centriste de Droite. A la fois privilégié et progressiste, il se sait à la croisée d’intérêts contradictoires mais milite en faveur d’une vision pacifiée des rapports sociaux. Son ambition n’est que la conséquence d’un constat : concilier une société solidaire et tolérante doublée d’une économie libérale. Rien d’étonnant dans ces conditions, que tous les "boubourges" avertis aient voté Lionel Jospin en 1995 et 2002, mais fortement hésité entre Sarko, Ségo et Bayrou avant de s’enthousiasmer pour DSK, évincé.
Beaucoup d’entre eux mettent un point d’honneur à entretenir un rapport faussement distancé à la réussite sociale et à déclarer normal de payer ses impôts : rhoooooo ! les menteurs. Cette ressemblance suffisamment notable avec la droite doit être soulignée.
Pères et mères aimeront l’idée qu’un bobo sommeille en chacun de nous (au regard du revenu, bien entendu). Avant de remettre à sa place le bourgeois arrogant, rétrograde ou réactionnaire, le boboincarne une nouvelle idéologie au doux parfum d’herbe exotique. Une société se donnant pour objectif de concilier les intérêts contraires. Une société où le vote de classe n’aurait plus lieu d’être et où l’affirmation d’un centre politique regroupe les meilleures utopies. En somme une société pacifiée à l’exemple du bobo Richard (Leonardo DiCaprio) / La Plage… ah la la ! Tout le monde sait comment se termine l’histoire.
Que cette vision faussement postmoderne puisse susciter l’adhésion ou qu’elle soit adoptée par une classe plutôt jeune, embourgeoisée et branchée sur le monde, n’a rien de surprenant, ainsi va la vie.  Néanmoins, le phénomène bobo reste assurément une imposture à plusieurs titres, une pure provocation face à la dureté des réalités sociales. Si certains osent encore se déterminer en société avec affirmation et honnêteté, le bobo, lui, superficiel, hypocrite, tartuffe et donneur de leçons est bien plus sournois et intéressé que nous pourrions l’imaginer...FG

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