Disons-le de suite: j’ai beaucoup aimé! La mise en scène de Nicolas Briançon nous conte parfaitement cette tragique histoire connue de tous. Elle prend, bien évidemment, place à Vérone. Les Montaigu et les Capulet ont des styles de mafieux italiens des années 40. Les comédiens sont vraiment très, très bons (et pas seulement ceux de premier plan) et vous emportent sans mal au sein de cette querelle entre deux familles. J’avoue avoir été un peu inquiétée au début par le jeu de Roméo (Niels Schneider), mais j’étais plus que convaincue à la fin. La Juliette d’Ana Girardot est fraîche et appétissante, naïve et pleine de détermination. On a beau connaître l’histoire par cœur, on se laisse embarquer par ces jeunes amoureux, inconscients et fous, qui vivent leur passion dévorante, s’enivrant jusqu’à l’excès.
Deux adolescents, éperdus d’amour l’un pour l’autre dès les premières minutes de leur rencontre. La haine, que se voue leurs familles, pourrait les ralentir, mais au contraire, elle les emmène encore plus loin. Cet excès pourrait prêter à sourire et pourtant. On est toujours touché par l’amour de Roméo pour sa Juliette. Après Le Songe d’une nuit d’été, Nicolas Briançon a mis en scène avec succès cette autre pièce du célèbre dramaturge anglais. Une musique présente, des touches d’humour, qui sied si bien à Shakespeare, des comédiens, entiers, portant avec brio cette histoire: tout est réuni pour passer un excellent moment. Shakespeare, toujours aussi juste, tire la flèche des sentiments. Nicolas Briançon touche le cœur…
Roméo & Juliette, une pièce de William Shakespeare. Mise en scène de Nicolas Briançon. Adaptation de Pierre-Alain Leleu et Nicolas Briançon. Jusqu’au 29 avril au Théâtre de la Porte St-Martin
Avec: Ana Girardot, Niels Schneider, Valérie Mairesse, Bernard Malaka, Dimitri Storoge, Cédric Zimmerlin, Bryan Polach, Charles Clément, Valentine Varela, Mas Belsito, Pierre Dourlens, Pascal Elso, Adrien Guitton, Côme Lesage, Geoffrey Dahm, Eric Pucheu, Ariane Blaise, Marthe Fieschi, Noémie Fourdan et cinq musiciens.